Erdogan-vers-l-alliance-islamiste
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Recep Tayyip Erdogan a rallié l’aile islamiste radicale dans le but d’élargir son alliance et d’éviter une défaite à l’élection présidentielle du 14 mai, notamment au vu de la nouvelle alliance de l’opposition, qui vise désormais à attirer le vote kurde.

Ces derniers jours, deux nouvelles formations politiques se sont alliées à la coalition gouvernementale : le New Welfare Party (YRP) et le Huda-Par. Ce mariage d’intérêts pourrait faire basculer l’axe d’un futur exécutif dirigé par le Parti de la justice et du développement (AKP) dans une version encore plus islamiste.

Les analystes et les experts s’accordent à dire que les élections présidentielles et législatives prévues dans quelques semaines apparaissent comme les plus incertaines et les plus disputées des 20 dernières années, jusqu’ici dominées par l’AKP et son chef Erdogan. Ainsi, le “sultan” a choisi d’inclure de vieux alliés islamistes, confirmant une panique croissante dans les cercles gouvernementaux en présence d’une opposition de plus en plus unie avec des partisans à travers le pays.

Le fait que l’actuel président courtise deux formations qui dépassent à peine 1% des voix dans les urnes n’est pas un signe de grande santé politique. Cependant, cette décision s’inscrit dans la radicalisation progressive de la politique d’Erdogan, marquée par le nationalisme et l’islam. Fatih Erbakan, leader du YRP, a renouvelé en 2018 le parti fondé par son père en 1983 mais a maintenu la ligne islamiste qui avait déjà inspiré le mouvement Milli Gurus, bien ancré dans la diaspora -notamment en Europe, grâce à un vaste réseau d’écoles et de mosquées. Récemment, un représentant des jeunes de ce mouvement a suscité une âpre polémique lorsqu’il a déclaré qu’il espérait que la Turquie introduirait « bientôt » la charia.

Évidemment, le soutien aux mouvements extrémistes a un prix : les deux partis ont déposé au moins 30 projets, dont l’annulation de la loi 6248 de 2012, qui combat et punit les violences faites aux femmes et aux enfants. Une position insensée, selon l’avocat Gokcecicek Ayata -interviewé par al-Monitor- , considérant qu’en Turquie au moins trois femmes sont assassinées chaque jour dans des épisodes de violence familiale.

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