La tumeur du cerveau appelée gliome est la troisième cause de mortalité chez l’adulte jeune. Toutes les formes en sont redoutables et elle tue en moins d’une année malgré les nouveaux traitements qui sont utilisés ; un laboratoire français s’est spécialisé dans le traitement de cette redoutable maladie. Or pour soigner les maladies il va de soi qu’il faut essayer d’en déterminer la cause. D’où la nécessité de se pencher sur tous les travaux qui sont effectués dans le monde entier pour essayer de les comprendre. Un pharmacien ami me communique un article étonnant sur ce sujet.
Le Dr David Gaist d’Odense Hospital et de l’Université du Danemark du Sud s’est penché sur les cas qui atteignaient les femmes pré-ménopausiques entre 15 et 49 ans. Il a déniché parmi elles 317 cas de cette terrible maladie. Il est arrivé à la conclusion que le nombre de gliomes s’établissait à 5 pour 100.000 Danoises par an.
Puis il a étudié les dossiers de ces personnes en les confrontant à ceux de 2126 femmes du même âge n’ayant pas fait de gliomes. La différence entre les deux groupes tenait à ce que celles ayant eu ce type de tumeurs prenaient toutes une contraception hormonale (quelle qu’en soit la forme). Il en a déduit que, toujours dans la même tranche d’âge, les femmes qui avaient pris longtemps des contraceptifs avaient « deux fois plus de risques de gliome chez les utilisatrices à long terme de contraceptifs hormonaux ».
L’étude ajoute que pour les femmes ayant déjà pris la pilule de manière générale que ce soit au long court ou plus brièvement, avaient en moyenne un risque modéré d’augmentation du nombre des gliomes.
Cette étude va ainsi à l’encontre du prêt à penser idéologique diffusé par les médias en France et certains médecins directement impliqués dans les prébendes ou les bénéfices des laboratoires pharmaceutiques. Elle s’ajoute aussi à ce qui a pu être dit sur les accidents vasculaires et les cancers du sein chez les femmes prenant la pilule.
Dr Jean-Pierre Dickès
Source: Andersen L, Friis S, Hallas J, Ravn P, Kristensen B, Gaist D. Hormonal contraceptive use and risk of glioma among younger women: a nationwide case-control study. BJCP. 2014
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Il est inexact de dire que le pronostic du gliome est aussi mauvais. Ne pas confondre avec le glioblastome, une forme particulière de gliome.
Oui, bien sûr, je le sais. L’un a un développement rapide et tue en une année ; l’autre va plus lentement. Mais dans tous les cas nous nous trouvons face à une situation très grave. J’ai deux amis qui viennent de mourir de glioblastomes. Un autre qui a un gliome du tronc cérébral et qui s’en sort dans l’immédiat. Mais il a perdu toute une partie de ses fonctions intellectuelles apès la chirurgie ; ce qui est dramatique car c’était un esprit brillantissime comme on en rencontre peu dans la vie.
Cela me semble bancal.
« 2126 femmes du même âge n’ayant pas fait de gliomes » ET n’ayant pas fait usage de contraceptifs. Bon.
Et dans le même temps une fréquence de cinq cas sur 100 000 femmes, soit 99 995 non sujettes au gliome, parmi lesquelles combien exactement prennent pourtant des contraceptifs à la même fréquence et sur la même durée que les patientes ?
J’ai voulu trouver ce genre d’infos, mais ai échoué, faute surtout (probable) de parler danois. Mais selon les sites ici et là, cette étude semble interprétée selon les contributeurs comme prouvant un risque de « léger » à « plus du double de risques ». Tout ça semble confus.
Toutes mes condoléances pour vos pertes, et vœux de courage à votre ami.