Dj Fabio. Suicide assisté. Euthanasie. Biotestament. Ces mots sont à la Une de nombreux journaux italiens et relancent le débat en Italie sur le droit « à la mort douce ».

Ces derniers jours, de nombreux médias mainstream italiens soutenant les politiciens et associations partisans d’une loi ouvrant le droit à l’euthanasie se font le relais complaisant de la demande d’euthanasie et du suicide assisté de Fabiano Antoniani, célèbre dj italien, victime en 2014 après une soirée trop arrosée d’un accident de la route qui l’a laissé aveugle et paraplégique.

Fabio voulait mourir, ne supportant plus sa vie, considérant sa propre condition insupportable. Il avait enregistré, le 19 janvier dernier, un vidéo-message adressé au président de la République italienne dans lequel il lui demandait d’intervenir sur « la fin de vie » afin « de laisser chacun libre de choisir jusqu’à la fin » et affirmait « je voudrais pouvoir choisir de mourir, sans souffrir. Mais j’ai découvert que j’ai besoin d’aide. Je me se sens bloqué au lit dans une nuit sans fin. »

Fabio Antonioni, 40 ans, a mis fin à sa vie, en Suisse, dans une clinique de la « douce mort » où pour 20 000 euros il a été empoisonné, volontairement, avec des solutions mortelles, qui ironie de l’histoire ne coûtent pas grand chose. La “douce mort” est un business lucratif pour les cliniques qui s’y adonnent ! Pour arriver à ses fins et à sa fin programmée, le jeune Antoniani a reçu l’aide d’un parlementaire italien du Parti Radical, Marco Cappato, et de l’association Luca Coscioni qui milite pour une loi permettant l’euthanasie légale en Italie. Cappato a payé la clinique et l’a emmené en Suisse, l’association a fait jouer les réseaux sociaux et médiatiques pour donner la plus large publicité possible à son cas. Célèbre, le dj Fabio l’aura donc été tout au long de son voyage jusqu’au bout de la nuit…

Fabio Antonioni, c’est la triste histoire d’un garçon sans Dieu, sans foi ni loi, insouciant, qui mangeait la vie par les deux bouts, voulait la diriger, la gouverner, la façonner selon sa propre volonté, nouveau dieu de l’Olympe moderne, et qui s’est retrouvé du jour au lendemain dépendant des autres, déficient, malade, diminué, ce qu’il n’a pu supporter. Et qui pensait « être à nouveau libre »  grâce à la mort assistée. Sa fiancée la première l’a soutenu dans sa démarche en déclarant à la presse que « cela n’est pas une vie ! » et qu’il fallait le « libérer ». Lui, il estimait que sa « qualité de vie » ne méritait pas de vivre ! Esclaves de l’hédonisme du naturalisme du matérialisme modernes, les deux sont devenus, sans le savoir certainement, des esclaves des théories eugénistes qui se diffusent et gagnent du terrain dans la société. La France d’ailleurs ne connaît-elle pas déjà cet eugénisme avec le cas similaire du jeune Vincent Lambert dont certains médecins ont décrété, arbitrairement, que sa vie ne valait plus la peine d’être vécue et qu’il fallait y mettre un terme !

Fabio Antoniani, c’est aussi la triste histoire de l’instrumentalisation des souffrances réelles morales et physiques d’un homme blessé. Par les champions de la culture de mort, les politiciens de l’anti-vie qui veulent imposer la loi sur l’euthanasie en Italie et les nihilistes orgueilleux qui veulent rester maître de leur vie et de leur corps. Les instants précédents la mort du dj Fabio ont été retransmis dans le monde entier. Mort en mondovision, spectaculaire, théâtrale, lacrymale, pour toucher les gens au travers de l’émotion, pour annihiler leur raison, afin ainsi de changer les mentalités et conditionner l’opinion publique à accepter le suicide assisté, une des formes les plus sournoises de l’euthanasie, comme un bien, une liberté, un droit de l’homme ! Et imposer une loi mortifère de plus…

Le site Pro-Vita italien a remis les pendules à l’heure en rappelant quelques faits essentiels de cet événement, cachés par les médias obèses, et certaines manœuvres politiques scandaleuses.

« Tout d’abord, écrit Giuliano Guzzo, Dj Fabio n’était pas un patient en phase terminale, ravagé par des souffrances physiques. Il n’était pas en train de mourir. La maladie et l’acharnement thérapeutique n’entraient pas en ligne de compte dans son cas.

Cette affaire ne s’est pas conclue par une euthanasie mais par un suicide assisté. (…) Pourquoi donc les médias préfèrent-ils parler d’euthanasie ? La réponse est simple : parce que sont plus nombreux les Italiens favorables à l’euthanasie que ceux au suicide assisté. Et qui veut conditionner l’opinion publique le sait très bien.

Le troisième aspect à considérer est strictement procédurier. Dignitas (la clinique suisse où s’est suicidé Dj Fabio, ndlr) tient elle-même à préciser que « pour chaque cas, seulement après une procédure allant entre trois et quatre semaines, pourra avoir lieu le suicide assisté. »

Or comme nous le savons Dj Fabio est mort le lundi 27 février. Il ne s’agit pas d’une date quelconque. Pour un motif simple : c’est le même jour qui avait été choisi par la conférence des chefs de groupes de la Chambre de Députés pour débuter la discussion sur le dessein de loi concernant les directives anticipées, le consentement éclairé et les déclarations anticipées de traitement (nommé le testament biologique qui s’oppose soi-disant à l’euthanasie tout en limitant l’acharnement thérapeutique, ndlr). Maintenant de deux choses l’une : est-il possible qu’une mort qui demande, selon Dignitas, un processus de plusieurs semaines soit survenue exactement à cette date ou alors tout ceci ne correspond-il pas à un dessein politique ? Question qu’il faut se poser. Il est certain que le timing, comme on le voit, fait réfléchir. De même que la diffusion de la nouvelle. Pour ceux qui ne l’ont pas noté, en effet, rappelons que Dj Fabio est mort à 11h40 ; dix minutes plus tard, à 11h48, Marco Cappato, qui l’avait accompagné en Suisse, a tweetté « la nouvelle » qui, à 11h55, faisait déjà le titre d’ouverture de tous les grands journaux, et des journaux télévisés. Aucun complotisme, soyons clairs, mais si quelqu’un avait cyniquement planifié le tout, pour donner le maximum d’écho médiatique possible à tout ceci, il n’aurait pas pu faire mieux. »

Quel rapport direz-vous entre le suicide assisté de Fabio et le testament biologique discuté à la chambre ? Guiliano Guzzo l’explique très bien :

« Même si formellement le suicide assisté est puni en Italie, en introduisant le testament biologique, qui ouvre la voie à une certaine forme d’euthanasie, on travaille à le rendre bientôt légal, grâce aussi à quelques sentences « créatrices » de la magistrature.

Moral de la fable, au-delà de la douleur pour la mort d’un quarantenaire italien, ce qui reste c’est la sensation d’avoir assisté à une macabre pièce de théâtre mise en place pour conditionner l’opinion publique.»

Francesca de Villasmundo

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