L’Organigramme de l’ARS (Agence régionales de santé) du Grand Est étale 403 noms de personnes disposées comme sur un arbre généalogique. Il a circulé un moment sur Internet avec les noms des divers responsables ; ce pour quoi, comme par hasard, on ne le trouve plus sur le web que sous des formes abrégées.

L’organigramme général de la Santé en France, est lui-même composé de 70 bureaux différents en relation avec le ministère de la Santé et le Parlement ; chacun de ces bureaux est bien évidemment composé d’un nombre (inconnu) d’employés. Ces pléthores de fonctionnaires expliquent que le tiers du budget de la santé s’en va vers des tâches administratives au lieu d’être utilisé au profit des assurés sociaux et des soignants; en pratique trois fois plus qu’en Allemagne. Il paraît difficile de ne pas penser qu’un certain nombre de postes soient issus du « recasage » des copains des différents gouvernements. Ainsi, le socialiste Moscovici a été ministre de l’Économie et des Finances sous Hollande. Comme il était nul et n’avait en tout cas certes pas trop brillé, il a été recasé comme commissaire européen aux Affaires économiques. Il a été incapable de mettre au point une répression des fraudes à la TVA. Son mandat était limité dans le temps. Il est alors nommé par Macron comme président à la Cour des Comptes. Cet organisme a gardé le courage de dénoncer un certain nombre de scandales financiers. « Voilà donc le braconnier nommé garde-chasse » avait dit de lui un député européen. Le copinage politique socialiste va jouer à plein : la Cour des Comptes va s’acharner sur les élus de droite et fermera les yeux sur les abus de ses amis de gauche et macroniens.

Les ARS sont des organismes créés il y a 10 ans par Bachelot ; elles sont très critiquées pour leur bureaucratie tatillonne surtout pour le secteur privé. Elles ont tous pouvoirs pour assurer la sécurité sanitaire : fermer les services hospitaliers ou privés, voire d’interdire un médecin d’exercer. Elles peuvent bloquer des recherches ou une autorisation de mise sur le marché. Elles sont une sorte de tribunal sans contre-pouvoir.

Les ARS se soucient beaucoup des dépenses de la médecine et limitent les budgets; de plus elles s’occupent théoriquement de la dangerosité et des complications des médicaments ; examinent les causes des décès qu’ils soient liés ou non à l’usage de produits divers. Cela semble anodin mais en pratique cela équivaut à surveiller des cobayes. Conjointement ses pouvoirs sont énormes. Elle a littéralement cassé le professeur Joyeux parce qu’il critiquait non pas la vaccination mais certaines d’entre elles à base d’aluminium. Règlement de compte de bas étage car le professeur ne fait pas partie du sérail politiquement correct.

Dans la crise du Covid-19 les soignants, mais aussi les élus ont constaté que les ARS n’étaient pas préparées aux situations d’urgence. Ses structures sont trop lourdes. Quand le 5 juin l’épidémie était considérée comme maîtrisée, les ARS ne savaient pas le nombre de médecins décédés, non plus que celui du nombre de soignants ; et surtout celui des EHPAD oublié les trois premiers mois de l’épidémie. Sans doute que le personnel de cette administration trouvait moins de danger à rester chez lui ou au bureau.

Aurélien Rousseau directeur de l’ARS Ile de France a déclaré « nous sommes sur le pont 24 heures sur 24 ». Mais cela n’a pas fait avancer la question des masques, des traitements, des tests, des gels hydro-alcooliques, des gants, blouses et charlottes, des appareils de réanimation et de l’approvisionnement en oxygène. Comment peut-on décréter le nombre de nouveaux patients contaminés sans avoir de tests et en plus dans la foule des 95 % des gens qui ont fait des formes bénignes chez eux sans dire rien à personne ? Comment peut-on nous asséner le nombre de morts journaliers sans tenir compte de la médecine de ville, des cliniques, des EHPAD, des maisons pour handicapés, voire des prisons. Par comparaison en Italie ces oubliés de la France, représentent 40 % des décès. Quant à la logistique, il ne faut pas trop compter sur les ARS.

La république jacobine veut toujours tout centraliser sur l’État afin de contrôler de plus en plus les citoyens pour nous amener à Big Brother. Il en est de même dans l’Education dite Nationale. Mais il faudrait non seulement dégraisser le mammouth ; mais surtout le couper en morceaux, le démembrer. Cela se nomme la décentralisation qui a tellement manqué lors de la crise sanitaire covid-19.

Prenons un exemplaire spectaculaire. Les ARS avaient défini en février des stades de progression de la maladie de 1 à 5. La maladie en était arrivée au stade 2 (stratégie d’endiguement). Or un jour de ce mois, les cabinets de médecins se virent envahis par des malades présentant des symptômes similaires à ceux du covid-19. Ils s’adressèrent aux ARS pour demander du matériel pour faire face au coronavirus (diagnostics biologiques, masques etc). Il leur fut répondu que cette symptomatologie ne pouvait être en aucun cas  attribuée au covid-19 car l’épidémie n’en était qu’au stade 2. Apparemment, les ARS n’étaient pas « sur le pont ». Les soignants sont repartis au casse-pipe sans armes.

Jean-Pierre Dickès

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