La fin de l’euro a un point commun avec l’invasion de l’Europe de l’ouest par les soviétiques : annoncée chaque semaine et différée à chaque fois. Mais on dirait bien que cette fois-ci c’est la bonne.

Plusieurs sites gérés par des économistes indépendants : Jacques Sapir ou Eric Berruyer  par exemple, prennent acte du décès quasi officiel de l’euro en date du 22 janvier 2015, lors de l’annonce par Mario Draghi du fameux QE, en français assouplissement quantitatif. En fait, on peut se demander si la date de décès officiel n’est pas le jeudi 15 janvier dans la matinée, lorsque la Suisse a laissé le franc suisse s’échanger librement contre l’euro. Jusque là, la Suisse s’était astreinte à tenir un cours maximum et s’efforçait d’arrimer les deux monnaies l’une à l’autre. Si cette décision de laisser s’enchérir le franc suisse a été prise, c’est peut-être tout simplement parce que les Suisses ont jugé que l’euro était « foutu » et que le jeu n’en valait plus la chandelle.

Sur les dégats causés par l’euro, on peut lire le résumé de Jacques Sapir publié dans le journal Le Monde. L’essentiel y est, quant à l’impact négatif sur la croissance ou l’emploi. Sur un autre mode, on peut aussi lire le communiqué de Bernard Monot, le stratégiste économique du Front National.

Concrètement, si l’on peut dire, Mario Draghi a annoncé un programme de rachat d’actifs de 60 milliards d’euros par mois de mars 2015 jusqu’à fin septembre 2016, soit un QE à plus de 1 100 milliards d’euros au total. C’est une annonce, et non une mise en oeuvre immédiate. Personne ne semble s’en étonner, même pas le FN. Pourtant, depuis que dure la crise de l’euro, on aurait pu imaginer que l’annonce d’un plan concerté prenne effet dès le lendemain de cette annonce. La question est donc pourquoi mettre en oeuvre ce plan seulement à partir de mars 2015 ? Est-ce vraiment une coïncidence que les départementales auront lieu en France, justement au mois de mars 2015. Cela n’est-il pas l’indice que l’euro est déjà mort, mais qu’il faille hébéter et ahurir les électeurs pendant deux mois jusqu’à fin mars, de sorte qu’ils évitent de trop voter pour le FN. L’euro est mort mais il faut encore tenir deux mois en apnée.

Quoi qu’il en soit, à supposer que le plan de QE soit jugé valide par la cour de Karlsruhe, qui est plutôt tatillonne sur le respect des intérêts allemands, au moins deux modalités de ce plan sont étonnantes.

En premier lieu, on peut noter que les milliards mis sur la table ne sont mutualisés qu’à hauteur de 20%, et que le reste, à savoir 80%, est à la charge de chaque Etat. Autrement dit, c’est un « sauvetage » de l’euro, qui ressemble à un pré-découpage monétaire avec des pointillés le long des frontières nationales. Ce point a été bien noté par les différents économistes. C’est la renationalisation des politiques monétaires et un retour à la situation de 1999, avant l’euro.

Le deuxième point est que la monnaie créée par le QE est en fait de l’argent pris aux contribuables pour être donné aux banques privées. Pour la France, cela représente 4 ans d’impôts sur le revenu. Eric Berruyer parle de hold-up de la BCE. La prétendue injection de liquidités est en fait une nouvelle couche d’endettement, dont la facture devrait être réglée par les citoyens ordinaires. En clair, même si l’euro doit disparaître, l’oligarchie rapace et kleptocratique qui nous gouverne aimerait se gaver encore un bon coup, avant que la fête soit terminée. 

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