Le président Bachar el-Assad a accordé un entretien à la télévision allemande “ARD”, au cours duquel il a  émis l’espoir que l’accord sur la cessation des hostilités serait un moment décisif dans l’histoire de la Syrie, soulignant qu’il est difficile de préserver cet accord quand on sait qu’il existe plus de 100 factions terroristes et que de nombreux pays les soutiennent.

Bachar el-Assad a fait allusion à la violation, dès la première heure, de l’accord sur la cessation des hostilités : “Nous, en tant qu’armée syrienne, nous nous abstenons de riposter pour offrir l’opportunité de préserver cet accord. Mais en fin de compte il y a des limites et cela dépend de l’autre partie”.

Souhaitant la réconciliation nationale, le président el-Assad a proposé l’amnistie aux hommes qui déposeront les armes et qui choisiront soit de rejoindre l’armée syrienne soit de retourner à leur vie civile normale. 

Questionné par le journaliste allemand sur le refus du gouvernement syrien de distinguer les terroristes, à savoir Daech et le Front Nosra, et l’opposition armée, le président el-Assad a répondu : “Toute personne qui porte les armes contre les civils ou contre les biens publics et privés est un terroriste.”. Et le président el-Assad de poursuivre : “Nous avons commencé à parler avec les combattants, comme je l’ai dit en ce qui concerne les possibilités de réconciliation”.

Quant aux démarches qui suivront le processus de transition qu’il a admis, le président el-Assad a expliqué : “En fait, le processus se compose de la formation d’un gouvernement d’unité nationale. Ce gouvernement doit élaborer la prochaine constitution avant de tenir des élections parlementaires qui définiront la Syrie nouvelle”.

Le journaliste demandant comment organiser des élections pendant la guerre civile, le président el-Assad a répondu qu’il n’y a pas de guerre civile en Syrie, mais une guerre contre les terroristes, ajoutant que les élections ne reflètent pas le point de vue du président ni l’humeur du gouvernement, mais doivent respecter la constitution.   “Tous les Syriens veulent un nouveau Parlement”, a-t-il précisé.

Le reporter allemand a également demandé au président s’il était prêt à abdiquer. Bachar el-Assad a indiqué que cette question est une affaire syrienne et que ce sont les Syriens seuls qui ont le droit de définir qui sera le président. “Mon sort politique dépend uniquement de la volonté du peuple syrien”, a-t-il martelé. Et d’ajouter : “Si le peuple syrien veut que je quitte mon poste, je le ferai sans hésitation. Sans le soutien populaire, vous ne pouvez rien faire.”

Rappelant que ce qui se passe en Syrie est une catastrophe humanitaire, le président el-Assad a fait noter : “Nous n’imposons pas de siège, non seulement pour des raisons humanitaires, pour les valeurs en lesquelles nous croyons, mais aussi pour ne pas pousser les civils à rejoindre les terroristes. Comment peut-on dire que nous imposons des sièges, alors que nous envoyons toujours les salaires à Raqqa, contrôlée par Daech?”.

S’exprimant sur la façon dont il appréciait la politique du gouvernement allemand concernant l’accueil des réfugiés syriens, le président al-Assad a indiqué que “le plus humanitaire serait d’aider ces gens à rester dans leur pays en adoptant des politiques plus sages à l’égard de la crise en Syrie, en luttant contre le terrorisme pour retrouver la stabilité et en renonçant à l’ingérence dans les affaires syriennes”.

A la question de savoir ce que les forces étrangères qui aident la Syrie attendent en contrepartie, le président el-Assad a indiqué qu’elles n’étaient pas venues en Syrie pour aider le président syrien ou le gouvernement syrien, mais pour lutter contre le terrorisme qui ne connaît pas de frontières, faisant noter : “Elles ne nous défendent pas uniquement, mais elles se défendent. Tous nos amis respectent notre souveraineté et ne demandent rien de nous en contrepartie de leur soutien”.

A la question de savoir si la Syrie reste toujours un Etat souverain, le président el-Assad a dit que la souveraineté est une terminologie relative. “Avant la crise, Israël occupait notre territoire, c’est pourquoi nous ne considérions pas que notre souveraineté était complète avant la récupération de notre territoire. Actuellement, de nombreux terroristes franchissent nos frontières et plusieurs avions américains et ceux de la soi-disant “Coalition” violent notre espace aérien. Donc je ne peux pas parler d’une souveraineté complète, mais en même temps, lorsqu’il y a une constitution, des institutions qui travaillent et un Etat qui fait son travail pour le peuple syrien, la question la plus importante est que le peuple syrien ne se soumet à aucune force. Donc on jouit toujours de la souveraineté, mais pas au sens complet du mot”, a-t-il précisé.

En conclusion, Bachar el-Assad a souligné la nécessité de mettre fin à l’embargo occidental imposé à la Syrie et au soutien au terrorisme apporté par certains pays, tels que la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar.

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