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Le gouvernement du Québec veut marginaliser les croyants

Les évêques du Québec s’inquiètent de l’utilisation de la laïcité pour marginaliser les croyants. Malheureusement, l’Eglise moderniste utilise de mauvais moyens et de mauvais arguments.

Mgr Pierre Murray, CSS, évêque auxiliaire et secrétaire général de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec, a présenté il y a quelques jours, au nom d’une plateforme interreligieuse, un document au Comité d’étude des principes du droit sur la laïcité de l’État et les influences religieuses . Le document critique vivement la direction que prend la laïcité dans la province canadienne… tout en défendant la laïcité : « Nous croyons que la laïcité est un projet collectif et ne doit pas devenir l’apanage de militants antireligieux », peut-on y lire.

Le document a été rédigé par des représentants de diverses confessions religieuses qui, encouragés par les évêques catholiques du Québec, ont amorcé une collaboration pendant la période covidiste.

Les religions monothéistes décrites comme « misogynes »

Le gouvernement de François Legault , qui gouverne avec une majorité absolue depuis 2018 grâce notamment à sa promesse de ne pas convoquer de nouveau référendum sur l’indépendance, a promu une conception de l’identité québécoise centrée sur trois piliers : la langue française, la laïcité et une culture nationale commune. Cette vision s’est concrétisée par des initiatives législatives telles que le projet de loi 21 sur la laïcité de l’État (2019), le projet de loi 96 sur la Charte de la langue française (2022) et l’actuel projet de loi 84 sur l’intégration nationale.

Le projet de loi 84, déposé en janvier par le ministre de l’Immigration Jean-François Roberge, exige que les nouveaux arrivants s’intègrent pleinement à la société québécoise francophone, en adhérant à des valeurs telles que la laïcité, l’égalité entre les hommes et les femmes, ainsi qu’une histoire et une culture distinctes. Bien que le texte ne définisse pas clairement les « valeurs sociales distinctes » qu’il mentionne, certains, comme l’ancien chef du Parti québécois Jean-François Lisée, ont vanté ce modèle comme « féministe, antidiscriminatoire et avant-gardiste » et ont accusé les religions monothéistes d’être « misogynes ».

En ligne de mire du gouvernement québécois, tout ce qui est pro-vie et tout signe religieux dans l’espace public

Le modèle de laïcité défendu par le gouvernement constitue en réalité une forme d’exclusion de la religion de la vie publique. C’est ce qui s’est produit, par exemple, en 2023, lorsque le contrat d’une organisation évangélique qui prévoyait tenir un événement au Centre des congrès de Québec a été annulé. Le premier ministre a justifié cette décision en déclarant :

« Nous ne permettrons pas aux groupes anti-avortement d’organiser des événements à grande échelle dans les espaces publics . »

Par la suite, la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a annoncé que de tels événements seraient interdits dans tous les lieux de compétence provinciale. En octobre 2024, Legault a même déclaré qu’il explorait des voies juridiques pour interdire la prière dans les espaces publics, n’excluant pas le recours à la clause dérogatoire de la Charte canadienne des droits et libertés.

À tout cela s’ajoute le changement de position du chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, qui propose d’étendre l’interdiction des signes religieux aux employés fédéraux de la province. « Nous en sommes rendus au point où nous devons défendre la séparation de l’Église et de l’État comme deux réalités non seulement différentes, mais fondamentalement incompatibles », a-t-il déclaré.

Alors que le gouvernement du Québec poursuit son projet d’édification nationale et redéfinit la citoyenneté autour d’une culture commune insaisissable, les tensions avec d’autres secteurs de la société et avec le reste du Canada semblent prêtes à s’accroître.

Léo Kersauzie

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