
Trump a réitéré sa proposition de paix à Zelensky, lors de leur rencontre dans la basilique vaticane, en marge des funérailles du pape François. Non à la reprise de la Crimée, non à l’OTAN et au nucléaire, telles seraient les grandes lignes du plan de paix.
Rencontre historique dans la basilique Saint-Pierre de Rome entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky
Après la désastreuse entrevue à la Maison Blanche entre Trump et Zelenky, la rencontre historique dans la basilique de Saint-Pierre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, marque un changement vers un rapprochement dans les relations entre les deux dirigeants. D’autant plus que Trump semble se lasser d’attendre un cessez-le-feu qui ne vient pas.
La proposition de paix de l’administration américaine comprend l’abandon de Kiev à l’adhésion à l’OTAN, des garanties de sécurité encore vagues et verrait de jure la reconnaissance américaine de la Crimée comme territoire russe et de facto le contrôle russe sur les zones actuellement occupées par Moscou. Beaucoup de lignes rouges pour Zelensky.
Concernant la possibilité pour Zelensky de renoncer à ses revendications sur la Crimée dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu, Donald Trump a donné une réponse positive à la question d’un journaliste :
« Oh, je crois. Écoutez, la Crimée, c’était il y a douze ans. C’est le président Obama qui l’a cédée sans coup férir. Alors ne me parlez pas de la Crimée. Parlez-en à Obama et à Biden. C’est tout. »
▶️ Donald Trump a donné une réponse positive à la question d’un journaliste sur la possibilité pour Zelensky de renoncer à ses revendications sur la Crimée dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu.
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Cette semaine sera cruciale pour la paix
Et puis il y a la question de la centrale nucléaire de Zaporijia, occupée par la Russie : selon Axios, Trump veut que la plus grande centrale nucléaire d’Europe soit déplacée sur la carte en territoire ukrainien, mais gérée par les États-Unis. Zelensky, cependant, s’y oppose.
Selon le secrétaire d’État américain Marco Rubio, « cette semaine sera cruciale pour la paix » : « Nous devons décider s’il s’agit d’une initiative dans laquelle nous souhaitons continuer à nous impliquer, ou s’il est temps de nous concentrer sur d’autres questions tout aussi, voire plus, importantes dans certains cas », a-t-il expliqué à NBC, précisant qu’il existe encore « des raisons d’être optimiste, mais aussi des raisons d’être réaliste. Nous sommes proches, mais pas suffisamment. »
Alors que le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz réitère que « la seule solution à cette guerre est un règlement négocié dans lequel les deux parties devront renoncer à quelque chose qu’elles disent vouloir et donner à l’autre partie quelque chose qu’elle ne veut pas donner. »
La Russie ordonnera un cessez-le-feu complet si l’Occident cesse de livrer des armes à l’Ukraine et si Zelensky n’utilise pas la trêve pour se réarmer
Le Kremlin, quant à lui, tente de rassurer Trump affirmant que la Russie et les États-Unis poursuivent leur travail sur l’Ukraine, mais « cela ne peut pas être rendu public, cela ne peut être fait que discrètement », a souligné le porte-parole Dmitri Peskov, expliquant que dans la position américaine sur la solution du conflit « il y a de nombreux éléments qui sont vraiment en phase avec les nôtres ».
Le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, de son côté, affirme que les Européens et Zelensky veulent transformer l’initiative de paix de Trump en un outil pour renforcer l’Ukraine :
« Savez-vous ce que Kaja Kallas et Mark Rutte ont dit à propos du cessez-le-feu et de l’accord ? Ils ont déclaré sans détour qu’ils ne pouvaient soutenir qu’un accord qui rendrait Kiev plus forte, qui lui permettrait de gagner. Mais si tel est le but du cessez-le-feu, je ne pense pas que ce soit ce que souhaite le président américain. C’est ce que les Européens, avec Zelensky, veulent obtenir de son initiative. »
Ainsi Lavrov a envoyé un message clair aux bellicistes qui empêchent le cessez-le-feu, et par voie de fait à Donald Trump qui attend ce cessez-le-feu : la Russie ordonnera un cessez-le-feu complet si l’Occident cesse de livrer des armes à l’Ukraine et si Zelensky n’utilise pas la trêve pour se réarmer. Pourquoi les Russes devraient-ils en effet faire confiance aux Occidentaux qui les ont trahis tellement de fois sur cette question de l’Ukraine ?
Francesca de Villasmundo
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