« Honneur à ceux qui demeurent dans la tombe les gardiens et les régulateurs de la Cité ».
Qu’est-ce que le wokisme ?
A l’origine, il s’agit d’un mot anglais venu des Etats-Unis et dérivé du verbe to wake qui signifie se réveiller ou être éveillé. Conjugué au simple past, cela donne woke et peut signifier, par extension : je suis éveillé, c’est-à-dire lucide, conscient, et pas indifférent. Peu à peu, l’expression woke a fini par désigner non seulement un état d’esprit, mais aussi une prise de position et, même, un mouvement de gens qui dénoncent, de façon intransigeante et aussi parfois violente, ce que EUX considèrent comme des injustices ou des discriminations à l’égard de minorités. Aujourd’hui, l’anglicisme « wokisme » désigne ce courant de pensée qui entre fréquemment en opposition avec certains fondements de la civilisation occidentale, notamment à travers son héritage historique, culturel, artistique ou patrimonial.
Nouvelle idéologie du XXIe siècle, le wokisme défend très souvent des positions erronées, voire mensongères parce qu’il amène ses adeptes à commettre une erreur fondamentale en histoire : juger l’esprit et les mœurs du passé avec l’état d’esprit et la morale du présent. Quand on méconnaît certaines réalités, on raisonne faussement et on se trompe. C’est peut-être la raison pour laquelle les « wokistes » affichent une telle intransigeance et refusent le débat qui démontrerait le non-sens de leurs convictions.
Après un premier engagement en faveur des minorités aux Etats-Unis, le « wokisme » s’est étendu pour donner naissance à plusieurs avatars. On peut citer un « droit de l’hommisme » dévoyé[1], gauchiste, et ne raisonnant qu’en termes manichéens : gentil/méchant ; dominé/dominant ; bon/mauvais… On peut citer « l’écolo-gauchisme », qui est parvenu dans plusieurs pays à écarter les technologies les plus performantes contre toute raison[2]… Certains y ont même vu un avatar de « l’idéologie petite bourgeoise[3] », persuadant des esprits faibles qu’ils seraient contestataires et révolutionnaires alors qu’ils soutiennent en réalité sans le voir la finance internationale et la société de consommation de masse[4]…
Inversement, certains néo-païens seraient-ils des « wokistes » qui s’ignorent ?
Le « wokisme », on le sait, milite parfois en faveur du déboulonnage de statues de personnages illustres dont un acte ou une décision ont le malheur de déplaire aux « éveillés » autoproclamés. Dans le sillage de ces revendications, il est arrivé que des statues ou des monuments soient dégradés à l’issue d’expéditions le plus souvent anonymes, lâches, imbéciles. Ce fut le cas, en 2020, de la Colonne Barrès à Vaudémont.
Maurice Barrès, on le sait, fut un immense écrivain, engagé sur le terrain politique au point qu’il devint une des figures de proue du nationalisme français. Cinq ans après sa mort, on érigea sur la colline de Sion, en Lorraine, une lanterne des morts connue sous le nom de « Colonne Barrès » ou encore « monument Barrès ». Œuvre d’un ami de Barrès, le paysagiste Achille Duchêne, le monument fut enrichi par des sculptures de René Grandcolas et inauguré devant 15000 personnes en présence de Raymond Poincaré, ancien président de la République et Président du Conseil en exercice, ainsi que du Maréchal Lyautey. L’emplacement avait été choisi en référence au roman de Maurice Barrès : La colline inspirée ».
Au cours de l’été 2020, la Lanterne des morts dédiée à Maurice Barrès fut vandalisée par diverses inscriptions, et notamment les noms de la déesse égyptienne Isis et de la déesse celte Rosmertha.
Le nom du dieu Eros avait été peint sur le socle d’un autre monument chrétien, la Croix Sainte-Marguerite, située un peu plus loin. Dans tous les cas, des divinités païennes consacrées à l’amour, à la fécondité, voire à la liberté sexuelle avaient été inscrites sur des monuments à caractère éminemment chrétien. Six mois après ces dégradations, les écrits étaient encore visibles[5].
On constate que le « wokisme », mouvement peu représentatif mais fortement médiatisé, a pu influencer des esprits faibles au point de provoquer un passage à l’acte.
Le résultat en a été une expédition sans portée réelle pour ses auteurs, car qui se préoccupe aujourd’hui de célébrer le culte d’Isis, d’Eros ou de Rosmertha ? Mais le résultat en a aussi été un acte « décivilisationnel ». Décivilisationnel parce qu’il fut une insulte à la mémoire d’un grand écrivain français, catholique et patriote, dont l’influence fut immense sur ses contemporains. Décivilisationnel aussi parce que christianophobe tant il est vrai qu’en 2020, inscrire les noms de divinités païennes sur une croix élevée en 1622, ou sur le monument d’un grand écrivain catholique érigé en 1928 constituent des atteintes à la foi des catholiques aujourd’hui autant qu’hier.
Sur la face sud de la « Colonne Barrès », le sculpteur a gravé la phrase suivante : « Honneur à ceux qui demeurent dans la tombe les gardiens et les régulateurs de la Cité ».
Ces mots devraient nous inciter à relire Barrès, mais aussi à ne pas attendre uniquement de ceux qui reposent outre-tombe qu’ils gardent et régulent la Cité.
Car la défense et l’administration de la France, c’est aussi l’affaire des vivants.
André Murawski – 11 février 2025
Post-Scriptum :
» Au moment de la publication de cet article, l’Observatoire des violences politiques et Synthèse nationale nous apprennent que le Monument Barrès a de nouveau été vandalisé par de prétendus » antifas » début février. Les médias mainstream ne semblent pas avoir porté cette information à la connaissance de leurs lecteurs. «
[1] https://www.contrepoints.org/2022/12/26/446475-le-wokisme-avatar-identitaire-dun-droit-de-lhommisme-fou
[2] https://www.lefigaro.fr/vox/societe/gilles-william-goldnadel-l-ecolo-gauchisme-dernier-avatar-du-wokisme-20221031
[3] https://fr.linkedin.com/posts/fr%C3%A9d%C3%A9ric-pierru-248195176_le-wokisme-ultime-avatar-de-lid%C3%A9ologie-activity-7102963020468740096-YyEa
[4] https://fr.linkedin.com/posts/fr%C3%A9d%C3%A9ric-pierru-248195176_le-wokisme-ultime-avatar-de-lid%C3%A9ologie-activity-7102963020468740096-YyEa
[5] https://www.estrepublicain.fr/faits-divers-justice/2021/02/22/le-monument-barres-a-ete-tague
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