Le général al-Sissi appelle à des manifestations contre "le terrorisme". (Jim Watson/AP/SIPA)

Le Moyen-Orient est au bord de sa quatrième guerre;  après  la Syrie, l’Irak et le Yémen, un nouveau front en Libye serait sur le point d’être ouvert. Des sources militaires et de renseignement rapportent que l’Egypte est en train de masser des forces terrestres et aériennes de grande envergure dans le désert occidental le long de sa frontière avec la Libye, afin d’envahir la Cyrrénaïque contrôlée actuellement par l’Etat Islamique.

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p style=”text-align: justify;”>D’importante forces navales et marines seraient en passe de s’abattre autour de Derna ( 100.000 habitants), dont l’EI a fait sa capitale provinciale. Elles pourraient être appuyées par des parachutistes.

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p style=”text-align: justify;”>Pour le président El-Sissi, la présence de l’EI dans l’est de la Libye est inacceptable, des rapports feraient état de la pénétration de certaines villes égyptiennes par des terroristes de l’Etat islamique ;  ils auraient même infiltré certaines unités de l’armée.

Le projet d’attaque “préventive” de la Libye par l’Égypte a été suivi de la visite du directeur de la CIA, John Brennan arrivé impromptu au Caire le 19 Avril, il voulait des informations précises sur ce projet de campagne par l’Égypte. Le président El Sissi lui a donné l’assurance qu’il retirerait ses troupes dés que les djihadistes seraient défaits et désarmés pour le restituer au gouvernement libyen en exil, installé à Tobrouk. Le gouvernement de Tobrouk a été formé par des parlementaires libyens, alors qu’il existe déjà un pouvoir à Tripoli mais qui est aux mains d’ islamistes qui comptent dans leurs rangs des éléments liés à Al-Qaïda et au Maghreb islamique, (AQMI).

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p style=”text-align: justify;”>Le gouvernement de Tobrouk est reconnu par les États-Unis et par la plupart des gouvernements occidentaux. Dans ces conditions le directeur de la CIA, au nom de l’administration Obama, a fait part à Sissi de son opposition à une invasion égyptienne directe de la Libye, mais que par contre il ne serait pas opposé que Le Caire agisse par l’intermédiaire des milices libyennes locales et plus précisément celles du général Khalifa Hifter, un libano-américain qui a mis en place une milice dans la ville libyenne de Benghazi pour combattre les islamistes. 

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p style=”text-align: justify;”>Le 2 Mars, le Premier ministre al-Thinni et le parlement de Tobrouk ont, en effet, nommés le général Hifter au grade de lieutenant général pour en faire le commandant en chef de l’armée libyenne, avec pour missions de libérer la Libye de l’emprise des milices islamiques et de re-former une armée nationale.
Au cours des 6 derniers  mois le président égyptien a donné à Hifter son soutien et lui a même fourni des armes, mais il n’a pas été convaincu de son efficacité.

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p style=”text-align: justify;”>On comprend bien que les USA ont mis en place leur pouvoir fantoche comme en Ukraine, comme ils le firent en Afghanistan avec le succès que l’on sait, ou en Irak, etc.; un pouvoir local auquel ils auraient aimé que l’Égypte adhère, faisant ainsi allégeance aux USA sur la tactique militaire à adopter au Proche-Orient.

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p style=”text-align: justify;”>Brennan aurait fait une pression appuyée sur le président égyptien pour qu’il suive la ligne de Washington, mais El-Sissi ne se serait pas laissé impressionner, il resterait sur son projet d’attaque directe.

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p style=”text-align: justify;”>Suite à cet entretien, les deux hommes ont fait paraître un communiqué commun selon lequel, après avoir discuté des “questions régionales, du terrorisme et des moyens de renforcer les relations bilatérales, les deux parties ont convenu de poursuivre les consultations et la coordination sur les questions d’intérêt mutuel.” Ce qui est une bonne façon d’éluder le différend, mais dont le vide du message démontre le peu de coordination des deux parties.

Alors que l’Egypte est prête à jeter des forces terrestres, maritimes et aériennes dans son offensive en Libye, dans le même temps elle s’abstient de déployer ses troupes dans le conflit yéménite, même si elle fait partie de la coalition anti-terrorisme islamique. Ce qui ne l’empêche pas d’être déjà engagée contre l’EI dans le Sinaï. Elle se prépare donc maintenant à affronter le péril islamiste sur sa frontière occidentale. (source)

L’indépendance d’action de ce général, -parvenu au pouvoir en Égypte acclamé par les foules, suite au manœuvres avortées du Printemps arabe diligentées par les USA,- risque fort de déplaire à l’Empire… Surtout lorsque l’on sait combien est ambiguë la position américaine face à l’Etat islamique… L’inefficacité constatée du général Hifter cornaqué par les USA, constatée par le général Sissi, n’est peut-être pas entièrement fortuite.

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