L’histoire n’a sans doute pas fini de parler de cette déclaration qui marqua une étape primordiale dans le refus des réformes conciliaires et dans la réaction du mouvement traditionnel.
Le film « Mgr Lefebvre, un évêque dans la tempête » (à commander ici) rapporte les choses ainsi :
A l’automne 1972, les évêques de France prennent à Lourdes des dispositions. Peu à peu, les portes se ferment pour les prêtres d’Écône. Lors des rendez-vous romains, on reproche à Mgr Lefebvre de ne pas célébrer la nouvelle messe. Au mois de novembre 1974, deux envoyés de Rome sont diligentés par la Secrétairerie d’État pour inspecter Écône.
Jean Madiran : « Écône a reçu une visite apostolique : une visite apostolique, c’est-à-dire des envoyés du pape qui viennent voir comment ça se passe, interroger les autres. C’est une démarche canonique normale, on fait une visite apostolique dans un diocèse ou dans un monastère… oui, voilà. »
Abbé Paul Aulagnier : « Et donc Mgr Lefebvre revient vite au séminaire, réunit son monde, fait une conférence, dit ce qu’est une visite apostolique, il apaise tout son petit monde et on attend le lendemain, le lendemain matin, onze novembre arrivent les…Onclain et Deschamps. Et en attendant, moi je m’en rappelle très bien, on se promenait le long du grand…couloir avec Mgr Lefebvre, et il me dit – car il savait bien que c’était le début des…complications avec Rome – il dit: « J’aurais préféré mourir que de me trouver en opposition avec Rome. »
Jean Madiran : « Mais Mgr Lefebvre est profondément scandalisé par ces deux représentants du pape. Il s’aperçoit que dans les conversations qu’ils ont avec les séminaristes, ils interrogent, ils parlent, etc., mais que, eux, ils font état, ils ne se cachent pas […] de douter de la résurrection physique de Notre-Seigneur Jésus-Christ. »
Abbé Paul Aulagnier : « Ils n’ont jamais assisté à la moindre messe pendant les deux jours où, je crois, qu’ils sont restés au séminaire, et ils tinrent des propos tellement révolutionnaires auprès de Mgr Lefebvre que Mgr Lefebvre en a fait cette fameuse déclaration du 21 novembre 1974 »
Déclaration de Mgr Lefebvre du 21 novembre 1974 :
Nous adhérons de tout cœur, de toute notre âme à la Rome catholique, gardienne de la foi catholique et des traditions nécessaires au maintien de cette foi, à la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité.
Nous refusons par contre et avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s’est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues.
Toutes ces réformes, en effet, ont contribué et contribuent encore à la démolition de l’Église, à la ruine du Sacerdoce, à l’anéantissement du Sacrifice et des Sacrements, à la disparition de la vie religieuse, à un enseignement naturaliste et teilhardien dans les Universités, les Séminaires, la catéchèse, enseignement issu du libéralisme et du protestantisme condamnés maintes fois par le magistère solennel de l’Église.
Aucune autorité, même la plus élevée dans la hiérarchie, ne peut nous contraindre à abandonner ou à diminuer notre foi catholique clairement exprimée et professée par le magistère de l’Église depuis dix-neuf siècles.
« S’il arrivait, dit saint Paul, que NOUS-MÊME ou un Ange venu du ciel vous enseigne autre chose que ce que je vous ai enseigné, qu’il soit anathème. » (Gal. 1, 8.)
N’est-ce pas ce que nous répète le Saint-Père aujourd’hui? Et si une certaine contradiction se manifestait dans ses paroles et ses actes ainsi que dans les actes des dicastères, alors nous choisissons ce qui a toujours été enseigné et nous faisons la sourde oreille aux nouveautés destructrices de l’Église.
On ne peut modifier profondément la « lex orandi » sans modifier la « lex credendi ». A messe nouvelle correspond catéchisme nouveau, sacerdoce nouveau, séminaires nouveaux, universités nouvelles, Église charismatique, pentecôtiste, toutes choses opposées à l’orthodoxie et au magistère de toujours.
Cette Réforme étant issue du libéralisme, du modernisme, est tout entière empoisonnée ; elle sort de l’hérésie et aboutit à l’hérésie, même si tous ses actes ne sont pas formellement hérétiques. Il est donc impossible à tout catholique conscient et fidèle d’adopter cette Réforme et de s’y soumettre de quelque manière que ce soit.
La seule attitude de fidélité à l’Église et à la doctrine catholique, pour notre salut, est le refus catégorique d’acceptation de la Réforme.
C’est pourquoi sans aucune rébellion, aucune amertume, aucun ressentiment nous poursuivons notre oeuvre de formation sacerdotale sous l’étoile du magistère de toujours, persuadés que nous ne pouvons rendre un service plus grand à la Sainte Église Catholique, au Souverain Pontife et aux générations futures.
C’est pourquoi nous nous en tenons fermement à tout ce qui a été cru et pratiqué dans la foi, les mœurs, le culte, l’enseignement du catéchisme, la formation du prêtre, l’institution de l’Église, par l’Église de toujours et codifié dans les livres parus avant l’influence moderniste du concile en attendant que la vraie lumière de la Tradition dissipe les ténèbres qui obscurcissent le ciel de la Rome éternelle.
Ce faisant, avec la grâce de Dieu, le secours de la Vierge Marie, de saint Joseph, de saint Pie X, nous sommes convaincus de demeurer fidèles à l’Église Catholique et Romaine, à tous les successeurs de Pierre, et d’être les « fideles dispensatores mysteriorum Domini Nostri Jesu Christi in Spiritu Sancto ».
Amen.
Quarante sept après, ces paroles gardent non seulement leur aspect prophétique, mais les faits ont donné raison – sur tous les points – au restaurateur de la Tradition dans l’Eglise. Le dernier fait le plus éclatant est la déclaration – l’aveu 47 ans après mois pour mois – de Mgr Roche pour qui le but premier et prioritaire du funeste Concile Vatican II est, et a toujours été, la disparition de la messe dite de saint Pie V.
Merci Mgr Lefebvre ! Nous prions avec confiance pour qu’un jour nous puissions vous voir élevé à la gloire des autels.
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Je dois à notre Dieu la grâce du baptême…
Je dois à mes parents la transmission…
Je dois à Mgr Lefèvre ma persévérance…
On reconnait un arbre à ses fruits… Et pendant ce temps des conciliaires font des saints de leurs papes en espérant ce donner du crédit vis à vis des hommes, alors qu’avec Pie XII et Mgr Lefèvre, ils auraient pu Adorer Dieu…
Vive le Christ-Roi !!!
Oui merci Mgr Lefebvre d’avoir sauvé la foi catholique dans l’apostasie générale déclenchée par Vatican II.
Cette déclaration (qui mit le feu aux poudres) est magnifique.
Quant aux papes conciliaires canonisés à la chaine on sait très bien qu’ils n’avaient rien de saint même à titre personnel (que l’on songe aux moeurs de Paul VI). Ces canonisations font penser à des légions d’honneur données à titre posthume pour services rendus.
Avant il était très rare de canoniser des papes. En 4 siècles seuls deux papes avaient été canonisés (St Pie V et Saint Pie X). Maintenant les canonisations des papes conciliaires sont automatiques. C’est grotesque.
Avec ces canonisations bâclées ce qu’ils veulent est canoniser la révolution conciliaire.
Une autre abomination; puisque vous aurez corriger le « ce » en « se » 🙂 !
LA NOUVELLE RELIGION À VISAGE DÉCOUVERT!
Le confident de Paul VI, Jean Guitton, n’a-t-il pas déclaré à Michèle Reboul (Monde & Vie n°734 du 15 juillet 2004): “l’Église catholique est morte dès le premier jour du Concile, laissant la place à l’Église œcuménique”? Peut-être, mais ce n’est pas la religion que nous avons choisie le jour de notre Baptême et envers laquelle nous sommes engagés. Il y aurait, en quelque sorte, une “rupture de contrat” de la part des Autorités de l’Église…
Tout ceci fournit la preuve qu’il existe bien une incompatibilité formelle entre la nouvelle liturgie dite de Paul VI et le rite ancestral et les évêques le savent, car c’est voulu!…
Avec le “synode” qui s’annonce aussi mal que Vatican II, les évêques vont asséner à l’Église “le coup de grâce”.
Pendant ce “synode”, tous les illuminés sectaires et “agités du bocal” vont se regrouper et se défouler sur ce qu’il reste de l’Église Sainte agonisante… dévastée par ces faux chrétiens apostats, lesquels ont l’aplomb de se réclamer abusivement de l’Esprit Saint alors qu’en réalité ils ont dispersé le troupeau, agissant ainsi pour le compte de l’antéchrist (“l’Antéchrist” fait référence à une personne ou une puissance personnalisée qui incarne le déni du Christ, donc le démon… Quant à “l’Antichrist”, c’est un adjectif (et aussi un adjectif-nom) qui signifie une personne engagée violemment dans un prosélytisme antichrétien). “Rome perdra la Foi et deviendra le Siège de l’Antéchrist; l’Église sera éclipsée pendant un certain temps” aurait prédit Notre-Dame à La Salette.
Ces faussaires ont écarté l’Esprit Saint dès les premiers instants du Concile; nous connaissons désormais où cela nous a amenés!…
Croyez-vous sincèrement qu’avec une telle mentalité les Autorités actuelles de l’Église peuvent prétendre “attirer les vocations”? Qui va leur faire confiance?
Il faut garder à l’esprit qu’il n’y aurait pas eu de “phénomène Lefebvre” si la hiérarchie était restée fidele à Jésus-Christ.
Il ne sert à rien de dénigrer Mgr Marcel Lefebvre, car les “responsables et coupables” n’échapperont pas à la Justice, à plus forte raison que leurs successeurs ne craignent pas de persister à poursuivre leurs ravages, comme nous pouvons le constater!…
Mgr Lefebvre mérite notre reconnaissance parce qu’il a été choisi par Dieu pour sauver héroïquement la Messe.