Marcel De Corte (1905-1994) est un philosophe belge aristotélicien. Professeur à l’Université de Liège jusqu’en 1975, il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages de réflexions philosophiques de haut niveau. Il a également rédigé de très nombreux articles pour des journaux catholiques et des revues contre-révolutionnaires, en Belgique et en France.

Paru pour la première fois en 1980 dans la revue Itinéraires, cet ouvrage De la force est d’une criante actualité, tant la vertu de force manque cruellement à la plupart de nos contemporains, et particulièrement à ceux qui exercent des responsabilités.

Avec l’implacable lucidité qui le caractérise, Marcel De Corte constate que, parmi les vertus cardinales qui sont comme les charnières sur lesquelles s’articulent toutes les activités proprement humaines dirigées vers le bien, la force n’est pas mieux lotie aujourd’hui que la prudence et la justice, non plus que la tempérance.

Le monde moderne ayant progressivement perdu la notion de bien commun, il a également fait disparaître le principe de la force réglée par la raison pour maintenir les hommes dans l’ordre et l’observance du bien commun, en mobilisant leurs facultés de résistance contre les maux qui assaillent toutes les sociétés temporelles. L’idéologie libérale préfère édifier la société de consommation et la permissivité.

Comme saint Thomas l’écrit avec une admirable clarté, “la vertu de force a pour fonction d’écarter l’obstacle qui empêche la volonté d’obéir à la raison. Or, reculer devant une difficulté, c’est le propre de la crainte qui fait battre en retraite devant un mal difficile à vaincre. La force a donc pour objet principal la crainte des difficultés, susceptible d’empêcher la volonté d’être fidèle à la raison. D’autre part, il faut non seulement soutenir fermement les chocs des difficultés en réprimant la crainte, mais aussi les attaquer avec modération, lorsqu’il faut en venir à bout pour assurer l’avenir, ce qui est évidemment la fonction de l’audace.”

Marcel De Corte nous livre une réflexion sur la transposition de la vertu de force dans le monde d’aujourd’hui et souligne que cette vertu de force est d’autant plus vitalement indispensable à nos contemporains que l’état de dissociété où ils macèrent depuis plusieurs générations les affaiblit.

L’auteur constate par ailleurs la grave responsabilité du clergé, dans une Eglise conciliaire gagnée par la subversion et la pensée révolutionnaire. Installée à Rome, la subversion utilise dès lors l’ascendant de l’Eglise pour la détruire. La vertu de force y est en conséquence honnie, vilipendée, condamnée comme le péché par excellence, qui ne peut être pardonné.

En vertu de la violence totalitaire qui la bafoue et de la tolérance libérale qui la vilipende, la vertu de force reste aujourd’hui la vertu par excellence, sans laquelle le retour à la santé intellectuelle, morale, sociale et religieuse attaquée de toutes parts est rigoureusement impossible, conclut Marcel De Corte.

De la force, Marcel De Corte, éditions Dominique Martin Morin, 95 pages, 10 euros

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