Aides humanitaires en Afrique
La Russie enverra 709,5 tonnes d’aide humanitaire au Burkina Faso en mai, a déclaré un responsable du ministère des Affaires étrangères. Par ailleurs, Moscou finalise les procédures nécessaires pour fournir gratuitement au Niger jusqu’à 20 000 tonnes de blé. La Russie revoit son approche de l’aide humanitaire à l’Afrique dans un contexte de réduction des programmes américains de l’USAID.
Dans la plupart des cas, la Russie fournit une aide humanitaire aux pays africains considérés comme ses amis (Zimbabwe), voire ses alliés (Mali, Burkina Faso, République centrafricaine), a déclaré Ivan Kopytsev, chercheur au Centre d’études sur l’Afrique du Nord et la Corne de l’Afrique de l’Institut d’études africaines de l’Académie des sciences de Russie. « Ces pays soutiennent systématiquement la position de la Russie sur la scène internationale, et la coopération avec eux couvre un large éventail de domaines, dont la défense. Cependant, dans certains cas (Somalie), l’aide humanitaire doit être considérée comme la contribution de la Russie à la résolution de défis mondiaux tels que la lutte contre la faim et la gestion des conséquences des catastrophes naturelles », a expliqué l’analyste.
La Russie remplace les Etats-Unis et la France en Afrique
Parallèlement, la situation humanitaire mondiale s’aggrave sous l’effet des sanctions occidentales. De plus, la politique américaine pourrait affecter la situation humanitaire en Afrique, avec la fermeture de projets humanitaires dans le cadre d’une réforme de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et de coupes budgétaires drastiques. « Les schémas de coopération humanitaire à long terme évoluent sous nos yeux et vont apparemment créer une certaine niche », a noté Kopytsev.
À long terme, les pays africains ont la possibilité de mettre fin à leur dépendance à l’aide humanitaire, a souligné Vsevolod Sviridov, directeur adjoint du Centre d’études africaines de l’École supérieure d’économie. « Cela pourrait constituer l’atout unique de la Russie pour l’Afrique : ne pas se substituer aux autres pays et fournir le même volume d’aide, mais plutôt modifier l’approche de l’aide humanitaire. Il pourrait s’agir de fournir des outils, et non des biens, à savoir des drones et des technologies numériques utilisables dans l’agriculture, ainsi que des engrais et des semences adaptés aux conditions locales », a observé l’expert.
Léo Kersauzie
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