Bien des catholiques conservateurs considèrent le pape émérite Benoit XVI comme un trait d’union entre la modernité conciliaire et la Tradition séculaire et un restaurateur de la messe tridentine parce qu’il promulgua en 2007 le motu proprio Summorum Pontificum facilitant l’usage de la liturgie selon le Missel de saint Pie V.

Il eut, toujours pendant son pontificat, quelques mots de rejet de certaines nouveautés issues de Vatican II, parla du concile des médias en opposition au vrai esprit du Concile, promut l’herméneutique de la continuité, notion qui soutient que le Concile Vatican II doit pouvoir jouir d’une interprétation allant dans le sens de la Tradition., cette interprétation permettant de réhabiliter le concile dans les sphères moins progressistes du monde catholique.

Ces catholiques qui se situent « à droite » oublient le rôle révolutionnaire que joua le jeune théologien allemand Joseph Ratzinger au sein de la aula conciliaire, l’esprit moderniste qui l’animait alors, sa collaboration, toujours au concile, avec un autre théologien progressiste Karl Rahner. Un rôle que le vieux Joseph Ratzinger ne semble pas regretté, soixante ans plus tard.

Récemment, l’actuel pape ‘émérite’, a réitéré son attachement au concile Vatican II et à ses nouveautés. Le site d’information du Saint-Siège Vatican News écrit :

« Dans une lettre au président de l’Université franciscaine de Steubenville (Ohio, États-Unis), qui organise un symposium international sur l’ecclésiologie de Ratzinger, Benoît XVI explique comment « Vatican II a d’abord menacé de perturber et d’ébranler l’Église plus que de lui donner une nouvelle clarté pour sa mission ». « Sa puissance positive émerge lentement » relève le Pape émérite de 95 ans. »

Dans sa lettre, Benoit XVI reste le théologien Joseph Ratzinger du Concile : selon lui, Vatican II s’est avéré être non seulement « significatif » mais aussi « nécessaire » et si, continue-t-il, le « concile Vatican II, au début, menaçait davantage de perturber et d’ébranler l’Église que de lui donner une nouvelle clarté pour sa mission » il jauge que « la puissance positive du Concile émerge aussi lentement ».

Son admiration pour l’œuvre conciliaire transparait dans d’autres phrases clé de sa lettre :

« Un processus d’une immense importance a commencé. L’Église se réveille dans les âmes ».

Et encore : « Lors de Vatican II, la question de l’Église dans le monde est finalement devenue le véritable problème central », affirme le Pape émérite dans les dernières lignes de sa lettre. D’où le souhait que le Symposium de l’Université de Steubenville puisse être « utile dans la lutte pour une juste compréhension de l’Église et du monde à notre époque ».

60 après ce funeste concile qui détruisit l’Eglise de l’intérieur, Joseph Ratzinger lui reste ainsi attaché. Si le pape Benoit XVI a permis un retour à des formes plus traditionnelles dans la liturgie, le fond de sa doctrine réside dans le modernisme et le progressisme.

Pourtant le « désastre » du Concile est présent sous nos yeux : une apostasie générale non plus silencieuse mais bruyante et colorée emporte l’Eglise conciliaire en enfer. De catholique en cette « secte moderniste » il ne reste presque plus que des ruines et un adjectif.

Ce concile « nécessaire » pour le pape émérite qui ne prend donc pas la mesure de l’immense crise spirituelle, morale, religieuse, naturelle, qui agite le monde catholique et entraîne la perte de foi catholique, ce qui jette les âmes dans la damnation éternelle, fut pourtant qualifié, peu après sa clôture, par le « Lion des Flandres », ce vrai défenseur de la Tradition que fut Mgr Lefebvre, comme « le plus grand désastre de ce siècle et de tous les siècles passés, depuis la fondation de l’Église. »

Deux visions diamétralement opposées qui mesurent l’aune du traditionalisme de l’un et de l’autre.

Francesca de Villasmundo

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