Depuis des années, nos milieux ont été à juste titre extrêmement vigilants sur les campagnes de désinformation et de propagande issue d’Océania. Vigilants au point d’en oublier celles venant d’Eurasia, et qui commence à gangréner le cœur même des forces antimondialistes. L’arrivée au pouvoir outre-Atlantique de Donald John Trump permet une neutralisation pour au moins 4 ans des offensives de Washington contre l’Europe. Du moins, leur atténuation car devant également combattre la résistance intérieure même de la matrice par le pugnace homme d’affaire.

L’une des propagandes les plus répandues est celle de la prétendue « carte des Waffen SS » sur la construction européenne. Si le faux Protocole de Wansee est une forgerie des services océaniens (outre un numéro de référence faux, il précise au sujet de l’Italie « Sardaigne incluse », ce qui prouve que ce document n’a pas été écrit par un Allemand mais par un Américain ou un membre des dominions), cette soi-disant carte à une probable origine eurasienne, vu la référence constante au Troisième Reich, constante obsession de ceux dont le but est de réhabiliter le communisme en général et Staline en particulier. Si vous me permettez cette simplification rapide, une manœuvre d’intox europhile vient généralement de Washington et une manœuvre d’intox europhobe vient généralement de Moscou…

Regardons de plus près cette fameuse carte. La fraude saute aux yeux.  Plusieurs détails montrent que cette carte est postérieure à 1945 et probablement même à 1972, notamment en ce qui concerne l’Allemagne. Il n’y a pas, par exemple, la Prusse-Orientale et le découpage des provinces correspond comme par hasard aux frontières de la Pologne d’après la Seconde Guerre Mondiale, frontières qui n’ont officiellement été reconnue par l’Allemagne qu’en 1972. Il en est de même pour les autres frontières orientales (Tchécoslovaquie sans la Ruthénie, Roumanie sans la Bessarabie). De plus, dans le découpage des provinces allemandes, on lit comme par hasard les frontières de la R.D.A… Les frontières de l’URSS sont celles de 1945 sur cette carte !

En ce qui concerne l’Italie, là aussi, il s’agit comme par hasard de l’Italie amputé de la partie orientale annexée après-guerre par les Yougoslaves. Parlons de la Yougoslavie justement. La répartition des provinces de la carte n’a aucune correspondance avec la réalité tant ethnique que territoriale de la Yougoslavie d’avant 1945. Un Kosovo encore Serbe alors qu’il avait été rattaché à l’Albanie et que cela était prévu pour durer… Un Monténégro rattaché à l’artificielle Bosnie, création de Tito, alors que c’est le dernier endroit où il aurait été annexé (puisque sous juridiction italienne). Une Macédoine dans sa délimitation artificielle également, alors que la Bulgarie en aurait probablement, et en toute légitimité pris une part… Pour la Tchécoslovaquie, sur cette carte, les Sudètes ne sont pas rattachés à l’Allemagne, alors qu’une Europe « ethnique » les aurait sans nul doute incorporés. Même chose pour la Slovaquie qui comprend la région de Kosice qu’une telle Europe aurait bien évidemment et logiquement incorporée à la Hongrie.

Paradoxalement, c’est la France qui semble la moins « faussée » par rapport aux projets allemands, avec la création d’une province de la Meuse, et une Alsace-Lorraine détachée de la France et respectant effectivement les Gau créés en 1940, avec la fusion de la Moselle, du Luxembourg et de la Sarre d’un côté et celle de l’Alsace et du Bade de l’autre. Notons la présence d’un « Pays du Mont-Blanc », qui n’a rien d’une idée allemande, bien qu’effectivement née en 1954 d’un ancien membre de la légion étrangère du 3e empire allemand, Marc Augier, plus connu sous le nom de Saint-Loup.

L’origine de cette carte n’a donc rien à voir avec quelques projets nationaux-socialistes. Deux hypothèses, qui peuvent même être compatibles, sont possibles.  La première : une création de toute pièce du département A du KGB pour faire un lien entre l’Union Européenne et les nazis, signature de la faction stalinienne des eurasiens (les patriotes eurasiens n’ont pas besoin de recourir aux nazis, l’Europe est une création de l’agent américain Jean Monnet et donc indubitablement une créature océanienne. Laissez les cendres d’Hitler là où elles sont (et elles ne sont pas en Argentine…). La seconde : une création de certains milieux néo-païens (d’où la présence du Mont-Blanc) qui, pour des raisons qui leurs sont propres et qui ont leur respectabilité, préféraient pendant la guerre froide Moscou à Washington. On peut trouver d’ailleurs un excellent résumé de cette position dans l’ouvrage  ouvertement prosoviétique de Pierre Fontaine, URSS-USA, paru en 1960 aux Sept Couleurs (dirigée par Maurice Bardèche), livre par ailleurs passionnant, même s’il constituant un réquisitoire à charge contre les Etats-Unis (et, paradoxalement, la seule personne américaine trouvant grâce à aux yeux de l’auteur est un certain Joseph Raymond McCarthy).

Il y a ainsi plusieurs campagnes d’intoxications eurasiennes en cours qu’il faudra bien un jour éclairer tant les projecteurs semblent braqués sur la propagande océanienne. Ce qui en soi est très bien, tant que cela ne tourne pas à l’obsession monomaniaque…

Hristo XIEP

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