Courant juin, la Hongrie de Viktor Orban a adopté une législation qui interdit la promotion de l’homosexualité auprès des mineurs et réprime la pédophilie. Pour le premier ministre hongrois Viktor Orban, celle loi « ne porte pas sur les homosexuels. Elle concerne la façon dont les parents veulent faire l’éducation sexuelle de leurs enfants ». Et d’ajouter, certainement dans l’espoir de calmer la polémique et de montrer un peu patte blanche aux autorités bruxelloises :

« Sous le régime communiste, l’homosexualité était punie, et je me suis battu pour [la] liberté et [les] droits [des personnes homosexuelles]. Je défends les droits des homosexuels ».

La colère de la conscience morale universelle n’en a pas été apaisée pour autant. De Bruxelles, Emmanuel Macron lui a rétorqué :

« Nous avons des valeurs qui sont notre socle, avant même la construction de l’UE, et qui en constituent le socle fondamental. (…) Elles reposent sur le respect de la dignité de chacun, et donc la lutte contre les discriminations. La loi, telle qu’elle est mise sur la table, ne me paraît pas conforme à nos valeurs et à ce qu’est l’Europe. »

« Il nous faut avoir une discussion entre Etats membres, elle sera franche, elle sera ferme, et j’attends ensuite que les institutions européennes, au nom de tous, et au nom de nos principes, mettent en place les procédures qui sont attendues dans ce cas », a ajouté le chef de l’Etat français. 

Le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a été encore plus loin dans l’invective en allant jusqu’à affirmer que la Hongrie, avec sa loi, n’avait « plus rien à faire dans l’Union européenne ».

Mais que dit donc la loi hongroise de si scandaleux ? Elle prévoit que « la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l’identité de genre, le changement de sexe et l’homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans ». Concernant l’éducation sexuelle, la loi indique qu’elle « ne doit pas viser à changer le genre ou à promouvoir l’homosexualité ». Des mesures de bon sens.

N’ayant rien à attendre de Bruxelles malgré ses paroles de bien-pensance, Orban a conclu en appelant à la « fin du diktat » de l’Europe, lors de la prise de fonction de la Hongrie à la présidence du groupe de Visegrad, la plate-forme de coopération entre la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie :

« Nous ne pouvons pas accepter que d’autres pays membres de l’UE nous disent comment nous devons élever les enfants hongrois. Ce n’est pas correct. Quelqu’un comprend mal la situation dans l’UE. »

« On ne peut pas accepter qu’un pays quelconque de l’UE nous dise qu’il faut mettre à genoux un des pays du groupe de Visegrad. Il faut mettre un terme à ce diktat. »

Viktor Orban a également fustigé la Commission européenne qui s’est permise de qualifier de « honte » l’adoption de cette loi interdisant les contenus LGBTI dans les écoles. Bruxelles a d’ailleurs lancé mercredi 30 juin un nouvel avertissement à la Hongrie pour qu’elle renonce à sa loi accusée de discriminer les personnes LGBTI, sous peine de déclencher une procédure pouvant conduire à des sanctions contre Budapest.

Des sanctions qui ne semblent pas effrayer l’homme fort de Budapest.

Francesca de Villasmundo

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