NATIVITAS DOMINI NOSTRI JESU CHRISTI SECUNDUM CARNEM

Octavo Kalendas Ianuarii Luna vicésima prima Anno Dómini 2021
Anno a creatióne mundi, quando in princípio Deus creávit cælum et terram, quinquiés millésimo centésimo nonagésimo nono; a dilúvio autem, anno bis millésimo nongentésimo quinquagésimo séptimo; a nativitáte Abrahæ, anno bis millésimo quintodécimo; a Móyse et egréssu pópuli Israël de Ægýpto, anno millésimo quingentésimo décimo; ab unctióne David in Regem, anno millésimo trigésimo secúndo; Hebdómada sexagésima quinta, iuxta Daniélis prophétiam; Olympíade centésima nonagésima quarta; ab urbe Roma cóndita, anno septingentésimo quinquagésimo secúndo; anno Impérii Octaviáni Augústi quadragésimo secúndo, toto Orbe in pace compósito, sexta mundi ætáte, Iesus Christus, ætérnus Deus æterníque Patris Fílius, mundum volens advéntu suo piíssimo consecráre, de Spíritu Sancto concéptus, novémque post conceptiónem decúrsis ménsibus, in Béthlehem Iudæ náscitur ex María Vírgine factus Homo. Natívitas Dómini nostri Iesu Christi secúndum carnem. [Martyrologium Romanum, 25 Dec.]

Chaque année, dans le cycle des saisons et de l’Histoire, la Sainte Église célèbre la Naissance selon la chair de Notre Seigneur Jésus-Christ, Dieu éternel et Fils du Père éternel, conçu par l’Esprit Saint de la Vierge Marie. Avec les paroles solennelles de la liturgie, la naissance du Rédempteur s’impose à l’humanité, divisant le temps en un avant et un après. Rien ne sera plus jamais comme avant : à partir de ce moment, le Seigneur s’incarne pour accomplir l’œuvre du Salut et arracher définitivement l’homme, tombé en Adam, à l’esclavage de Satan. Ceci, chers enfants, est notre Grande Réinitialisation, par laquelle la Providence divine a rétabli l’ordre rompu par l’ancien Serpent avec le Péché originel de nos géniteurs. Une Réinitialisation dont sont exclus les anges apostats, et leur chef Lucifer, mais qui a accordé à tous les hommes la grâce de pouvoir bénéficier du Sacrifice du Dieu fait homme et de retrouver la vie éternelle à laquelle ils étaient destinés depuis la création d’Adam.

Quel admirable acte de Miséricorde, pour des créatures rebelles depuis le début, de la part de leur Créateur. Quelle Charité divine, qui a accordé à l’homme désobéissant la rançon de sa culpabilité infinie en acceptant l’offrande de son divin Fils sur la Croix. Quelle Humilité divine, qui a répondu à l’orgueil de l’homme par l’obéissance de la Deuxième Personne de la Très Sainte Trinité, incarnée pour nous et pour notre salut. C’est le véritable Ordre Nouveau, voulu par Dieu et destiné à durer dans l’éternité des âges, après les mille batailles d’une guerre dans laquelle l’éternel Vaincu cherche à empêcher que la gloire de la Majesté divine soit partagée par nous, pauvres créatures mortelles. C’est le triomphe de Celui qui ne se contente pas de créer l’homme dans ses perfections et de lui accorder son amitié, mais qui, après que ce dernier l’a trahi en se livrant comme esclave au Diable, a décidé de le racheter – la redemptio est précisément l’institution du droit romain par laquelle l’esclave est racheté et redevient libre – au prix du sang très précieux de son Fils unique. Et c’est aussi le triomphe de la Mère de Dieu qui, dans le Mystère de l’Incarnation, a donné naissance au Rédempteur, ce Saint Enfant destiné à souffrir et à mourir pour nous. Celle qui, dans le Protévangile, était promise comme victorieuse du Serpent, dans l’éternelle inimitié entre Sa lignée et l’Ennemi.

C’est pour cette raison que le peuple élu a été rassemblé ; c’est pour cette raison qu’il a été conduit dans la terre promise. C’est pourquoi le Saint-Esprit a inspiré les prophètes, en indiquant le moment et le lieu de cette naissance. C’est pourquoi les Anges ont chanté leur Gloire au-dessus de la grotte, et que les Mages ont suivi l’étoile pour adorer l’Enfant enveloppé de langes comme le fils d’un roi. C’est pour cela que la Vierge a chanté son Magnificat et que le petit Saint Jean Baptiste a tressailli dans le sein de Sainte Élisabeth. C’est pourquoi Siméon a prononcé le Nunc dimittis, tenant dans ses bras le Messie promis.

Veni, Emmanuel : captivum solve Israël. Venez, O Emmanuel : libérez votre peuple captif. Libérez-le aussi aujourd’hui, comme vous l’avez libéré par votre très sainte naissance, par votre passion et votre mort. Libérez la Sainte Église en dévoilant les faux bergers et les mercenaires, comme Vous avez dévoilé la jalousie des Grands Prêtres et leur silence sur les prophéties messianiques, cachées aux simples. Libérez les nations des mauvais dirigeants, de la corruption, de l’esclavage du pouvoir et de l’argent, de l’asservissement au Prince de ce monde, du mensonge de la fausse liberté, de la tromperie du faux progrès, de la rébellion contre votre sainte Loi. Délivrez chacun de nous de ses misères, du péché, de l’orgueil, de la présomption de pouvoir se sauver sans Vous. Délivrez-nous de la maladie qui afflige nos âmes, de la pestilence des vices qui polluent nos vies, de l’illusion que nous pouvons vaincre la mort, qui est la récompense de notre rébellion.  Car Vous seul, Seigneur, êtes le vrai Libérateur ; c’est seulement en Vous, qui êtes la Vérité, que nous serons libres, que nous verrons tomber les chaînes qui nous lient au monde, à la chair et au Diable.

Veni, o Oriens. Venez, Orient : chassez les ombres de la nuit et dissipez les ténèbres de la nuit. Veni, Clavis Davidica. Venez, clé de David, ouvrez en grand la patrie céleste ; sécurisez le chemin des cieux et fermez l’entrée de l’enfer. Venez, Adonaï. Venez, ô Puissant, qui avez donné à votre peuple sur le Sinaï la loi d’en haut, dans la majesté de la gloire. Veni, Rex gentium. Venez, Roi des nations, pour régner sur nous, Prince de la paix, Ange du Grand Conseil. Venez et descendez à travers le temps et l’histoire, secouer cette infernale tour de Babel que nous avons construite en Vous défiant dans Votre Majesté.

Venez, Seigneur. Parce qu’en ces deux années de folie pandémique, nous avons compris que l’enfer ne consiste pas tant dans la souffrance du corps, mais dans le désespoir de Vous savoir loin, dans Votre silence, de nous laisser sombrer dans l’horreur sourde de Votre absence.

Et bénie soit Votre Très Sainte Mère et notre Mère, que Vous avez laissée à nos côtés en ces jours terribles comme notre Avocate, afin que dans la vision de cet enfer sur terre nous puissions trouver la médecine spirituelle avec laquelle nous pouvons Vous accueillir dans nos âmes, dans nos familles, dans nos nations, en Vous rendant cette couronne que nous avons usurpée.

Bénissez, ô Enfant-Roi, tous ceux qui se laisseront conquérir par votre amour, pour lequel vous n’avez pas hésité à Vous incarner et à mourir pour nous. Que cet amour divin trouve sa réponse dans l’étonnement reconnaissant de ceux qui, morts en Adam, renaissent en Vous nouvel Adam ; de ceux qui, tombés avec Eve, peuvent ressusciter en Marie, nouvelle Eve.

Ainsi soit-il.

+ Carlo Maria Viganò, Archevêque – 19 décembre 2021

©Traduction de F.de Villasmundo relue et corrigée par Mgr Viganò

Les vidéos en italien et en anglais

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