S’il fallait une preuve que l’Ukraine n’est qu’un pion entre les mains de son maître, les Etats-Unis de Biden, la rencontre semi secrète, le 14 novembre dernier, à Ankara entre le chef de la CIA, William Burns, et son homologue russe Sergei Naryshkin, selon la reconstruction de Blomberg, en est une : l’Ukraine est absente de cette rencontre alors que c’est de son futur territorial et militaire qu’il est question.

La réunion avait pour objet spécifique l’échange de prisonniers, les dangers de l’escalade, mais non d’ouvrir des perspectives de paix pour la guerre d’Ukraine.

Et pourtant, au même moment le Wall Street Journal a révélé que lors de la visite secrète de Jake Sullivan en Ukraine ces derniers jours, un peu minimisée par d’autres médias, le conseiller américain à la sécurité nationale aurait demandé à Zelensky non seulement de s’ouvrir aux négociations avec la Russie, mais également de réduire les revendications à un niveau plus « réaliste ».

« Bref, quelque chose se passe dans la crise ukrainienne et la Turquie est au centre de ce quelque chose. Et ce quelque chose est au centre d’un conflit féroce au cœur de l’Empire entre ‘faucons’ et ‘colombes’ (en réalité, faucons un peu plus réalistes) » analyse le blog de géo-politique Piccole Note.

Une analyse quant à cette guerre au sein du Deep State américain que l’on retrouve dans le New York Times du 10 novembre :

« Aux plus hauts niveaux du gouvernement américain, un désaccord est apparu quant à l’opportunité de faire pression sur l’Ukraine pour qu’elle cherche une fin diplomatique à la guerre avec la Russie, avec les plus hauts dirigeants de l’armée américaine appelant à des négociations contre les conseillers du président Biden, qui affirment qu’il est trop tôt ».

« Le général Mark A. Milley, président des chefs d’état-major interarmées, a déclaré lors des réunions de l’administration interne que les Ukrainiens avaient obtenu ce à quoi ils pouvaient raisonnablement s’attendre sur le champ de bataille avant l’arrivée de l’hiver et devraient donc essayer de consolider leurs gains à la table des négociations ».

Les révélations de NYT interviennent après que Milley a exprimé publiquement sa position dans une interview à CNN.

Le conseiller à la sécurité nationale Jacob Jeremiah Sullivan est le chef de la faction la plus belliqueuse. Pourtant face à l’inflation dans son pays et les appels à mettre fin à la guerre de la part du secrétaire au Trésor des États-Unis, Janet Yellen, même le plus faucon des faucons, appelle Zelensky a cessé son « son maximalisme » qui alimente le ras-le-bol des autres pays impliqués dans le soutien à Kiev, et à venir s’assoir à la table des négociations en baissant ses prétentions.

La poussée pour éviter un affrontement avec la Russie est mise en évidence par deux faits concrets : le premier est l’accord avec Moscou pour tenir des pourparlers sur l’accord START (sur les ogives atomiques) ; le second est le rejet de la demande de Kiev de leur fournir des drones Gray Eagles, qui ont le potentiel de frapper la Russie en profondeur.

Le fait que le général Mark A. Milley, chef des Etats-Majors interarmées, se soit ainsi exposé en faveur de l’ouverture des négociations de paix indique que les informations en sa possession, et il en a beaucoup, l’ont convaincu que c’est la meilleure option, c’est-à-dire que l’Ukraine, malgré le soutien de l’OTAN, ne peut pas faire face à l’ennemi.

Et que la seule façon d’éviter la tragédie imminente pour l’Ukraine, et par voie de conséquence une défaite collatérale de l’Alliance atlantique, est d’ouvrir des négociations. La rencontre d’Ankara a ouvert la voie. Sera-t-elle suivie, l’avenir proche le dira.  

Francesca de Villasmundo

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