L’abbé Pierre Vignon, vient d’être officiellement démis de sa charge de juge de l’Officialité de Lyon.

Il n’en fallait pas plus pour que la christianophobie médiatique (pléonasme) ne se déchaine et ne sous-entende que la hiérarchie ecclésiastique entend couvrir les actes pédophiles, voir soutenir leurs auteurs, pourquoi pas tant qu’on y est…

Les affaires de pédophilie sont plus particulièrement scandaleuses quand elles impliquent des ecclésiastiques et l’Eglise se bat depuis des années pour dénoncer et faire condamner les auteurs.

Les déclarations pontificales sont sans équivoque, mais cela ne suffit évidemment pas à satisfaire les victimes ; ni à calmer l’indignation tant des ecclésiastiques que des fidèles, comme de la population non chrétienne…

C’est dans ce contexte délétère, où l’on accuse volontiers les évêques de laxisme, que le cardinal Barbarin, Primat des Gaules, est devenu la cible privilégiée de l’abbé Pierre Vignon, prêtre du diocèse de Valence et juge à l’officialité de Lyon.

http://lyon.catholique.fr/diocese/droit-juridique-economie-du-diocese/lofficialite-interdiocesaine-de-lyon/

S. E. le cardinal Barbarin, a été nommé évêque de Moulin en 1998 puis archevêque de Lyon en 2002 et créé cardinal par Jean-Paul II lors du consistoire du 21 octobre 2003 avec le titre de cardinal-prêtre de la Trinité-des-Monts.

Il est aujourd’hui mis en cause pour ne pas avoir « signalé à la justice les agissements de son subordonné l’abbé Bernard Preynat », soupçonné d’abus sexuels sur des dizaines de jeunes scouts dans les années 80…

Aussi douloureuse et scandaleuse soit-elle, il faut reconnaître que, dans cette affaire, les faits supposés remontent à quinze ou vingt ans avant que Mgr. Barbarin ne soit sacré évêque – et nommé ensuite archevêque de Lyon – et ne soit donc devenu le responsable des destinées religieuses de la primatie et de la gestion des ecclésiastiques qui y sont attachés…

Pourtant cette évidence n’a pas sauté aux yeux de l’abbé Vignon – très investi dans le soutien aux victimes d’abus sexuels dans l’Eglise, et cédant aux incitations des associations de victimes, notamment celles du président de l’association « La parole libérée », François Devaux – qui a pris le cardinal comme cible privilégiée, alors qu’aucune responsabilité dans ces faits n’est encore reconnue à son encontre à ce jour…

Il a été jusqu’à demander publiquement, le 21 août dernier, dans une lettre, la démission du cardinal archevêque de Lyon. Cette prise de position, pour le moins incongrue au vu de sa position, avait été relayée par une pétition obtenant plus de 105 000 signatures !

Le cardinal Barbarin est finalement convoqué devant le tribunal correctionnel de Lyon, le 7 janvier prochain.

Dans l’intervalle la question de la position de l’abbé Vignon ne pouvait que se poser à l’Officialité : on ne peut être à la fois juge et partie et il est particulièrement choquant de voir un juge faire preuve d’un parti pris avéré dans une affaire non encore jugée…

Imaginons un juge de cour d’assise ayant le comportement de l’abbé Vignon : se lancer dans une campagne de lynchage médiatique et initier une pétition contre un prévenu avant même qu’il ne soit jugé !

Cela ferait – avec raison – un beau tollé médiatique !

Mais là, quand il s’agit de s’en prendre à l’Eglise, surtout à un cardinal, les médias font chorus, et vont jusqu’à mentir sans vergogne et se complaire dans des titres fracassants travestissant la réalité.

https://www.liberation.fr/france/2018/11/01/pedophilie-pierre-vignon-le-pretre-lanceur-d-alerte-sanctionne-par-sa-hierarchie_1689254

En fait, l’abbé Vignon n’est absolument pas « sanctionné par sa hiérarchie » en tant que prêtre : ni suspendu, ni même blâmé.

On lui simplement fait savoir qu’il ne pourrait plus continuer à exercer de charge à l’Officialité ce qui est des plus logiques : c’est l’inverse qui aurait été scandaleux !

Il lui a été signifié avec raison par son évêque, celui de Valence, Mgr. Pierre-Yves Michel, «son manque de cohérence». C’est le moins qu’on puisse en dire.

Pierre Vignon a donc été remercié de ses fonctions au tribunal ecclésiastique de Lyon.

La décision a été prise à l’unanimité par les 12 évêques de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Commentant cette décision Vignon n’a pas hésité à dire :

« Dans les douze évêques de la région Auvergne-Rhône-Alpes, il y a le cardinal Barbarin. Donc je suppose que ces évêques n’ont pas voulu déplaire au cardinal dont j’avais éraflé l’égo pendant cet été. »

Avec un certain culot ce prêtre très médiatisé a même été jusqu’à dire : “Aucune motivation ne m’est donnée”.

Et d’ajouter :

« Ce que j’ai dit a obtenu l’assentiment populaire, à défaut de l’assentiment clérical, et peut-être que ce n’est pas simplement moi qu’il faut écouter, mais ce que le peuple dit à travers moi. »

Et il ira parler de « crise d’égo du cardinal Barbarin » !

Mais pour qui se prend-il ?

Clairement Pierre Vignon n’a pas compris qu’un tribunal, ecclésiastique de surcroît, n’est pas la caution du lynchage publique.

Il s’est clairement trompé d’époque : il aurait sans doute fait merveille aux temps du Tribunal Révolutionnaire ou de l’Epuration…

Mais ses soutiens ne se sont pas fait attendre : on entendra certainement encore parler de lui !

«Nous sommes consternés par l’attitude des responsables catholiques qui montrent encore leur incapacité à évoluer et se figent dans un cléricalisme mortifère», nous explique François Devaux, le président fondateur de la « Parole Libérée ».

«Pierre affiche une grande dignité montrant le vrai sens de son engagement chrétien que j’admire moi-même, en tant qu’athée. Ce sont des personnes telles que lui qui pourront redonner sa dignité à l’Eglise», ajoute François Devaux.

Comme on aimerait que ce valeureux porte-parole, revendiqué athée, affiche le même zèle quand il s’agit de dénoncer la pédophilie au sein de l’Education Nationale, proportionnellement infiniment plus concernée par le fléau de la pédophilie que les institutions religieuses.

Mais là son silence est éloquent… La complicité des médias aussi…

Claude Timmerman

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