Le chemin synodal allemand a donné son feu vert pour les bénédictions des couples homosexuels et à la révision de l’obligation du célibat ecclésiastique passant outre les recommandations d’une Rome pourtant déjà bien infiltrée par le modernisme et le progressisme.

L’Eglise catholique d’Allemagne, une secte protestante à part entière, qui n’a de catholique que le nom

Désormais, l’Église allemande défie ouvertement la Rome conciliaire et le fait, paradoxalement, en utilisant précisément l’instrument du Synode démocratique si cher au Pape François. L’assemblée du Synode allemand a approuvé à la majorité deux des points les plus brûlants de l’agenda de l’Église bergoglienne : la bénédiction des couples de même sexe et la révision de l’obligation du célibat des prêtres.

L’issue de la rencontre de Francfort fait de l’Eglise d’Allemagne une secte protestante à part entière parmi les autres. 176 délégués dont 38 évêques ont voté pour les bénédictions arc-en-ciel qui seront autorisées à partir de mars 2026, dans l’attente de l’étude d’une forme “liturgique” ad hoc. 12 évêques se sont abstenus et seulement 9 ont choisi de s’y opposer. Comme les abstentions ne sont pas comptées, cela signifie que le consensus est formellement de 80 %.

La majorité de l’épiscopat allemand, soutenue par les délégués de puissantes organisations laïques catholiques, a écarté les dispositions du Saint-Siège qui en 2021 avait publié un Responsum par l’intermédiaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi dans lequel il était péremptoirement affirmé que l’Église n’a pas le pouvoir de donner la bénédiction aux unions de personnes du même sexe.

La résolution approuvée à Francfort s’intitule Cérémonies de bénédiction pour les couples qui s’aiment, « un titre qui donne l’idée de la façon dont la discussion dans l’assemblée a été reléguée à la sphère émotionnelle, avec des larmes, des étreintes et des passages écrits où le non aux bénédictions était qualifié de discriminatoire à l’égard des personnes qui « essaient de vivre leur partenariat dans l’amour, l’engagement et la responsabilité les uns envers les autres et envers Dieu » » commente La Nuova Bussola Quotidianna.

Une large majorité des évêques teutoniques a voté pour la bénédiction des couples d’invertis et la fin du célibat des prêtres

Au cours des travaux, le chemin synodal d’outre-Rhin s’est également exprimé à une très large majorité en faveur d’une révision des normes sur le célibat des prêtres. Le texte intitulé Le célibat des prêtres – renforcement et ouverture a été voté avec une majorité de près de 95% des 205 suffrages exprimés. Sur les 60 évêques présents, 44 ont voté en faveur, 5 contre et 11 se sont abstenus. Dans le texte, une demande au pape François a été formulée de « réexaminer le lien entre consécration et obligation de célibat ». L’Assemblée synodale teutonique, souhaite aussi que « des dispenses dans des cas individuels », « telles que celles accordées dans le cas de pasteurs protestants mariés convertis à l’Église catholique » soient accordées. Dès lors, un évêque local pourrait, dans la logique souhaitée, demander une dispense de l’obligation du célibat sacerdotal après un « processus synodal intra-diocésain et des consultations avec la Conférence épiscopale ». Elle demande en outre que lors de l’exemption générale de la promesse de célibat, soit examiné s’il est également possible pour des prêtres déjà ordonnés d’être relevés de la promesse de célibat sans avoir à renoncer à l’exercice de la leur ministère. Ce document s’adresse aussi aux prêtres défroqués les invitant à s’impliquer davantage dans la vie active de l’Église. Bref, la hiérarchie allemande réclame à cor et à cri le « oui » aux prêtres mariés.

Un « oui » que l’actuel détenteur du trône pétrinien n’a pas totalement balayé d’un revers de main. François a répondu aux évêques allemands par média interposé et sa réponse constitue bien une ouverture progressiste sur le sujet. « Je ne suis pas encore prêt à revoir le célibat des prêtres mais c’est une question de discipline » a expliqué Bergoglio au quotidien argentin Perfil qui l’interrogeait le samedi dernier à l’occasion du dixième anniversaire de son pontificat, avant d‘ajouter « Rien à voir avec le dogme, mais quelque chose qui existe aujourd’hui et demain peut ne pas exister ».

L’Eglise d’Allemagne bascule dans un quasi-schisme vis-à-vis de l’Eglise conciliaire, cette secte aux commandes à Rome

Le synode a ainsi, sur ces sujets touchant à la morale, mis en cause les doctrines et croyances catholiques fondamentales qui subsistaient encore au sein de l’Eglise conciliaire.

On savait qu’au concile Vatican II le Rhin s’était jeté dans le Tibre et qu’une Eglise conciliaire « néo-protestante et néo-moderniste », « schismatique », pour reprendre les mots de Mgr Lefebvre, en avait été issue. Quelque soixante ans après, comble de la logique, le processus de néo-protestantisation fait basculer l’Eglise d’Allemagne dans un quasi-schisme vis-à-vis de cette Eglise conciliaire, sauf à imaginer que ce soit cette église schismatique qui ne finisse par rejoindre les vues des prélats teutoniques… Un scénario nettement envisageable si l’on considère l’état d’esprit apostat qui règne dans la hiérarchie progressiste aux manettes à Rome.

Francesca de Villasmundo

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