Séquencer le génome de toute la population suisse
Dans son édition de lundi, La Tribune de Genève publie un article consacré au projet du professeur de l’Université de Genève Stylianos Antonarakis de séquencer le génome de toute la population suisse. L’idée est surprenante mais surtout inquiétante. Car il n’est absolument pas souhaitable qu’une population se retrouve ainsi fichée à travers un traçage ADN.
Or ce projet digne d’un roman de science-fiction (ou plutôt d’anticipation) n’émane pas d’un simple scientifique farfelu.
Stylianos Antonarakis est professeur de médecine génétique à la Faculté de médecine de l’ Université de Genève. De 2012 à 2017, il a été directeur de l’institut de génétique et de génomique iGE3 à Genève, qu’il a cofondé. Il est président de l’Organisation du génome humain (depuis 2013), membre du conseil scientifique du Fonds national suisse de la recherche scientifique et président du panel de génétique du Conseil européen de la recherche. Auparavant, il était président de la Société européenne de génétique humaine.
Bref, il a l’oreille de gens du pouvoir. Et cela n’augure rien de bon.
C’est donc un dossier à garder à l’œil.
Léo Kersauzie
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Lyssenkisme
Épisode de l’histoire des sciences russe marqué par Trofim Denisovitch Lyssenko (1898-1976), agronome d’origine paysanne, dépourvu de culture scientifique. Au cours des règnes de Lénine, puis de Staline, Lyssenko fut l’un des principaux adeptes du mitchourinisme. I.V. Mitchourine, quant à lui, était un partisan des idées du naturaliste français Lamarck (1744-1829), lointain prédécesseur de Darwin. Le monde scientifique n’avait pas retenu le lamarckisme, inférieur à la sélection naturelle comme explication de l’évolution.
…
Sous la férule de Lyssenko, ce n’étaient plus les théories les plus probables, étayées par des expériences menées avec soins, qui servaient de fondement à la recherche scientifique, mais le dogme politique. La science se mit au service de l’état, ou plus précisément, de son idéologie. Les résultats étaient prévisibles : la biologie soviétique périclita. Les méthodes de Lyssenko ne furent condamnées par la communauté scientifique de son pays qu’en 1965, plus d’une décennie après la mort de Staline.
https://www.sceptiques.qc.ca/dictionnaire/lysenko.html