Le magazine flamand Knack publie un entretien décapant avec le professeur d’économie Paul Collier qui enseigne à l’Université d’Oxford. Directeur du Centre d’étude des économies africaines, il est considéré comme l’un des plus intéressants intellectuels au monde par le Foreign Policy Magazine. Surprise ! Ce professeur explique que ce n’est pas aider l’Afrique que d’accueillir en Europe les jeunes immigrés clandestins africains. Et ses propos font parfois penser au “Camp des Saints”, le célèbre roman de Jean Raspail…

Professeur Collier : « De nombreux Européens s’imaginent que les gens qui naviguent vers Lampedusa sont les plus pauvres, mais ce n’est pas le cas. Ces réfugiés peuvent se permettre de traverser l’Afrique du Nord depuis l’Érythrée ou la Somalie ; ils sont capables de payer les organisations criminelles spécialisées en trafic humain. Ces gens sont prêts à prendre des risques, car nous leur offrons de nombreuses possibilités. Si en tant que réfugié vous réussissez à débarquer à Lampedusa, on vous submerge de droits de l’homme. Le procès juridique pour vous renvoyer est si compliqué que les autorités italiennes préfèrent vous laisser disparaître dans l’illégalité. Au nom des droits de l’homme, nous commettons un maximum d’injustices. Nous communiquons le message suivant : comme Africain vous n’avez aucune chance d’entrer en Europe, sauf si vous arrivez à débarquer sur l’une de nos plages, dans ce cas il ne vous arrivera rien. Je trouve cela absurde ».

Knack : Il faut donc ériger un mur autour de l’Europe?

Professeur Collier : «En fait oui, car si nous ne le faisons pas, un pays comme l’Érythrée se videra tout à fait. Ceux qui souhaitent démolir les murs feraient bien d’instaurer un service de ferries entre l’Afrique du Nord et l’Europe pour que plus personne ne se noie. Je vous garantis que les ferries seront remplis à craquer. Des millions de personnes viendront. Une étude à grande échelle de Gallup révèle que 40 pour cent des habitants des pays pauvres de l’Afrique souhaitent se rendre en Europe. Il faut communiquer clairement : ceux qui osent faire la traversée vers Lampedusa seront renvoyés sans état d’âme. »

Knack : Dans la bouche d’un professeur considéré comme progressiste, cela paraît très à droite.

Professeur Collier : « “Renvoyez-les” n’est pas la seule chose que je dis. Toute ma carrière est placée sous le signe du souci des pays les plus pauvres. En premier lieu, je veux aider ces pays, pas les individus qui veulent y échapper. On pourrait cependant offrir l’opportunité à de jeunes Africains de venir étudier en Europe par le biais d’un système de loterie à condition qu’ils retournent chez eux ensuite et aident à reconstruire leur pays. Est-ce que j’appartiens à l’aile gauche ou droite ? Je n’ai pas d’ailes. »

Knack : Je ne vous accuse pas, mais je peux m’imaginer qu’un grand nombre de progressistes estiment qu’il est dur de renvoyer sans ménagement les “boat-people”.

Professeur Collier : « De nombreux progressistes font preuve de paresse intellectuelle. Pensent-ils vraiment que nous pouvons aider les pays pauvres en laissant entrer quelques-uns de leurs habitants jeunes, entreprenants, intelligents et plus aisés ? Nous poussons juste ces gens à jouer à la roulette russe. »

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