Londres accueille en ce moment la réunion du 122e Forum mondial des producteurs de café, organisés par l’ICO (Organisation internationale du café, 85 % des producteurs mondiaux) dans un climat de morosité extrême. En effet, les cours du café sont en chute continuelle depuis novembre 2016 alors que 120 millions de personnes dans le monde en vivent. Le cours de l’arabica à New-York est passé sous la barre symbolique d’un $ pour une livre, pour atteindre le chiffre de 96.7 cent, alors que le 8 novembre 2016, il était côté à 1.74 $. Rappelons que le 3 mai 2011, le café se négociait à 3.04 $. Une chute sans fin des cours, si on excepte la courte embellie d’un an (février 2014- mars 2015) où le café était remonté à 2.21. Les cours du café étant au plus bas depuis douze ans. « C’est une période désespérante pour les 25 millions de caféiculteurs du monde entier. Une crise qui dépasse l’imagination », a déclaré Roberto Velez, directeur général de la Fédération colombienne des producteurs de café. Les caféiculteurs estiment que les prix actuels ne couvrent plus leurs coûts de production. En Colombie, troisième pays producteur, la baisse des prix du café risque fort de détourner les producteurs vers d’autres cultures comme la coca, et son dérivé beaucoup plus lucratif, la cocaïne.

“Nos gens meurent de faim. Le prix que les acheteurs paient pour le café aujourd’hui est inférieur au prix qu’ils payaient il y a 30 ans”, a renchéri Ricardo Arenas Mendes, président d’Anacafe, une société guatémaltèque.

Il est vrai que le café est en surproduction depuis 2001, mais la consommation est en hausse depuis 2012 avec une croissance de 1,3 % par an (et même 3 % l’an dernier), ce qui fait du café la seconde boisson la plus consommée dans le monde après l’eau. Chaque seconde, 255 kilos de café sont consommés.

Au niveau de la consommation de café, les Pays-Bas ont détrôné la Finlande de la première place mondiale avec plus de 2 tasses par jours et 260.4 litres de café bus par an et par habitant. La Finlande occupe la seconde place avec 184.9 litres, et le Canada complète le podium avec 152.1 litres. Viennent ensuite la Suède, l’Allemagne, la Slovénie, la République Dominicaine, la Norvège et la Slovaquie. Les Français sont aux alentours du 15e rang mondial et consomment 5.5 kilos de café par an et par habitant (contre 12 kilos pour la Finlande) c’est-à-dire en gros un peu plus de 100 litres. Notons qu’en chiffres bruts, la France est la 6e consommatrice de café dans le monde avec un peu moins de 295.000 tonnes. A eux deux, les Etats-Unis et le Brésil consomment un quart du café mondial (21.37 millions de sacs pour le premier, 20.17 pour le second, 1 sac équivalant à 60 kilos). Les dix premiers consommateurs représentent 60 % du café mondial (Etats-Unis, Brésil, Allemagne, Japon, Italie, France, Russie, Indonésie, Canada, Royaume-Uni), les vingt premiers 75 % (Espagne, Pologne, Pays-Bas, Algérie, Mexique, Philippines, Ethiopie, Suède, Inde, Colombie).

Le marché mondial du café a ceci de particulier que les plus gros exportateurs ne sont pas les plus gros producteurs. Si c’est le cas pour la matière première brut (café vert), le café en grain passe par des pays qui le torréfient. Voici les principaux exportateurs mondiaux, le chiffre est en milliard de $ :

Pays exportant plus de 10 % du café mondial : Brésil (4.6), Vietnam (3.5).

Pays exportant plus de 5 % du café mondial : Allemagne (2.64), Colombie (2.58), Suisse (2.2), Italie (1.68), Indonésie (1.19), Honduras (1.16), France (1.07).

Pays exportant plus de 1 % du café mondial : Ethiopie (0.94), Belgique (0.94), Etats-Unis (0.87), Pays-Bas (0.75), Guatemala (0.75), Pérou (0.71), Canada (0.62), Ouganda (0.56), Nicaragua (0.51), Chine (0.49), Inde (0.48), Mexique (0.43), Royaume-Uni (0.36), Pologne (0.32), Costa Rica (0.31), Espagne (0.28), Kenya (0.23).

Pour la production du café vert, la production mondiale est de 9,22 millions de tonnes. Depuis quelques années, on assiste à une explosion de la production asiatique, notamment pour alimenter l’immense marché chinois.  Dans les 10 premiers producteurs mondiaux, on trouve le Vietnam en 2e position (15,9 %), l’Indonésie en 4e (6,9 %), l’Inde en 6e (3.8 %) et un nouveau venu, le Laos 12e (1,48 %), la Chine commençant aussi à produire : 14e (1,24 %).  Si le Brésil est toujours largement en tête (32.7 %), la Colombie est 3e (8,1 %), l’Amérique centrale se taillant la part du lion dans le classement : Honduras 6e (3,9 %), Pérou 8e (3 %), Guatemala 9e (2.6 %), Mexique 11e (1.65 %), Nicaragua 13e (1.24 %). L’Afrique voit la production de certains pays s’effondrer (Cameroun, Angola), mais place quand même l’Ethiopie à la 5e place (5.1 %) et l’Ouganda à la 10e (2.2 %).  Notons qu’en 1965, le Brésil pesait près de 40 % de la production mondiale, la Colombie était 2e, il y avait 4 pays africains dans les 10 premiers (Côte d’Ivoire 3e, Angola 4e, Ouganda 6e, Ethiopie 7e), le Mexique était encore 5e, il n’y avait qu’un pays d’Asie, l’Indonésie, 9e, et deux pays centraméricains : le Salvador 8e et le Guatemala 10e. On voit que la Côte d’Ivoire a sacrifié sa production de café dans le « tout cacao ». En 1890, un pays des Antilles était le premier producteur mondial de café, bien misérable aujourd’hui : Haïti.   Aujourd’hui, l’île produit 0.44 % de la production mondiale et pointe au 23e rang.

Hristo XIEP

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