Faisant suite à notre article intitulé « Le supérieur du district d’Afrique de la FSSPX revendique sa demande de faire appel à des prêtres conciliaires ou ecclésiadéistes pour desservir les fidèles de la FSSPX !!! », Fideliter numéro 250 de juillet-août 2019 prenait le contrepied de l’abbé Henry WUILLOUD (1) et affirmait qu’assister à une messe saint Pie V célébrée par un prêtre conciliaire ne peut être une bonne chose car la doctrine qu’il professe par ailleurs est mauvaise.

Au cas où « certains » membres et/ou fidèles de la FSSPX n’auraient pas bien saisi sa pensée – conforme, elle, à celle de Mgr Lefebvre sur le sujet (2) – le directeur de la rédaction (3) de Fideliter enfonce le clou dans le dernier numéro (252 de novembre-décembre 2019) sous le titre « Assistance à la messe ». Il conclue ce rappel salutaire en déclarant que « ces lignes ne doivent pas bouger ». Voilà une affirmation qui honore son auteur et que nous sommes heureux de vous proposer dans son intégralité.

Christian LASSALE

 

Article extrait du Fideliter n° 252 de novembre-décembre 2019, page 43

« Les numéros 237 et 251 de Fideliter sur la messe de Paul VI montrent qu’elle est incohérente avec : 1° le dogme de l’Église, surtout ce qui touche à la messe comme sacrifice expiatoire ; 2° la morale, spécialement avec la vertu de religion ; 3° les normes de la liturgie. C’est pourquoi la Fraternité Saint-Pie X détourne les fidèles de participer activement à cette messe.

En ce qui concerne cette fois la messe de saint Pie V, est-il licite d’y participer lorsqu’elle est célébrée par un prêtre dans un cadre moderne ou pas vraiment traditionnel ? Par exemple par un curé célébrant les deux rites ou ne voyant pas de problème de fond dans Vatican II ; ou par tel membre d’une communauté dite Ecclesia Dei, qui ne se prononce pas comme opposé au Concile – ce démolisseur de l’Ecclesia Dei ?

La messe n’est pas un produit de consommation, mais un acte cultuel dans un cadre déterminé. C’est particulièrement vrai de la messe dominicale, dans laquelle le fidèle s’intègre, ne serait-ce que le temps d’une matinée, à une communauté locale sous l’autorité d’un pasteur. Aller à la messe le dimanche, c’est aussi écouter une homélie, se faire proposer des dates de confession, des séances d’instruction, des associations de jeunesse… Tenons-nous en ici à la plus inévitable et significative de ces activités : la prédication. C’est presque toujours à tort que les fidèles se croient totalement aptes à juger de l’orthodoxie du sous-bassement doctrinal, moral et spirituel des prédications qu’ils vont alors entendre. Toutes ne contiendront pas quelque erreur (d’ailleurs aucun prêtre n’est à l’abri de cela !). Mais à un moment ou à un autre et plus ou moins fréquemment, le paysage théologique deviendra difforme, et ce ne sera pas nécessairement très sensible (référence à « saint » (4) Jean-Paul II, la confession devenant sacrement de réconciliation, etc.).

On ne peut pas confier son âme dans un tel cadre à des pasteurs, aussi pieux et charitables soient-ils. Nous n’écrivons pas cela par a priori idéologique : c’est l’expérience qui montre que le courant du fleuve fait dériver les âmes, même lorsqu’elles nous assurent trouver, dans telle paroisse ou telle chapelle de l’Institut du Christ-Roi, ce qu’elles trouvent à Saint-Nicolas ou à Mérigny. Elles peuvent, comme M. Jourdain, faire de la prose sans s’en rendre compte. La vie sacramentelle est d’un grand prix, mais l’est aussi l’esprit de foi ; il a coûté le sang du Christ.

À la question « y a-t-il des circonstances de temps ou de lieu où la participation à une messe de saint Pie V dans un tel cadre non traditionnel est permise ? », concédons que les principes moraux dits du « volontaire in causa » font répondre « oui » et qu’il sera permis de le faire exceptionnellement – donc pas régulièrement –, sans sauter de joie et avec précautions.

Mais à la question « entre deux dimanches où l’on se rend à la messe à la Fraternité, peut-on aller à la messe dans un autre cadre, non traditionnel, simplement afin de ne pas manquer au devoir dominical », la réponse est certainement « non ». Aujourd’hui hélas de plus en plus de catholiques répondent « oui », y vont sans difficulté et souvent.

Qu’on n’objecte pas que ces réponses viendraient de « querelles de chapelle ». Cette objection est hors de propos. Ce que eux font, ce n’est pas ce que nous faisons, même si nous ne leur souhaitons que du bien. Aux messes de la Tradition, on respire Jésus-Christ et le catholicisme intégral, qui est aussi antimoderne, antilibéral et contre-révolutionnaire. Ces lignes ne doivent pas bouger. »

(1) M. l’abbé Henry WUILLOUD est supérieur du District d’Afrique de la FSSPX.

(2) Mgr Lefebvre : « Oui, il y a la messe. Elle est bien, mais il y a aussi le sermon ; il y a l’ambiance, les conversations, les contacts avant et après, qui font que tout doucement on change d’idées. C’est donc un danger et c’est pourquoi d’une manière générale j’estime que cela fait un tout. On ne va pas seulement à la messe, on fréquente un milieu. »

(3) M. l’abbé Philippe TOULZA est Directeur de la rédaction, M. l’abbé Loïc DUVERGER en étant le Directeur de la publication.

(4) Les guillemets sont de la rédaction de MPI.

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