Tucker Carlson, « le présentateur le plus écouté de Fox, avec en moyenne plus de 3 millions de téléspectateurs par nuit, plus que tout autre journaliste du câble », comme le dit The Hill, n’animera plus son émission nocturne.
L’affaire Dominion
La voix la plus entendue de l’Amérique est réduite au silence, ou du moins c’est la tentative. Cela ne semble pas être une décision consensuelle, puisque dans le dernier épisode de son émission, comme The Hill le note toujours, il a conclu en disant « C’est tout pour la semaine. Nous serons de retour lundi. »
Le départ de Carlson s’explique par le procès de Dominion contre Fox accusé de calomnier l’entreprise en répandant de fausses affirmations selon lesquelles ses machines ont aidé à truquer les élections de 2020 en faveur de Joe Biden. Un procès que Fox, à la dernière minute, a conclu avec un accord de plusieurs millions.
Probablement la tête de Carlson faisait partie du deal, puisque le présentateur s’était distingué, comme d’habitude, dans l’accusation contre Dominion et que la société de télévision risquait de devoir payer plus d’un milliard de dollars, comme demandé par la partie offensée.
Ce n’est pas une dispute anodine, puisque Carlson est certainement le journaliste le plus influent de l’information alternative. Et, malgré ses opinions à contre-courant, exprimées sans jamais être crues et avec une extrême raison, contrairement à d’autres présentateurs et reporters de l’opposition, il était en force sur une télévision grand public.
Démocratie et liberté d’expression
Le départ de Carlson est un mauvais signe pour la liberté d’expression au sein de l’Empire qui restreint évidemment les espaces d’information libre. « La démocratie fait illusion : transposée d’un antique idéal grec, jamais atteint en Grèce, déjà, elle perd tout sens à l’échelle de cinquante-cinq millions d’individus, mais surtout elle débouche fatalement sur la tyrannie… » commentait l’helléniste Jacques Cazeaux en 1995 dans son introduction à La République de Platon.
Ce faisant, Fox s’est plié à la volonté du pouvoir démocratique et démocrate en place, s’alignant sur les autres médias grand public. Ses dirigeants savent parfaitement que cela aura de graves répercussions sur l’entreprise en termes de baisse d’audience, comme en témoigne la chute brutale de la bourse, mais ils ne considèrent évidemment pas cela comme important. Ou plutôt, il est plus important de ne pas s’attirer les foudres des maîtres de la pensée unique.
Enfin, on peut noter que le limogeage de Carlson intervient le jour même où Netanyahu a annoncé qu’« il rencontrera certainement Ron DeSantis », relançant ainsi la candidature du gouverneur de Floride qui s’était récemment ternie. Ruper Mardoch, propriétaire de Fox News, avait déjà apporté son soutien à DeSantis et cela contribue à expliquer le limogeage de Carlson, présentateur pro-Trump, ce jour même.
Une autre raison de ce licenciement pourrait être également le scandale politique qui se profile pour Joe Biden : des enquêtes sont actuellement en cours en raison de ses liens douteux entre la Chine et son entreprise familiale. Un lanceur d’alerte de l’Internal Revenue Service des États-Unis soulève beaucoup de questions. En outre, il y a la conspiration concernant le scandale de l’ordinateur portable de Hunter Biden, que Carlson ne s’est pas privé de commenter.
En bref, Tucker Carlson dérangeait, beaucoup, beaucoup trop… Il trouvera probablement une nouvelle voie pour son journalisme et continuera d’attirer les auditeurs. Mais le signal lancé par Washington reste inquiétant.
« Frappez-en un pour en éduquer cent… »
Francesca de Villasmundo
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