Ceux qui prêchent la tolérance à toute heure sur les plateaux TV ne voient pas grand-chose à redire sur la vague de racisme et d’agressivité qui sévit dans les pays de l’Europe de l’Ouest à l’encontre de personnes de nationalité ou d’origine russe. Pourtant nombre d’entre elles s’engagent et prient pour la paix, en France comme ailleurs. En effet, depuis la chute du bloc communiste, le christianisme orthodoxe renaît dans les cœurs mais également à la tête du pays.

Nous avons encore en mémoire les images de Vladimir Poutine par un froid de -20° s’immergeant dans l’eau glacée en 2021 – à l’image de dizaine de milliers de Russes – pour célébrer l’Epiphanie et le Baptême de Jésus Christ selon le rituel orthodoxe.

La Cathédrale Principale des forces armées russes est une cathédrale patriarcale consacrée à la Résurrection du Christ. Elle fut consacrée par le patriarche Cyrille de Moscou et a été inaugurée le 22 juin 2020 à l’occasion des célébrations du 75ème anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie en 1945. Elle est dédiée aux « hauts faits militaires du peuple russe dans toutes les guerres ». Les fonds proviennent de dons et des fonds publics attribués par l’Etat et l’oblast de Moscou. Situé à une soixantaine de kilomètres de Moscou, elle est érigée dans le Parc Patriote.

La cathédrale de 95m de haut et de style monumental russe a un aspect vert kaki du au placage en métal la recouvrant.

Ouverte seulement le 9 mai 2020 en raison de la législation sur le Covid-19, cette étonnante et monumentale cathédrale combine de façon surprenante religion orthodoxe, patriotisme et histoire militaire, histoire russe et ère soviétique. D’après la revue Regard sur l’est, chaque détail a été pensé et étudié : « Le diamètre du tambour principal est de 19,45 m, symbolisant l’année de la fin de la guerre. Celui du dôme principal est de 22,43 m, évoquant l’heure à laquelle l’Allemagne a capitulé le 8 mai (22h43). La hauteur du beffroi est de 75 m, référence aux 75 ans écoulés depuis et jusqu’à l’inauguration de la Cathédrale. Celle du petit dôme est de 14,18 m, renvoyant aux 1 418 jours et nuits qu’a duré la guerre. »

A l’intérieur c’est l’étonnement : outre les mosaïques bibliques et les textes issus de la sainte écriture se trouvent des fresques militaires ou des arcades vitrées dans lesquelles sont incrustées des médailles de guerre, quand les armes et les chars saisis à la Wehrmacht ont été fondus pour constituer les sols en métal.

Le Christ Glorieux

« Image de la Mère de Dieu-intercesseur de la Russie dans la Grande Guerre patriotique »

« Assaut de Königsberg ; Libération des pays d’Europe de l’Est ; Bataille de Berlin ; Capitulation de l’Allemagne fasciste ; Défaite du Japon militariste »

L’icône du Sauveur non faite à la main de l’église principale est une image de la Sainte Face de Jésus-Christ, miraculeusement imprimée sur un morceau de matériau et transmise par le Sauveur lui-même au roi Abgar V d’Osroene.

Avant l’ouverture au public, les photos divulguées montraient des mosaïques avec les visages de Vladimir Poutine, du ministre de la Défense Sergey Shoigu et d’autres personnalités russes, dont Joseph Staline.
Le métropolite Hilarion, responsable du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, s’était opposé à la présence dans l’église du portrait de Staline persécuteur de l’Eglise. Il avait déclaré que Staline « a sur la conscience le sang de millions de victimes, y compris les nouveaux martyrs et confesseurs de l’Eglise russe ». Avec lui une quarantaine d’intellectuels indignés se voulaient fermes et intransigeants rappelant les vagues de persécutions communistes antireligieuses « Au cours des décennies de son règne, et avec son consentement, de nombreuses personnes innocentes ont été soumises aux tourments et à la mort, notamment des évêques, des prêtres et des laïcs de l’Eglise orthodoxe russe ». La tribune se poursuit : « Toute image positive de Staline dans une église orthodoxe est inévitablement perçue par les chrétiens orthodoxes comme blasphématoire et antichrétienne. Rien d’étonnant à ce que cette image a déjà provoqué un scandale médiatique international !»
Un scandale médiatique qui n’a pas eu d’écho en France, où la question de la foi religieuse est traitée avec mépris par le pouvoir dont le Média Unique représenté par une multitude de chaînes analogues, présentent de moins en moins aux Français l’actualité, la culture et les Arts des autres pays d’Europe.
Si depuis les visages de Vladimir Poutine et de Joseph Staline ont été retirés de la fresque, la raison de ce mariage peu orthodoxe laisse perplexe ! Pourquoi le Kremlin a-t-il voulu promouvoir l’image de Joseph Staline dans la cathédrale ? L’historienne Irina Sherbakova livre quelques pistes estimant que Staline représente un symbole d’un Etat fort et puissant ainsi qu’un catalyseur de sentiments anti-libéraux que le Kremlin souhaite se réapproprier.

Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : ce monument est aussi somptueux que magnifique. Son syncrétisme historico-militaro-religieux veut concilier toutes les aspirations des Russes, sous le seau d’un rapprochement manifeste entre l’armée et la religion orthodoxe, qui s’est opéré ces dernières années.

Reportage vidéo :

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