La célébration de « Thanks giving », rituellement le quatrième jeudi de novembre, rappelle la première action de grâce des pères pèlerins du May flower en 1621 lors de la fin de l’engrangement des premières récoltes.

Le 29 juin 1671, la municipalité de Charlestown fut la première à faire décréter un jour officiel de Thanksgiving par une administration publique, même si cette célébration restera toujours équivoque, et même contestée aujourd’hui, amalgamée dès 1676 avec la célébration d’une victoire des colons britanniques sur les Amérindiens.
Le 3 octobre 1789, le président George Washington en fit la proclamation et créa le premier Thanksgiving Day décrété par le gouvernement national des États-Unis d’Amérique :
« Je recommande et assigne que le premier jeudi après le 26eme jour de novembre soit consacré par le Peuple de ces États au service du grand et glorieux Être, qui est l’Auteur bienfaisant de tout ce qu’il y a eu, qu’il y a et qu’il y aura de bon. »

Depuis Thanksgiving est devenu jour férié et c’est une fête familiale.
Ce repas est traditionnellement ordonnancé autour d’une dinde, un animal tout juste découvert par les premiers Européens débarquant dans le Nouveau Monde, baptisée alors « poule d’Inde »
Thanksgiving est l’occasion de célébrations traditionnelles dont l’une des plus pittoresques a lieu à la Maison Blanche où le président en exercice, rituellement, gracie publiquement une dinde…

Historiquement, au-delà des dindes, des tas d’animaux furent adressés à cette occasion, provenant de différents états pour enrichir la table présidentielle. Un usage qui ne disparut qu’après la seconde guerre mondiale.

C’est ainsi, car c’était un animal prisé par certains gastronomes, qu’un raton laveur fut envoyé en 1926 à la Maison Blanche depuis le sud du Mississipi par une certaine Vinney Joyce, fervente admiratrice du président d’alors, Calvin Coolidge.

L’animal arriva à la Maison-Blanche, le 25 novembre 1926, dans une grosse caisse de bois.
Mais « M. Coolidge n’est pas connu comme étant un amateur de viande de raton laveur », relève à l’époque le quotidien The Boston Herald, dans un entrefilet consacré à ce cadeau.
Le Président ne mange donc pas l’animal. Mais il ne renvoie pas non plus.
Son épouse Grace, comme lui, aime les animaux : aussi le couple décide de l’adopter.
Raton laveur femelle, l’animal est baptisé Rebecca…
Elle disposera une petite cabane construite tout exprès pour elle et d’un enclos aménagé dans les jardins de la Maison-Blanche.

Tout au long de l’année 1927, la presse américaine retrace les aventures de Rebecca : un voyage avec le couple présidentiel dans le nord des États-Unis, et surtout l’ascension d’un poteau, en plein Washington, qui nécessitera l’intervention des pompiers pour faire redescendre l’animal…
Lorsque les Coolidge prirent des vacances dans les Black Hills, ils emmenèrent Rebecca dans un panier, ainsi que deux de leurs chiens, et cinq canaris.

Rébecca a ses entrées dans le palais présidentiel et se promène dans les appartements privés où le couple présidentiel s’affiche volontiers avec elle.
Elle ses habitudes et montre une nette prédilection pour le barbotage dans la baignoire présidentielle et la mousse de savon…

La vie de Rebecca fait la une des journaux qui publient des photos d’elle très « officielles » comme ici dans les bras de la présidente lors d’une course aux œufs dans le parc de la Maison Blanche un jour de Pâques…

En 1928, pour qu’elle ne soit pas seule, un policier, en poste à la Maison-Blanche, va capturer un autre raton laveur, un mâle celui-là, aussitôt offert au couple présidentiel. L’animal est baptisé Reuben, mais peu séduit par Rebecca et mal à l’aise dans ce cadre officiel, il s’échappa plusieurs fois et finira par disparaître.

Ne se présentant pas à sa propre succession, Calvin Coolidge, début 1929, cède son fauteuil au nouveau président élu : Herbert Hoover.
Les Coolidge quittent alors Washington, mais étonnement sans emmener Rebecca : ils estiment qu’elle doit vivre avec ses congénères, et ils la confient au zoo de Rock Creek, (aujourd’hui parc zoologique national) à Washington.

La transition se passera très mal.

Ellen Riley, la gouvernante de la Maison-Blanche au temps des Coolidge, a déclaré :
« Elle ne s’est pas adaptée. Rebecca est tombée malade et elle est morte.
Elle était très exigeante sur la nourriture, et j’imagine que la vie au zoo ne lui convenait pas. »

Qui s’en étonnerait ?
Certes, Antoine de Saint Exupéry n’avait pas encore publié « Le petit prince » mais les vérités qu’il y proclame sont éternelles et visiblement certaines n’avaient pas atteint le couple Coolidge :
« Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l’oublier.
Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. »
(Le petit prince – Chap XXI.)

Pour toujours a bien dit le Renard…
Rebecca est morte d’avoir été abandonnée des hommes.
Une leçon que nombreux inconscients, qui croient par romantisme pouvoir réintroduire dans la nature des animaux issus de captivité, et / ou devenus commensaux des hommes, ne devraient jamais l’oublier…

Peu de temps après le départ de Rébecca, un opossum sauvage s’est installé dans le parc de la Maison Blanche dans sa cabane vide et il a été adopté par les Hoover, qui l’ont nommé « Billy Possum. »
L’histoire ne dit pas ce qu’il advint de lui à l’arrivé du couple Roosevelt…

Claude Timmerman

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