l'offensive ukrainienne a échoué

Frank Ledwidge, un officier britannique qui a servi dans les Balkans, en Irak et en Afghanistan, a donné son point de vue sur la guerre en Ukraine au journal britannique progressiste The Guardian. Une douche froide qui vient refroidir les illusions optimistes du camp otanien sur l’offensive ukrainienne.

« Aujourd’hui plus que jamais, l’Occident doit converger vers un plan à long terme réalisable et acceptable et un statut final concret. Et cela ne doit pas être la même chose que ce que souhaite l’Ukraine. Il semble que ce processus ait commencé. »

Ainsi dans le Guardian Frank Ledwidge, un officier britannique qui a servi dans les Balkans, en Irak et en Afghanistan.

Différents entre les États-Unis et l’Ukraine

Selon Ledwidge, « il est clair désormais que la contre-offensive ukrainienne ne rapportera aucun gain considérable. (…) Les responsables occidentaux déclarent désormais sans ambages qu’il n’y aura pas de percée des lignes russes bien retranchées dans un avenir proche. »

L’offensive a bel et bien échoué et les Ukrainiens et les Occidentaux se disputent désormais pour savoir lesquels des dirigeants ukrainiens ou de l’OTAN sont responsables de la débâcle. « Le temps commence à manquer », constate cependant le journaliste. « La promesse répétée du président Biden de soutenir l’Ukraine « aussi longtemps qu’il le faudra » ne donne « aucune idée claire de ce que cela signifie réellement ».

« On peut pardonner aux Ukrainiens, continue Ledwidge, de croire que « cela » signifie « jusqu’à ce que nous ayons atteint nos objectifs de guerre », qui sont très clairement énoncés dans le plan de paix en 10 points de Volodymyr Zelenskiy. Cet objectif, entre autres objectifs, repose sur la récupération de l’ensemble du territoire légal de l’Ukraine, y compris la Crimée, désignée par le commandant militaire ukrainien comme son « centre de gravité » et son objectif principal. Cependant « en raison du risque d’une escalade nucléaire de la part des Russes, les hautes sphères du gouvernement américain ne sont que très peu ou pas du tout enclines à aider l’Ukraine à reprendre la Crimée ».

L’offensive ukrainienne a échoué

Ledwidge évoque ainsi le fait que les élections présidentielles pourraient contraindre Biden à éviter de nouvelles escalades par crainte d’être rejeté par une partie de l’électorat et la possibilité qu’un futur président, autre que l’actuel, puisse changer la ligne politique américaine. Il y a aussi la confrontation avec la Chine, qui nécessiterait un engagement plus important que celui actuel, ce que la crise ukrainienne ne permet pas.

Bref, selon Ledwidge, s’il est fort probable que la guerre puisse se prolonger courant 2024, les États-Unis et l’Otan s’interrogent sur une fin de partie et des formules en ce sens commencent à prendre forme.

Telle est la conclusion de Ledwidge :

« Récemment, Stian Jenssen, directeur du cabinet du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a suggéré que les diplomates occidentaux commençaient à envisager la possibilité d’offrir des territoires ukrainiens [à la Russie] en échange de l’adhésion de Kiev à l’OTAN. Le fait de l’avoir dit publiquement pourrait signifier que nous sommes enclins à accepter la possibilité d’un accord sur la Crimée et le Donbass ».

A l’OTAN on commence à parler d’une fin de partie

« La proposition a été suivie d’excuses [de Jenssen], même si l’idée n’a pas du tout été écartée. L’Ukraine était visiblement furieuse, mais on pourrait affirmer que c’est précisément ce que proposent actuellement les États-Unis, même si cela a été exprimé plus clairement [qu’il n’aurait dû l’être]. Il est intéressant de noter que la Russie s’est moquée de cette idée : maintenir l’OTAN à l’écart de l’Ukraine est l’un des objectifs centraux de la guerre russe. »

« Mais sur le dernier point, précise l’officier britannique, le compromis est aux portes, il suffit d’offrir à l’Ukraine des garanties sur le modèle israélien, ce qui évite le risque de recourir à l’article 5 de l’OTAN (c’est-à-dire l’obligation de défense mutuelle), chose qui est effectivement en train d’arriver. »

L’analyse va à contre-courant et est intéressante, notamment car parler de paix en Ukraine est devenu un tabou, les représailles ukrainiennes subies par Stian Jenssen pour avoir osé dire qu’il fallait trouver un moyen de mettre fin à la guerre en Ukraine en étant la dernière preuve. Nonobstant, l’idée d’une fin de partie, alors que la percée ukrainienne est inexistante, perce même dans les médias mainstream.

Il va sans dire que ce processus prend du temps, ce qui offre une marge de manœuvre aux bâtisseurs de guerre et laisse la porte ouverte à des événements inattendus.

Francesca de Villasmundo

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