Fin du ‘jeu’ atlantiste ? La France, l’Allemagne mais aussi le Royaume-Uni exhortent officieusement Zelensky à négocier avec les Russes. Il semble qu’aussi aux Etats-Unis, le véritable maitre de l’OTAN, les penseurs les plus pragmatiques sont bien conscients que la négociation est la solution la plus humaine.

L’occident semble prendre conscience qu’il va falloir peut-être pousser l’Ukraine à négocier avec la Russie

Pendant qu’avance des troupes moscovites dans la région de Kharkiv alors que la symbolique bataille de Bakhmut voit les forces ukrainiennes presque entièrement encerclées dans ce que certains appellent « le hachoir à viande » et la victoire probable des Russes, l’occident semble enfin prendre conscience qu’il va falloir peut-être pousser l’Ukraine à négocier.

Un an s’est écoulé depuis le début de « l’opération spéciale militaire » lancée par Vladimir Poutine en Ukraine. Les sanctions économiques n’ont pas paralysé le régime russe. La majeure partie du monde reste neutre sur le conflit. « Et cela se terminera probablement par un règlement négocié, contrairement aux souhaits de Washington » explique Ryan McMaken dans un article publié sur le Mises Institute. Avant d’ajouter :

« Le fait est que, malgré les efforts des États-Unis et de l’OTAN pour faire de la guerre d’Ukraine une troisième guerre mondiale, cela reste un conflit régional. Et il semble que la majeure partie du monde ne soit pas intéressée à faire des sacrifices pour favoriser la politique américaine en Ukraine et que beaucoup voient l’hypocrisie inhérente aux pourparlers américains sur le respect de la souveraineté nationale. »

Ainsi même aux Etats-Unis, pourtant obsédés par la reddition sans condition de tout conflit, certains préconisent une solution négociée : « il semble que désormais les penseurs les plus pragmatiques […] soient bien conscients que la négociation est la solution la plus humaine » écrit Ryan McMaken.

Malheureusement, l’accord n’interviendra qu’après d’immenses pertes en vies humaines, ukrainiennes et russes, et au prix d’une énorme perte de capital, d’infrastructures et d‘une partie du Dombass

L’objectif d’une « victoire totale » de Kiev est en voie de capitulation :

« La « victoire totale » de l’Ukraine, définie comme le retrait total de la Russie, n’a jamais été probable […]. La fin de partie approche et c’est une solution négociée. Malheureusement, l’accord n’interviendra qu’après d’immenses pertes en vies humaines, ukrainiennes et russes, et au prix d’une énorme perte de capital et d’infrastructures. »

Et cet accord, prévoit McMaken, sera celui qui était évident même au début de la guerre : la cession d’une partie du Donbass à la Russie.

Il est en effet de notoriété publique aujourd’hui, le Wall Street Journal s’en est fait l’echo dernièrement, que lors de son voyage à Paris, Zelensky s’est vu encouragé par Macron et Scholz à négocier avec la Russie. Rishi Sunak partagerait également cette idée. Cette option, selon diverses sources, serait sur la table du sommet de l’OTAN en juin, qui devrait offrir à Zelensky des garanties militaires et économiques pour le contraindre à s’ouvrir à des négociations avec la Russie.

Ces derniers jours, des doutes sont également apparus dans les chancelleries occidentales concernant l’envoi d’armes à Kiev, notamment entre la Pologne très va-t-en-guerre et une Allemagne somme toute plus modérée.

A propos du son récent voyage à Washington d’Olaf Scholz, le New York Times suggère « que la question des accords bilatéraux » consistant à « trouver une issue au conflit ukrainien » a été à l’ordre du jour. A l’appui de cette analyse, vient le commentaire final de Biden à l’entrevue avec le chancelier allemand :

« Nous avons résolu tous les problèmes du monde par nous-mêmes. C’est un tournant positif ».

End of game ? Cela dépend encore et toujours des Etats-Unis, preuve supplémentaire que l’oncle Sam fait une guerre par procuration à la Russie via l’Ukraine

Tout cela semble confirmer que l’establishment réaliste en Occident trace une ligne rouge sur le conflit pour tenter de lui donner une limite de temps. Et cette limite semble avoir été fixée pour l’été prochain. Une limite également partagée par de nombreux représentants du Parti démocrate américain, qui craignent que le fait d’aller aux primaires, qui débuteront à l’automne prochain, avec une guerre de cette ampleur en cours puisse être dangereux.

« Contrairement à l’avertissement de Zelensky, commente de son côté le think tank conservateur américain Responsible Statecraft, selon lequel l’échec à atteindre la ‘victoire totale’ conduirait à une guerre plus large en Europe, il serait sage d’adapter notre logique à la réalité actuelle et de réaliser que c’est précisément si nous ne cherchons pas à mettre fin à cette guerre par le biais d’une solution à long terme que l’OTAN pourrait avoir à mener une guerre à grande échelle en Europe. »

End of game ? Cela dépend encore et toujours des Etats-Unis, preuve supplémentaire que l’oncle Sam fait une guerre par procuration à la Russie via l’Ukraine, -et malheureusement ce sont les Ukrainiens qui trinquent.

Francesca de Villasmundo

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