Plusieurs groupes extrémistes hindous, associés au parti BJP, ont récemment pris d’assaut deux églises catholiques appartenant à l’archidiocèse de Delhi. Durant l’une des agressions, le prêtre qui célébrait la messe a été attaqué.
L’attaque la plus récente contre la minorité chrétienne en Inde s’est produit le dimanche 4 juin à l’église Saint-Joseph Vaz, située à Kherki Daula, un quartier à la périphérie de la ville de Gurgaon, dans la région métropolitaine de Delhi. Shashi Dharan, porte-parole de l’archidiocèse, raconte les événements qui se sont déroulés après la messe dominicale :
“Un groupe de 20 à 25 personnes est arrivé à vélo et en voiture, portant des foulards safran et portant des armes blanches. Ils ont menacé et battu le prêtre et deux catholiques qui lui parlaient. Les extrémistes ont donné deux semaines pour fermer l’église.”
L’église, ouverte en 2021 sur un terrain loué, prend en charge une quarantaine de familles catholiques de langue hindi et 25 familles anglophones. Dharan a expliqué que le propriétaire du terrain avait demandé à l’archidiocèse de quitter les lieux en raison des menaces reçues de radicaux hindous.
Quelques jours plus tôt, une délégation de l’archidiocèse s’était déplacée à Farrukh Nagar, une autre ville du district de Gurgaon, après avoir été convoquée par le chef de la police pour discuter d’une plainte déposée par certains dirigeants locaux concernant une église construite en 2020 pour s’occuper de sept familles catholiques. Les chefs de cinq villages étaient présents à la réunion, et ont discuté avec la délégation de l’Église catholique de la possibilité de construire une église dans cette région. Environ 300 personnes appartenant à des groupes nationalistes hindous de droite se sont également présentées au poste de police pour menacer les catholiques.
Au milieu de cette atmosphère tendue, qui s’étend du Manipur à l’Haryana et à travers le Madhya Pradesh, l’archevêque, Mgr Andrews Thazhath de Trichur, président de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI), a rencontré dimanche dernier à Kochi, Kerala, le ministre indien de l’Intérieur Amit Shah. La rencontre a duré environ une demi-heure.
Au cours de la rencontre, l’archevêque a exprimé la préoccupation des chrétiens indiens face aux défis et problèmes auxquels ils sont confrontés dans certaines parties du pays, mentionnant en particulier les attentats du Manipur.
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