Ce 10 mai 2021, la très néo-protestante Eglise d’Allemagne est parait-il entrée en rébellion contre la très moderniste Rome conciliaire ayant à sa tête le très progressiste pape François. De quoi en perdre son latin au premier abord, Eglise conciliaire d’Allemagne, Rome moderniste et pape progressiste faisant plutôt bon ménage.

La bénédiction de duos homosexuels, en protestation contre la récente disposition de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, rappelant qu’ « il n’est pas permis de donner une bénédiction aux relations qui impliquent une pratique sexuelle en dehors du mariage, comme c’est le cas des unions entre personnes de même sexe », a donc bien eu lieu comme annoncée depuis plusieurs jours et se prolongera toute cette semaine pour se clore lors de la Journée internationale contre l’homophobie, le 17 mai prochain.

L’événement #liebegewinnt, l’amour gagne, a impliqué plusieurs prêtres conciliaires de toute l’Allemagne, de Berlin à Munich. Outre des prêtres, parmi les militants se retrouvent des diacres, des théologiens et bien entendu Maria 2.0, le mouvement de réforme qui se prétend « catholique » alors qu’il abhorre la doctrine catholique, tous unis par une vision progressiste de la société qui rime aujourd’hui avec l’idéologie du genre, et l’homosexualisme conquérant.

Mais si derrière cette rébellion détonante sous le pontificat qui s’est montré le plus ouvert aux droits des minorités en tout genre, se cachait plutôt une histoire de gros sous ? C’est la thèse bien documentée du blog Investigatore Biblico (L’enquêteur biblique), l’enquêteur étant un prête désavoué par son évêque et vivant depuis en ermite. Le notoire vaticaniste conservateur Aldo Maria Valli la reprise sur son site Duc in Altum en soulignant que « la question économique joue un rôle majeur. ‘’Suivez l’argent‘’ a recommandé l’informateur de Bob Woodward dans l’affaire Watergate. Suivre l’argent conduit souvent à des explications. »

L’enquêteur biblique part du 22 février 2021 et déroule son hypothèse, Follow the money (suivez l’argent), qui expliquerait selon lui cette « rébellion » affectée bien plus que d’une pression du « lobby gay » :

« Commençons par les faits. Le 22 février 2021, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a publié un décret interdisant aux prêtres de bénir les couples homosexuels. Après des années de brouillard sur ce sujet, il a fallu enregistrer quelle est la position doctrinale en la matière, à la lumière du chaos et des initiatives libres qui ont eu lieu partout dans le monde.

Comme vous l’avez peut-être lu, depuis des années maintenant, dans les blogs pertinents, l’Église catholique allemande a toujours eu une position plutôt révolutionnaire à cet égard, remettant en question le catéchisme lui-même. Nous sommes donc parvenus à un moment historique, où tous les nÅ“uds sont sur le point de se heurter.

Un nombre approximatif de 2500 prêtres et diacres allemands, auxquels s’ajoutent de nombreux autres, a décidé de se rebeller contre le décret de la Congrégation, de réaliser un acte symbolique et de protestation : bénir tous les couples amoureux, y compris bien sûr les homosexuels, le 10 mai 2021.

(…)

Revenons au cÅ“ur du problème : le danger d’un schisme de la part de l’Église catholique en Allemagne. 

En attendant, posons quelques questions : d’où vient ce danger ? Du prétendu « lobby gay » ? Absolument pas.

S’il est bien connu que des lobbies gays existent au Vatican, autre chose a plus de poids sur le schisme allemand.

La Parole de Dieu et l’histoire nous enseignent que « l’argent est la racine de tout mal » (1 Timothée 6). Il suffit de passer en revue les schismes passés pour reconnaître que les questions doctrinales étaient pour la plupart des excuses à des fins différentes. Un exemple est le schisme oriental (…) Le schisme était en fait une question de pouvoir pour devenir indépendant de Rome, sous le couvert de la question théologique.

Le schisme protestant ? Est-ce juste une question d’indulgences ? Intéressant de croire que c’est le seul motif. Une grande partie de l’Église allemande voulait l’autonomie de Rome. Raison ? Pouvoir et argent.

Aujourd’hui encore, la lecture de saint Paul sur l’argent trouve une confirmation.

Je veux souligner un aspect fiscal qui, je l’avoue, m’a surpris, mais m’a beaucoup fait réfléchir sur les raisons réelles et supposées du schisme potentiel.

En Allemagne, il y a la taxe d’église, qui est déduite du salaire avec l’autorisation de l’intéressé. Grâce à cette taxe, en substance, les fidèles ont accès et peuvent recevoir les sacrements. Si quelqu’un ne paie pas cette taxe, on lui refuse non seulement les sacrements, mais aussi les funérailles, par exemple. Cet article rapporte la question en détail : Taxe pour l’Église.

Voici les fruits de l’Église allemande, l’une des réalités les plus riches de toute l’Europe et du monde. Un curé allemand reçoit en moyenne 2 500 € par mois de salaire. Ce ne sont pas des mensonges. Sans parler des remboursements de frais de déplacement et de dépenses. On peut facilement atteindre trois mille euros par mois. Autre article intéressant : Eglise, l’entreprise la plus riche d’Allemagne.

Un curé italien avec des décennies de service peut atteindre environ 1200 euros par mois. C’est pour vous faire remarquer la différence.

Revenons à l’Église allemande qui, au cours des dernières décennies, a connu une baisse significative du nombre de « membres », avec une baisse conséquente des revenus. La combinaison moins de membres moins de revenus est compréhensible avec un exemple très simple. Prenons le cas d’un garçon divorcé remarié civilement qui, selon la coutume de la Sainte Église romaine, n’a pas accès aux sacrements. Quel sens cela a-t-il pour celui-ci de payer la taxe mentionnée ? Prenons un deuxième exemple. Un couple homosexuel demande à être officiellement béni par un prêtre lors d’une occasion publique, démontrant que Dieu bénit leur union. Si la réponse de l’Église est non, paieront-ils tous les deux la taxe susmentionnée ?

Je pense que la raison de cette forte baisse des « membres » et la courbe descendante des revenus qui en résulte est logiquement compréhensible.

Que fait l’Église allemande pour y remédier ? Il fait bouger les forces, les gens, les idées, insiste, lance des synodes, pour faire en sorte que soient permises, sans aucune condition, la communion pour les divorcés remariés, la bénédiction des couples homosexuels, etc. Le motif ou l’intention est-il vraiment d’être proche de ceux qui se sentent « marginalisés » par l’Église ? Ou est-ce pour récupérer les pertes économiques ?

Pardonnez-moi mais j’ai grandi avec un enseignement dès mon plus jeune âge : l’Église est Mère. Si vous n’aimez pas la Mère, vos actions d’amour sont une fiction. Si vous produisez de la rébellion et de la division, quel mode d’amour soutenez-vous ?

Je ne les connais pas un à un, mais je soupçonne sommairement que ce groupe substantiel d’évêques, prêtres, diacres, n’a pas vraiment à cÅ“ur le salut des brebis que le bon Dieu leur a confié. Ils agissent comme des mercenaires. Je vois beaucoup d’intérêt dans le portefeuille. Récitons ensemble les paroles de Jésus sur la croix : Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. Ou peut-être savent-ils ?

Mais qu’arrivera-t-il ensuite ? Je veux émettre des hypothèses à partir des faits.

Le 10 mai, ces 2 500 ministres rebelles béniront les couples homosexuels, agissant en désobéissance à un décret de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

Que fera le pontife ?

Cas un. Rien. Et c’est une hypothèse probable. Cela se traduira par un effet en chaîne. N’importe qui, dans n’importe quel état, diacre, prêtre ou évêque, se sentira habilité à accomplir les mêmes rites. Et la confusion continuera d’augmenter. Dans ce cas, nous ne parlerons pas de schisme, mais, pire, d’une trahison globale de l’Église envers Notre Seigneur. Essayez de visualiser quelle immense confusion, quels dommages spirituels aux âmes.

Cas deux. Le pape Bergoglio décide d’intervenir et de suspendre tous ces ministres, les réduisant à l’état laïc. Bienvenue dans le schisme allemand. Ne voulant pas se soumettre à la sainte obéissance prêchée par les saints, toute l’Église allemande déciderait d’agir seule, faisant du schisme une réalité.

(…)

À ce stade, d’ailleurs, je dénote également une énorme exploitation d’une catégorie de personnes, les homosexuels utilisés à tort pour des questions d’argent.

Est-ce juste moi qui le réalise ? Voulons-nous vraiment croire que les couples homosexuels, grâce à ces prises de position sensationnalistes, auront vraiment une prise en charge spirituelle adaptée à leur situation ? Ou les ministres « ecclésiastiques » auxquels se référer ?

Qui a des oreilles, écoute. Malheureusement, ils refléteront une condition amère : celle d’être séduit et abandonné.

La maternité de l’Église envers les homosexuels ne se manifeste pas dans ce mode « frappant », journalistique et télévisuel. Au contraire, elle se manifeste dans la vie quotidienne, dans l’affection, dans l’accueil, dans une direction spirituelle régulière. Beaucoup de bons prêtres font cela. Et surtout avec discrétion, attitude qui semble avoir abandonné le jugement de nombreux ecclésiastiques. Pas besoin de gestes bruyants pour exploiter l’écho médiatique et les réactions violentes. Nous avons besoin de silence.

Ainsi, mes amis, vous pouvez voir comment le battage médiatique a envahi les nouvelles générations de diacres, prêtres et évêques. Ainsi soit-il. Que devrions-nous faire à ce propos ? Les conséquences, cependant, seront dévastatrices.

Bien que je sois fan du deuxième cas, j’ai une très grande, immense et dévastatrice terreur que ce soit le cas un qui se vérifie. Autrement dit, aucune position prise par la hiérarchie, ce qui entraînera une maladie incurable, au milieu d’un scénario horrible. Assisterons-nous à la énième échappatoire des renards du Vatican ? « Nous vous fermons la porte et nous vous ouvrons la fenêtre » ? Pour entrer dans quel endroit ? Dans les abysses. Sans présent et sans avenir.

Sans Jésus-Christ, vous n’irez nulle part. » (©Traduction de F. de Villasmundo)

Follow the money…

Francesca de Villasmundo 

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