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Des députés israéliens ont participé à des « rituels » sexuels sadiques impliquant des mineurs

C’est une information dont les médias français, belges, suisses ou américains ne feront pas leurs choux gras. Au contraire, c’est silence radio. Il s’agit pourtant d’un énorme scandale de rituels pédo-criminels qui a éclaté en Israël et dont seule la presse israélienne parle. « Des médecins, des éducateurs, des policiers et d’anciens et actuels membres de la Knesset ont été impliqués dans ces abus », a déclaré une survivante.

Attention, certaines descriptions de cet article sont difficiles à lire.

Au début du mois de juin, plusieurs femmes ont témoigné à la Knesset sur les abus sexuels qu’elles ont subis alors qu’elles étaient mineures. Les faits se sont déroulés dans le cadre de cérémonies rituelles religieuses juives.

C’est lors d’une réunion conjointe de la Commission de la condition de la femme et de l’égalité des sexes de la Knesset, présidée par la parlementaire Pnina Tameno-Shete (Unité nationale), et de la Commission spéciale sur les jeunes Israéliens, présidée par la parlementaire Naama Lazimi (Les Démocrates), que les victimes de ces crimes rituels sexuels sur mineurs ont été auditionnées.

Cette audition en commission parlementaire faisait suite à un rapport d’enquête publié le 2 avril par le journaliste d’Israel Hayom, Noam Barkan.

« J’ai subi des abus rituels pendant de nombreuses années jusqu’à la fin de mon adolescence et j’ai été forcée de faire du mal à d’autres enfants. J’ai choisi de prendre la parole et de faire entendre ma voix. J’ai reçu des menaces après avoir révélé mon histoire. De l’âge de cinq à 20 ans, j’ai été blessé lors de ces cérémonies. », a témoigné Yael Ariel, l’une des survivantes de ces abus sexuels.

Yael Ariel a expliqué avoir rassemblé des témoignages d’autres victimes qui confirment que des médecins, des éducateurs, des policiers et des parlementaires israéliens ont participé à ces abus.

« J’ai déposé une plainte auprès de la police qui a été classée au bout de quelques mois, et je connais d’autres affaires qui ont été classées. S’exprimer aujourd’hui à la Knesset est un moment historique », a-t-elle déclaré.

Yael Shitrit est une autre survivante auditionnée à la Knesset :

« Vous n’avez aucune idée de ce qu’est un abus rituel. Le cerveau humain ne peut pas le comprendre. Vous n’imaginez pas ce que signifie programmer une fillette de trois ans par le viol et le sadisme. »

« Leur trafic s’est répandu dans tout le pays. Ils m’ont déplacée de cérémonie en cérémonie. Des hommes nus se tenaient en cercle. Ma thérapeute, son mari et son fils m’ont fait du mal, et des dizaines d’autres filles et garçons m’ont fait du mal. »

Yael Shitrit affirme que parmi les coupables de ces crimes rituels figurent « des personnalités très haut placées ».

« Ces personnes dirigent des communautés et des agences gouvernementales. »

« Ils ont essayé de nous rendre comme eux, ceux qui nous ont causé une souffrance infinie »

« Votre rôle est de faire en sorte que cela cesse à Safed, Jérusalem, Jaljulya ou ailleurs »

Le Dr Naama Goldberg, directrice de l’ONG Lo Omdot MeNegged (« Ne pas rester les bras croisés » en hébreu) a expliqué devant la Commission parlementaire que les faits sont parfois si horribles qu’ils sont difficiles à croire, mais que cette incrédulité sert les agresseurs, qui convainquent les victimes de ne pas porter plainte en prétextant qu’elles ne seront pas crues.

« Il y a plusieurs années, j’ai reçu des descriptions d’abus sadiques sur des enfants », a déclaré le Dr Goldberg. « Les récits semblaient absurdes. Mais les témoignages continuaient d’affluer sans relâche. Ils décrivaient des viols collectifs commis par des hommes, et parfois par des femmes. Les abus étaient filmés et des drogues étaient utilisées. Il y avait des pratiques rituelles et symboliques. »

« J’ai présenté à la police les témoignages écrits de cinq femmes. À ce jour, personne ne m’a contactée ». « Depuis la publication du rapport, de nouveaux témoignages ont fait surface ».

Les députés présents semblaient sincèrement bouleversés par certains témoignages.

« La réalité nous montre que la police n’est pas suffisamment compétente pour traiter les infractions sexuelles. Personne ne veut parler de viols brutaux et de viols d’enfants. Il y a ici des cas d’une monstruosité inimaginable. »

Pnina Tameno-Shete

« J’ai eu du mal à respirer en apprenant l’existence d’un réseau d’abus rituels contre les filles, l’existence d’un mécanisme organisé et dangereux et l’absence de mesures pour y mettre fin. Nous allons en discuter et tenter de le dénoncer afin de faire changer les choses. »

Naama Lazimi

Lors de ces audiences à la Knesset, deux autres survivantes ont témoigné sous couvert d’anonymat.

Sa tragédie a débuté dès l’âge de 11 ans. C’est l’un de ses cousins qui l’a entraîné dans cette spirale infernale. « À 14 ans, il m’emmenait dans des clubs sadiques. J’ai subi la torture et la famine aux mains de personnalités connues et influentes. J’ai subi d’innombrables préjudices. »

« Il y avait des événements publics et des cérémonies internes où j’étais attachée à un haut poteau avec des menottes. Autour de moi, d’autres victimes menottées pratiquaient des rituels de consommation de sang menstruel et d’abattage de chats et d’autres animaux. On m’a dit que personne ne me croirait si je parlais. »

Elle a ajouté avoir déposé plainte à la police il y a cinq ans.

« Le parquet a classé l’affaire faute de preuves, j’ai donc fait appel, et ma plainte a été acceptée. Je suis venue témoigner alors que j’étais alitée pour cause de grossesse, mais l’affaire a de nouveau été classée faute de preuves. »

Communautés sionistes religieuses ou ultra-orthodoxes

Ces femmes ne se connaissaient pas auparavant, ont grandi dans des communautés différentes et viennent de différents secteurs et courants religieux. Pourtant, les histoires d’abus rituels qu’elles décrivent sont similaires. Certaines ont été abuses dans des écoles de filles, d’autres dans leur maison familiale, dans des yeshivot ou des synagogues.

La plupart des victimes qui ont témoigné sont issues de communautés sionistes religieuses ou ultra-orthodoxes, mais des témoignages sur des cas similaires ont été recueillis dans la société laïque israélienne.

Les noms de plusieurs rabbins ont été cités par plusieurs victimes. De multiples plaintes déposées dans différents postes de police israéliens ont toutes été classées relativement rapidement.

Ce phénomène avait déjà été largement exposé en 2019 dans l’émission télévisée The Source, consacrée à un réseau pédophile qui aurait abusé des dizaines d’enfants du quartier de Nahlaot. Les enquêteurs ont eu tendance à le rejeter comme une « invention », une « exagération » ou une « panique » de la part des parents, et ont clos l’affaire sans presque aucune inculpation pertinente.

Un homme du nom de Benjamin Satz a été reconnu coupable et condamné en 2013 à des peines d’emprisonnement pour avoir commis des actes pédo-criminels sur des enfants âgés de 5 à 8 ans.

Pentagramme et synagogue de Satan

Une autre survivante – issue une famille ultra-orthodoxe religieuse – a témoigné sous anonymat et a raconté des détails effrayants :

« Je me souviens d’un pentagramme sur le sol, généralement en rouge. Lorsque la cérémonie avait lieu dans la forêt, le pentagramme était marqué à l’aide d’une houe et entouré de bougies allumées en cercle. Le rabbin bénissait : « Heureux celui qui libère les liés », les hommes autour priaient avec des châles de prière, parfois vêtus de noir, tandis que le rabbin portait une robe blanche. Il y avait plusieurs hommes et garçons d’environ 16-17 ans qui participaient à des cérémonies de transcendance spirituelle. »

« Une fois, ils m’ont demandé de creuser un trou et de m’y allonger. D’autres fois, ils m’injectaient quelque chose et me disaient : « Maintenant, tu te sentiras mieux », après quoi mon corps s’est affaissé. Ils lisaient à plusieurs reprises des psaumes, comme « Un psaume de David, le Seigneur est mon berger, je ne manquerai pas. » Ils m’ont dit ‘tu es spéciale, tu es choisie’ et ils inséraient (…) Je me souviens d’une branche de palmier, de bougies de Hanoukka, d’un chofar. »

Au fil des ans, elle a eu besoin d’un traitement médical à l’hôpital et a été accompagnée par un professionnel en raison des blessures causées par les abus violents qu’elle a subis. Elle affirme que c’est son père qui l’a amenée à ces « cérémonies ». C’est une caractéristique qui revient dans de nombreux témoignages de ces victimes : elles ont généralement été livrées à ces horreurs par un membre de leur propre famille.

« Le viol organisé d’enfants est l’un des phénomènes les plus horribles que je rencontre », a déclaré le Dr Anat Gur, psychothérapeute spécialisée dans le traitement des femmes et des traumatismes, responsable du programme de psychothérapie pour le traitement des traumatismes sexuels à l’Université Bar-Ilan et au Centre d’aide aux victimes de viol de Tel Aviv. « C’est un phénomène probablement beaucoup plus répandu que nous ne l’imaginons. Il existe dans de nombreux endroits où vous ne vous attendriez pas à le trouver. »

Généralement, les agresseurs détruisent si complètement l’âme des victimes que cela devient un crime sans témoins, ce qui sert bien sûr une société qui continue d’abuser ou de maintenir ces rituels.

Pierre-Alain Depauw

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