Un an de guerre, de morts, de blessés, de destruction dans une guerre officiellement entre la Russie et l’Ukraine, officieusement entre les Etats-Unis et sa vassal la Grande-Bretagne, via l’Otan, et la Fédération de Russie. Le vieux rêve anglosaxon de couper l’Europe de la Russie prend corps à nouveau sur les corps sacrifiés et mutilés des Ukrainiens. Les Américains iront-ils jusqu’à sacrifier le dernier Ukrainien pour arriver à leur fin ?
Le peuple ukrainien fait le sale boulot pour les États-Unis
« Le brave peuple ukrainien fait le sale boulot de ce que nous n’avons jamais voulu faire ici aux États-Unis, c’est pourquoi nous devrions continuer à vous soutenir avec tout ce que nous pouvons, que ce soit des munitions, des armes ou des renseignements. »
C’est ce qu’a dit l’ancien sous-secrétaire à la Défense à l’époque de Trump (sic), Mark Esper, pensant s’entretenir avec l’ex-dirigeant ukrainien Porochenko (il a plutôt parlé avec les deux provocateurs russes bien connus qui se sont spécialisés dans ces appels téléphoniques).
Le journaliste et analyste géopolitique Maurizio Blondet a signé hier, 24 février 2023, un intéressant article sur son blog Blondet & friends qui souligne l’intérêt des Anglosaxons dans l’actuel conflit. Le « sale boulot » explique Blondet « est évidemment de sacrifier des centaines de milliers de soldats ukrainiens pour le but stratégique qui aurait coûté cher en vies américaines : le but défini par l’étude RAND Corporation de 2019 sous le titre Overextending Russia (Dépassement et déséquilibre de la Russie), comme le répète également Thierry Meysan.
« Étendre la Russie, la forcer à consommer de plus en plus ses vies humaines en uniforme et ses moyens militaires, l’épuiser jusqu’à l’épuisement et la réduire au minimum, prête au démembrement en petits États plus petits et plus inoffensifs, vassaux de l’Occident. Pour cela, Esper a déclaré: « Arrêtez les efforts, que ce soit les Français, les Allemands ou toute autre personne essayant de négocier avec les Russes », a-t-il dit. »
Le monde anglosaxon a déjà gagné en séparant irrémédiablement pour un temps très long l’Europe de sa voisine la Russie
Pour Blondet, et d’autres analystes, le monde anglosaxon a déjà gagné en séparant irrémédiablement pour un temps très long l’Europe de sa voisine la Russie :
« Il faut reconnaître que le monde anglo-saxon a déjà gagné dans son objectif géostratégique défini il y a plus d’un siècle par la doctrine Hearthland : séparer à jamais les « alliés européens » des approvisionnements énergétiques russes, à travers lesquels cette fusion s’opérait aussi avec la Chine en un immense bloc économique continental intégré « de Lisbonne à Vladivostock et Shanghai », gouverné par des convenances économiques mutuelles pacifiques et non par des menaces mutuelles : un ensemble plus qu’autosuffisant, auquel la piraterie anglo n’aurait plus rien à offrir – pas même des menaces de guerre. »
Les grands perdants de cette guerre, outre les Ukrainiens, la déroute de la Russes n’étant pas au rendez-vous comme escompté par les orgueilleux stratèges atlantistes, sont indubitablement les Européens malgré les rodomontades de leurs politiciens tels la va-t-en-guerre qui s’est érigée en patronne de l’Union Européenne, Ursula von der Leyen, ou le « brillant » économiste français Bruno Le Maire.
« Maintenant, analyse Maurizio Blondet, il est également évident que les gouvernements européens sont ceux que les Anglos ont blessés en tant qu’ennemis, pire que s’ils étaient les vrais ennemis. Le fait qu’aucun de ces gouvernements européens n’ose même pas prendre note de qui a commis le sabotage stratégique de Nord Stream, bien que le journaliste Seymour Hersh le leur ait écrit et documenté, les États-Unis, pas la Norvège, devrait faire comprendre ceci : que les gouvernements européens sont sous la menace mortelle de l’Anglo (et de ses complices internes, qui soutiennent les intérêts anti-nationaux anglo), et non plus dans un régime de liberté. »
Les grands perdants de cette guerre, outre les Ukrainiens, sont les Européens
« Ils ne peuvent que déclarer leur amour pour Zelenski, et leur admiration pour les Ukrainiens qui font le sale boulot en mourant par milliers pour l’Empire anglo, et lui envoyer leurs propres armes jusqu’à épuisement : diminuant ainsi leur propre endurance » continue Blondet., qui écrit aussi :
« Et peut-être qu’ils n’ont même plus vraiment besoin d’envoyer des F-1, tant qu’ils l’annoncent dans les gros titres des journaux ; l’important est de faire durer la guerre plus longtemps, d’user la Russie jusqu’à l’épuisement définitif et irréversible, ou de la forcer à passer au « plus haut niveau », évidemment tragique et meurtrier, et même pas un remède à la précédente situation : l’intégration de l’Europe de l’Ouest au grand Heartland.
« Je ne vois pas de « mouvement gagnant » possible de la part de Poutine. Sinon changement profond de l’autre côté, Washington. Un changement pas tout à fait inimaginable, étant donné la (vague) possibilité que Trump revienne au pouvoir – et perturbe la politique anglo-saxonne, comme il l’a proclamé dans un discours récent. »
Les Américains, auto-proclamés la conscience morale universelle, iront-ils jusqu’à sacrifier le dernier Ukrainien pour arriver à leur fin ? On le dirait bien…
Francesca de Villasmundo
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Il faut savoir ce que l’on veut: soit ce monde unipolaire diligenté et imposé par l’impérialisme yankee avec toutes ses tares tel que V.Poutine l’a dénoncé dans son discours à la Nation, soit l’on recherche un monde multipolaire respectant les Nations, les peuples, souveraineté et indépendance! Il est maintenant démontré que nous N’AVONS RIEN à FAIRE DANS L’OTAN ET ENCORE MOINS DANS CE MACHIN SUPRANATIONAL ALLEMAND (l’UE)!! Les ricains sont en train de ruiner l’Europe et se comportent comme des voyous et passent le temps à « bordeliser » la planète!
A propos de l’OTAN, le discours de Biden à Varsovie est éclairant, mais particulièrement le passage sur l’OTAN. C’est l’exact contraire de Macron il y a peu : « l’OTAN est en état de mort cérébrale ». Biden présente l’OTAN comme une entité politique supranationale autonome à laquelle tous ses membres et partenaires sont tenus de se soumettre, aujourd’hui et demain. C’est le combat des bons contre les méchants, de la liberté démocratique sans contrainte contre un obscurantisme à prétentions morales, pour sauver la planète que les yankees doivent dominer. Voici le passage en question :
« L’année prochaine nous célébrerons l’OTAN, qui est la plus grande Alliance défensive du monde, Alliance solide, chaque membre de l’OTAN le sait, et la Russie le sait aussi. Une attaque contre un membre est une attaque contre tous ses membres. C’est un serment sacré, le serment de défendre chaque parcelle du territoire de l’OTAN. Cette dernière année, les Etats-Unis, avec leurs alliés et partenaires, ont coopéré dans une alliance extraordinaire pour faire face à l’agression Russe. Nous devons nous appuyer désormais sur les capacités de notre Alliance, pour préserver notre planète, sauver la démocratie et la Liberté, qui est notre bien suprême. »
L’Hégémonie américaine implosera sous le poids de ses contradictions
(De Moon of Alabama du Saker francophone)
Le 20 février, son ministère des affaires étrangères a publié un document intitulé L’hégémonie américaine et ses périls. Il s’agit d’une véritable charge contre le comportement de la politique étrangère américaine. Ses chapitres sont les suivants :
Le lien de votre commentaire se réfère à un document publié en anglais par le Ministère des Affaires étrangères de la République populaire de Chine, et non par le Secrétariat d’État des États-Unis.
Exact, j’avais omis de préciser qu’il s’agissait du Ministère des Affaires étrangères de la RPC.
Par contre nous assistons à une « dédollarisation » du marché, les Saoudiens paient en yuans, l’Inde en roubles et cela est très mauvais pour les USA, car ces pays ne financent plus leur dette et cela entraînera pour l’ Amérique une hyperinflation. Mais le monde unipolaire n’est pas mort pour autant et nous devrions nous méfier des narcissiques néocons qui ont infiltré le parti démoncrate et le parti ripoublicain.
Ils ont gagné pour le moment mais ça va déchanter.
Les États-Unis ont repris le vieux concept britannique multiséculaire : toujours attaquer la puissance continentale européenne la plus importante. Quand la France de Napoléon dominait l’Europe, le Royaume-Uni était l’allié de la Prusse et de l’Autriche. Quand l’Allemagne est montée en puissance après 1870, le Royaume-Uni s’est allié à la France.
Désormais, les États-Unis, leur caniche britannique et leurs supplétifs de l’OTAN s’attaquent à la Russie.
Ils ne veulent pas voir une Europe unie de l’Atlantique à Vladivostok.
Ce serait la fin de leur suprématie revendiquée sur l’ensemble de la planète.
Et ils se moquent éperdument du bilan humain, du moment que leurs boys ne sont pas touchés.
OUI ras le bol de l’hégémonie yankee qui veut manager le monde au gré de ses intérêts ! Cette oligarchie, ploutocratie des ricains est INSUPPORTABLE.
Le combat cessera faute de combattants, en commençant par le côté ukrainien. Certains régiments ukrainiens, post-azov, sont déjà composés en majorité de polonais. Cela n’aura qu’un temps. On ne voit pas pourquoi, après tout le mal qu’il s’est donné, les morts, l’argent dépensé, le discrédit occidental, Poutine lâcherait, outre la Crimée, le Donbass et la Nova Rossia. Je mets à part Odessa, qui a déjà un statut de port international, et Kiev, qui est une sorte de ville sainte, berceau supposé du monde slave byzantinisé. Des accords de paix pourraient se fonder sur la frontière naturelle du Dniepr. Les Ricains, comme dit Sardou, se lasseront, comme d’hab, comme au Vietnam, en Irak, en Afghanistan. Sleepy Joe Biden trouvera un autre hochet que l’Ukraine pour son lamentable fils Hunter. Actuellement, le front est figé. Wagner n’en finit pas de boucler sa poche de Bakhmout. Les belligérants auront-ils la motivation d’organiser des offensives ou contre-offensives d’envergure ? Politiquement, les mêmes causes produisant les mêmes effets, un élection présidentielle hypothétique à l’échelle de l’Ukraine d’avant 2014 amènerait un nouveau Yanoukovitch, d’où un nouveau Maïdan, et c’est reparti pour un tour. Les Ruthènes gréco-catholiques de Lviv n’ont rien à y gagner, et ils finiront bien par le comprendre.