Suite à l’impossibilité prévisible, pour Cottarelli, un économiste membre du FMI, qui avait été nommé Président du conseil italien par le Président de la République Mattarella, d’obtenir la confiance du Parlement Italien (la Lega et le M5S disposent à eux deux de la majorité absolue dans les deux chambres), celui-ci a démissionné de sa charge aujourd’hui, 3 jours à peine après avoir été nommé.
Cottarelli avait été nommé le 28 mai après que Mattarella ait refusé l’octroi du Ministère de l’économie et des finances à Paolo Savona, économiste euro-sceptique, ancien ministre de l’industrie (dans les années 1990) et ayant dirigé la Cofindustria (l’équivalent du Medef en Italie).
La Lega et le M5S ont de leur côté renoncé à nommer Savona comme ministre de l’économie et des finances. Cependant, celui-ci serait bien membre du gouvernement, mais en tant que Ministre des affaires étrangères, ce ministère étant d’ailleurs créé pour lui, car il n’est pour l’instant qu’un service annexe de la Présidence du Conseil.
Les autres principaux membres du gouvernement qui sera appelé à prêter serment demain vendredi 1er juin à 11H (sauf en cas de nouveau rebondissement) seront probablement:
Giuseppe CONTE, président du Conseil (cette nomination est déjà officielle), qui retrouve ce poste 3 jours à peine après sa démission. Il appartient au M5S.
Matteo SALVINI, président de La Lega, vice-président du Conseil (avec de nombreuses délégations) et ministre de l’intérieur.
Luigi DI MAIO, président du M5S, vice-président du Conseil (avec lui aussi de nombreuses délégations) et ministre du développement économique.
Giancarlo GIOGETTI (Lega), sous-secrétaire à la Présidence du Conseil;
Giovanni TRIA, actuellement président de la faculté d’économie à l’Université de Tor Vergata à Rome et professeur titulaire d’économie politique, ministre de l’économie et des finances. Il a été conseiller au développement de l’Erytrée et de l’Ethiopie, deux anciennes colonies italiennes, à la Banque mondiale. S’il n’est pas euro-sceptique, il estime toutefois qu’il y a un vrai risque d’implosion de l’euro en l’absence de réformes importantes. Il est aussi réservé sur le revenu de citoyenneté qui serait attribué à tous les chômeurs pendant 2 ans, notamment sur son financement couteux. Le revenu de citoyenneté est revendiqué par le M5S. Les modalités de celui-ci ne sont d’ailleurs pas précisément fixées. Il est considéré comme proche de Forza Italia, le parti de Berlusconi, bien que Forza Italia a indiqué qu’il ne voterait pas la confiance à ce gouvernement.
Enzo MOAVERO-MILANESI, ministre des affaires étrangères, ancien membre du gouvernement européiste de Monti (centriste), puis du gouvernement Letta (dans une coalition entre le PD (gauche) et une partie du centre droit. Il a également été collaborateur de la commission européenne. C’est incontestablement une concession qu’ont du faire le M5S et La Lega au FMI et à l’UE.
Alfonso BONAFEDE (M5S), avocat, ministre de la justice. Il est député depuis 2013.
Elisabetta TRENTA, ministre de la défense (M5S). Elle est officier de réserve de l’armée et professeur d’université. Elle est aussi vice-directrice d’un master en “Intelligence et sécurité”.
Marco BUSSETTI, ministre de l’instruction (Lega).
Giulia GRILLO, ministre de la santé (M5S). Elle est medecin légiste. Députée depuis 2013.
Giulia BUONGIORNO, ministre de l’administration publique (Lega). Elle est avocate. Elle a été deputée de 2006 à 2013 et elle a été élue sénatrice aux dernières élections (celles du 4 mars 2018). Elle s’est occupée du droit pénal de l’économie et des procès contre l’administration publique. Elle plaide également en Cassation.
Alberto BONISOLI, ministre des biens culturels. Directeur de la Naba (académie privée des Beaux arts à Milan). Il a été proposé par le M5S.
Gianmarco CENTINAIO, ministre de l’agriculture (Lega). Il est sénateur depuis 2013 et président du groupe de la Lega Nord depuis 2014 (La Ligue du Nord est devenu La Ligue il y a quelques mois).
Danilo TONINELLI, ministre des infrastructures et des transports (M5S). Il est président du groupe du M5S au sénat.
Sergio COSTA, ministre de l’environnement. Il n’est pas élu, mais Commandant de la Région de la Campanie (région de Naples) des carabiniers forestiers. Il assure donc la sécurité des forêts (protection contre les incendies, les pollutions etc.). Il est diplômé en sciences agraires. Il a été proposé par le M5S.
Lorenzo FONTANA, ministre de la famille et du handicap (Lega). Député européen de 2009 à 2018. Deputé en Italie depuis le 4 mars 2018.
Riccardo FRACCARO, ministre des rapports avec le parlement et de la démocratie directe (M5S).
Barbara LEZZI, ministre pour le Sud (M5S), c’est-à-dire chargée de traiter le retard de développement économique du sud de l’Italie (le “Mezzogiorno”), problème très ancien en Italie.
Erika STEFANI, avocate, ministre des affaires régionales et des autonomies (Lega). Elle est sénatrice depuis 2013.
En tout, il y a donc (en plus du président du Conseil et des 2 vice-présidents du Conseil) 8 ministres du M5S, 5 de la Lega, un ministre proche de Forza Italia et un ministre centriste européiste.
Mis à part ce dernier aux Affaires étrangères, ce gouvernement semble quand même en mesure d’apporter quelques réformes au pays… s’il en a réellement la volonté car il faudra s’opposer courageusement au FMI et aux pressions des institutions de l’UE. Les principaux défis qui l’attendent sont la réduction massive de l’immigration, la lutte contre l’insécurité (terrorisme et mafias), la lutte contre la terrible dénatalité qui frappe l’Italie depuis 40 ans, la réduction de l’endettement et des déficits publics (et donc des dépenses) et la lutte contre la corruption (celle-ci aggravant d’ailleurs l’endettement).
Que Dieu sauve l’Italie.
G. Paume

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