Alors qu’un nouveau chapitre a été ouvert dans les négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, le panturquisme avance à grands pas.

En visite au Kosovo le 23 octobre dernier, le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré : « Le Kosovo c’est la Turquie et la Turquie c’est le Kosovo. » devant une foule de plusieurs dizaines de milliers de turcophones. Le premier ministre turc était au Kosovo pour inaugurer une aile de l’aéroport de Pristina. Il était mis à l’honneur car cet aéroport kosovar appartient en réalité au groupe turc Limak. Pour l’occasion, la journée était fériée dans tout Pristina, entièrement pavoisée aux couleurs du drapeau turc.

Ce sont également des sociétés turques qui investissent dans la construction d’une autoroute qui reliera Pristina, capitale du Kosovo, à Tirana, capitale de l’Albanie. Et ce sont encore des sociétés turques qui prennent le contrôle des mines du Kosovo.

On ne compte plus les mosquées construites au Kosovo grâce à l’argent turc. Il existe même un « Parti démocrate turc du Kosovo », le KDTP, qui compte plusieurs élus.

Lorsque la Serbie a été spoliée du territoire kosovar, les prévisionnistes envisageaient à terme une Grande Albanie. Aujourd’hui, on peut s’interroger sur l’émergence d’une Grande Turquie.

La Turquie finance également des rénovations et des constructions de mosquées, d’écoles coraniques et de hammams en Bosnie, en Macédoine et en Bulgarie.

La vision expansionniste panturquiste a également des visées sur la région chinoise du Xinjiang peuplée par les Ouïghours turcophones ainsi que sur l’Ouzbékistan, le Turkménistan, le Kazakhstan et le Kirghizstan.

Mais c’est aussi toute l’Europe qui entre dans le projet géopolitique du premier ministre turc.

En Allemagne, où résident déjà trois millions de Turcs, Erdogan avait réclamé à la chancelière Angela Merkel l’ouverture d’universités enseignant en langue turque.

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(photo : manifestation à Düsseldorf en soutien à Erdogan)

L’expansionnisme panturquiste passe par un expansionnisme de l’islam. La Turquie ambitionne de financer la construction d’une gigantesque mosquée aux Etats-Unis et envisage sans rire la même chose à Athènes.

En 1989, Erbakan, un ami politique du premier ministre Erdogan, avait déclaré au cours d’un voyage aux Pays-Bas : « L’Europe entière deviendra islamique. Nous conquerrons Rome. » En 1998, c’est Erdogan lui-même qui avait choqué l’opinion publique en incluant dans un discours un poème belliqueux devenu célèbre : « Les minarets seront nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées seront nos casernes et les croyants nos soldats. »

L’AKP, le parti du premier ministre Erdogan, travaille inlassablement à renforcer l’islam en Turquie que trop de naïfs imaginent un pays laïque. Depuis le début du mois d’octobre, les femmes fonctionnaires ont le droit de porter le voile et les hommes la barbe. Depuis une semaine, les femmes parlementaires ont également le droit de siéger en portant le voile. Sous l’impulsion de l’AKP, 17.000 nouvelles mosquées ont été construites en Turquie en une décennie.

Le mouvement est en marche, observable par qui veut s’en donner la peine. Nos dirigeants seront-ils assez fous pour livrer l’Europe à la Turquie ?

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