Les données de Frontex, l’agence de l’Union européenne pour la protection des frontières, montrent l’augmentation exponentielle des flux migratoires vers l’Europe après le confinement qui avait fermé les frontières : en mai, les arrivées de migrants ont triplé par rapport à la même période en 2019.

L’Agence européenne de protection des frontières, Frontex, photographie l’augmentation exponentielle des débarquements. En mai, les arrivées clandestines ont triplé avec plus de 4 300 entrées illégales. La plupart de la Turquie vers la Grèce : 1 250 cas en mai, huit fois plus que le mois précédent, 12 700 depuis le début de l’année. Ce sont pour la plupart des « réfugiés » afghans.

Ce qui inquiète le directeur de l’agence, Fabrice Leggeri, c’est l’attitude d’Ankara. « Ces derniers mois, la police des frontières turques a ouvert le feu sur la Grèce à au moins cinq reprises, mais personne n’a été blessé », a-t- il déclaré dans une interview au groupe allemand Funke. « Si la Turquie devait créer une situation similaire à celle de mars, a-t-il ajouté, Frontex augmenterait considérablement ses effectifs en Grèce. » On parle de 1 500 personnes, soit près de trois fois les 600 unités de personnel actuellement déployées en Grèce, à Evros et dans les îles de la mer Égée.

Sur la route de la Méditerranée centrale, il y a eu plus d’un millier d’arrivées en mai, presque le double du mois précédent. Les migrants quittent principalement la Libye et la Tunisie pour rejoindre les côtes italiennes ou maltaises. Les chiffres de 2020 témoignent d’une nette reprise des départs. Il y a ceux qui voient dans les régularisations annoncées par l’actuel gouvernement socialo-libéral italien l’un des « facteurs d’attraction » qui ont poussé les migrants à se rendre en Italie dès la fin de l’urgence sanitaire.

Le fait est que de janvier à mai, Frontex a déjà enregistré 5 500 entrées illégales par cette voie méditerranéenne. Le triple de celles calculées au cours de la même période de 2019. La plupart des personnes embarquées viennent du Bangladesh, du Soudan et de la Côte d’Ivoire. Cependant, des nombres plus faibles sont enregistrés également sur la route de la Méditerranée occidentale. Du Maroc à l’Espagne, il y en avait 650, presque tous des Algériens. Et même dans ce cas, le chiffre est trois fois plus élevé que celui d’avril.

Les passages illégaux sur la route des Balkans augmentent également. Il y en a eu 900 en mai, dix fois plus que le mois précédent. Une situation qui inquiète le Nord-Est et qui, ces dernières semaines, a incité le premier citoyen de Trieste, Roberto Di Piazza, à accuser les autres pays de « fermer les yeux » :

« Beaucoup sont originaires du Pakistan, traversent la Turquie, la Croatie et la Slovénie sans trouver d’obstacles, et nous les trouvons ici, dit-il. Ils savent qu’en Italie il y a une politique plus tolérante. »

De janvier à mai, Frontex a dénombré près de 7 000 cas sur la route des Balkans, le double par rapport à la même période l’an dernier. Des chiffres qui reflètent ceux fournis par le ministère de l’Intérieur italien, qui parle d’une augmentation de plus du double du nombre d’étrangers arrivant en Italie par rapport à la même période de 2019 : 5472 contre 2144. Une tendance qui s’est confirmée également le mois dernier : 1654 admissions contre 782 l’année dernière.

Dans l’interview avec les médias allemands, Leggeri s’est dit favorable à une révision de la législation européenne sur le droit d’asile. Les demandes de protection internationale, selon le directeur de Frontex, devraient être « déjà vérifiées aux frontières extérieures » de l’Union européenne.

« Les demandeurs d’asile, a-t-il expliqué, devraient être informés dès que possible s’ils se verront accorder ou non le statut de réfugié ».

Et si la réponse était négative, a-t-il précisé, « les migrants doivent être expulsés immédiatement ».

Cette étude de Frontex a un grand mérite, plus grand que celui de révéler les chiffres officiels de l’invasion : elle démontre que la fermeture des frontières européennes dues à la crise sanitaire a notablement fait baisser les entrées illégales en Europe. Pour stopper l’invasion de l’Europe, fermer les frontières est donc non seulement possible techniquement mais aussi efficace pratiquement !

Francesca de Villasmundo

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