Solennité du Sacré-Cœur de Jésus : voir au vendredi 24 juin

III° Dimanche après la Pentecôte – « Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue. »

La liturgie de ce jour chante la miséricorde divine à l’égard des hommes. Comme Jésus « qui était venu appeler non les justes mais les pécheurs », l’Esprit-Saint, qui continue l’action du Christ dans les cœurs, vient établir le règne de Dieu dans les âmes pécheresses. C’est ce que l’Église proclame dans le bréviaire et le missel. Les lectures du bréviaire sont consacrées en ce jour à l’histoire de Saül. Après la mort d’Héli, les Israélites s’étaient soumis à Samuel comme à un nouveau Moïse. Mais lorsque Samuel devint vieux le peuple lui demanda d’avoir un roi. Dans la tribu de Benjamin vivait alors un homme appelé Cis qui avait un fils du nom de Saül. Aucun enfant d’Israël ne l’égalait en beauté et il les surpassait tous d’une tête. Les ânesses de son père s’étant égarées, Saül s’en alla à leur recherche. Il arriva au pays de Rama, où demeurait Samuel. Il se dit : « L’homme de Dieu me dira où je les trouverai ». Comme il était en présence de Samuel, Dieu dit à ce dernier : « Voici l’homme que j’ai choisi pour régner sur mon peuple ». Samuel dit à Saül : « Les ânesses que tu as perdues il y a trois jours sont retrouvées ». Le lendemain Samuel prit sa corne à huile, et la répandit sur la tête de Saül puis il l’embrassa en lui disant : « Le Seigneur t’a oint comme chef sur son héritage et tu délivreras son peuple des mains de ses ennemis qui sont autour de lui. » « Saül ne fut oint qu’avec un petit vase d’huile, dit S. Grégoire, parce qu’à la fin il allait être réprouvé. Ce vase contenant en effet peu d’huile, Saül a peu reçu, recevant la grâce spirituelle pour la rejeter ensuite »(Matines). « En tout, ajoute-t-il ailleurs, Saül désigne les superbes et les obstinés ». S. Grégoire dit que Saül qui fut envoyé par son père « pour chercher des ânesses perdues, est une figure de Jésus qui fut envoyé par son Père pour chercher les âmes qui étaient perdues ». « Les ennemis sont à l’entour, in circuitu, continue-t-il, aussi le bienheureux Pierre dit : « Votre adversaire, le diable, rôde (circuit) autour de vous ». Et comme Saül fut oint roi pour délivrer son peuple des ennemis qui l’assaillaient, ainsi le Christ, l’Oint par excellence, vint nous délivrer des démons qui cherchaient à nous perdre. On comprend dès lors le choix de l’Évangile et de l’Épître de cette messe. L’Évangile nous montre la brebis perdue et le bon Pasteur qui la recherche, la met sur ses épaules et la rentre ainsi au bercail. C’est une des plus anciennes représentations de Notre-Seigneur dans l’iconographie chrétienne. On la trouve déjà dans les catacombes. L’Épitre expose à son tour les dangers auxquels sont exposés les hommes, que cette brebis perdue représente. Veillez, car le démon, comme un lion rugissant, cherche une proie à dévorer. Résistez-lui en étant forts dans votre foi. Jetez en Dieu toutes vos sollicitudes, car lui-même prend soin de vous (Ep.), (Les leçons et les répons du 1er Nocturne parlent simultanément de l’histoire de Saül et de Dieu qui délivre David des griffes du lion.), Il vous mettra à l’abri des atteintes de vos ennemis (Grad.) lui qui est le protecteur de ceux qui espèrent en lui (Or.) et qui n’abandonne jamais ceux qui le cherchent (Off.). Nous rappelant le sort de Saül qui, d’abord petit à ses yeux, s’enorgueillit ensuite de sa dignité royale, désobéit à Dieu et ne voulut pas reconnaître ses torts, « humilions-nous devant Dieu » (Ép.) et disons-lui : « Ô mon Dieu, voyez ma misère et prenez-moi en pitié ; j’ai confiance en vous, faites que je ne sois pas confondu (Intr.) ; et puisque sans vous, rien n’est solide, rien n’est saint, faites que nous usions de telle façon des biens temporels que nous ne perdions pas les biens éternels (Or.), donnez-nous donc, au milieu des tentations, une stabilité inébranlable » (Ép.).

A LA MESSE. L’âme fidèle a vu se clore dans la sainte Liturgie la succession des mystères du Sauveur. L’Esprit-Saint est descendu pour la soutenir dans cette autre partie de la carrière, où ne se déroulera plus devant elle que la féconde simplicité de la vie chrétienne. Il l’instruit et la forme sur les données du Maître divin remonté dans les deux. Et d’abord il lui montre à prier. Car la prière, disait le Seigneur, doit être de tous les jours et de tous les instants; et cependant, nous ne savons ni ce qu’il faut demander, ni comment il convient de le faire. Mais Celui-là le sait, qui aide notre faiblesse, et demande en nous et pour nous par des gémissements inénarrables. La prière donc, appuyée sur l’humble repentir des fautes passées et la confiance dans les miséricordes infinies, respire dans l’Introït et toute cette Messe du IIIe Dimanche après la Pentecôte, le premier qui se présente à nous en dehors des fêtes et dans toute la simplicité de l’Office du Temps.

ÉPÎTRE. Les misères de cette vie sont l’épreuve que Dieu fait subir à ses soldats, pour les juger et les classer dans l’autre selon leur valeur. Aussi tous, en ce monde, ont leur part de souffrances. Le concours est ouvert, le combat engagé ; l’Arbitre des jeux regarde et compare : bientôt il prononcera sur les mérites divers des combattants, et les appellera du labeur de l’arène au repos du trône où il siège lui-même. Heureux alors ceux qui, reconnaissant la main de Dieu dans l’épreuve, se seront abaissés sous cette main puissante avec amour et confiance ! Contre ces âmes fortes dans la foi, le lion rugissant n’aura pu prévaloir. Sobres et vigilantes dans cette carrière de leur pèlerinage, sans se poser en victimes, sachant bien que tout souffre ici-bas, elles auront uni joyeusement leurs souffrances à celles du Christ, et elles tressailliront dans la manifestation éternelle de sa gloire qui sera aussi leur partage pour les siècles sans fin. Le Graduel continue d’exciter la confiance de l’âme fidèle. Qu’elle jette tout souci dans le sein du Seigneur : ne l’a-t-il pas toujours exaucée dans ses besoins pressants ? Il la vengera, au jour marqué, de tous ses ennemis.

ÉVANGILE. Cette parabole de la brebis rapportée au bercail sur les épaules du Pasteur était chère aux premiers chrétiens ; on la rencontre partout dans les monuments figures des premiers siècles. En même temps qu’elle continue d’affermir notre confiance dans la miséricorde infinie, elle nous rappelle ineffablement le Seigneur Jésus qui naguère rentrait triomphalement dans les cieux, portant avec lui l’humanité perdue et reconquise. « Car quel est ce Pasteur de notre parabole, s’écrie saint Ambroise, sinon le Christ qui te porte en son corps et a pris sur lui tes péchés ? Cette brebis est une par le genre, non par le nombre. Riche Pasteur, dont nous tous formons la centième partie du troupeau ! Car il a les Anges, il a les Archanges, les Dominations, les Puissances, les Trônes, et le reste, innombrables troupeaux qu’il a laissés sur les montagnes, pour courir après la brebis perdue ».

L’Offertoire est un épanchement de reconnaissance et d’amour pour le Dieu qui habite en Sion : il n’abandonne point ceux qui le cherchent, il n’a point oublié la prière du pauvre. L’Antienne de la Communion rappelle, non sans mystère, le miséricordieux enseignement de l’Évangile du jour, au moment où la Sagesse éternelle rentre pleinement en possession de la drachme perdue, dans le banquet préparé par elle-même au prodigue repentant.

Sanctoral 

Saints Jean et Paul, Martyrs

Jean et Paul étaient deux frères de haute famille; ils demeuraient à Rome et remplissaient des emplois fort honorables dans la maison princière de Constance, fille de Constantin; ils se faisaient remarquer par leurs oeuvres de piété et par une grande charité envers les pauvres.

Quand Julien l’Apostat fut monté sur le trône, ils renoncèrent à toutes leurs charges et se retirèrent dans leur maison du mont Coelius. Julien n’était pas moins altéré de l’or que du sang des chrétiens, il résolut de s’emparer des biens des deux frères, qui avaient méprisé de le servir. Il leur fit demander de venir à sa cour, comme du temps de Constantin et de ses fils; mais ils refusèrent de communiquer avec un apostat. Dix jours de réflexion leur sont accordés; ils en profitent pour se préparer au martyre par les oeuvres de charité. Ils vendent tout ce qu’ils peuvent de leurs propriétés, et distribuent aux pauvres argent, vêtements, meubles précieux, plutôt que de voir tous ces biens tomber entre les mains d’un homme aussi cupide qu’impie; ils passent ensuite le reste de leur temps à prier et à fortifier les fidèles dans la résolution de mourir pour Jésus-Christ plutôt que d’abandonner la religion. Le dixième jour, l’envoyé de l’empereur les trouve en prière et disposés à tout souffrir pour leur foi: “Adorez Jupiter”, leur dit-il en leur présentant une petite idole de cette divinité. “À Dieu ne plaise, répondent-ils, que nous adorions un démon! Que Julien nous commande des choses utiles au bien de l’État et de sa personne: c’est son droit; mais qu’il nous commande d’adorer les simulacres d’hommes vicieux et impurs, cela dépasse son pouvoir. Nous le reconnaissons pour notre empereur, mais nous n’avons point d’autre Dieu que le Père, le Fils et le Saint-Esprit, qui sont un seul Dieu en trois personnes.” Le messager, voyant qu’il ne pourrait ébranler leur courage invincible les fit décapiter pendant la nuit dans leur propre habitation et ensuite ensevelir dans un souterrain de la maison. Celle-ci fut plus tard convertie en basilique par Bisantius et Pammachius. Le meurtre des deux officiers du palais impérial dut se faire en secret ; leurs corps furent cachés dans le lieu même du supplice et l’on répandit à Rome la nouvelle que Jean et Paul avaient été envoyés en exil. Il semble que d’autres victimes aient versé leur sang en ce même lieu : les saints Crispus, Crispinien et Benedicta, coupables sans doute d’avoir deviné le secret de cet assassinat ourdi dans le palais impérial, et d’avoir pénétré dans la maison pour ensevelir les deux martyrs. Les découvertes archéologiques ont pleinement confirmé la substance au moins des Actes des saints Jean et Paul, puisque sous la basilique actuelle de Pammachius elles ont rendu à la lumière l’habitation des martyrs, le lieu du supplice, les deux fosses pour les cadavres, la fenestella confessionis avec les peintures très importantes qui en ornent les parois. On y voit trois personnages, dont une femme, à genoux, les yeux bandés, qui attendent le coup du bourreau. Ce sont les saints Crispus, Crispinien et Benedicta. Le fait que Jean et Paul, à la différence de tous les autres martyrs ensevelis hors des murs de Rome, aient eu leur tombeau au cœur même de la Ville éternelle, fut considéré par les anciens comme un honneur spécial accordé à eux et à Rome par la divine Providence. Le Sacramentaire Léonien le met bien en relief dans la Préface. Au IVe siècle les deux saints étaient très vénérés à Rome. Léon le Grand érigea en leur honneur au Vatican une basilique et un monastère ; l’emplacement de ce cloître correspond, dans l’actuelle basilique de Saint-Pierre, au côté du transept où est maintenant la chapelle des Saints-Processus-et-Martinien.

Martyrologe

A Rome, sur le mont Cœlius, les saints martyrs et frères Jean et Paul. Le premier était intendant et le second primicier de la maison de la vierge Constance, fille de l’empereur Constantin; tous deux, dans la suite, furent décapités et reçurent la palme du martyre, sous Julien l’Apostat.

A Trente, saint Vigile évêque. Alors qu’il s’efforçait d’extirper les restes de l’idolâtrie, il fut accablé sous une grêle de pierres, que lui lancèrent des hommes cruels et barbares; il accomplit ainsi son martyre pour le nom du Christ.

Près de Valenciennes, en France, la passion des saints martyrs Sauve, évêque d’Angoulème, et Supéry.

A Cordoue, en Espagne, l’anniversaire de saint Pélage, jeune enfant, qui, pour avoir confessé la foi, fut par ordre d’Abdérame, roi des Sarrasins, déchiqueté et coupé en morceaux avec des pinces de fer, et qui consomma ainsi glorieusement son martyre.

A Belley, en France, saint Anthelme, qui, de prieur de la Grande-Chartreuse, devint évêque de cette ville.

En Poitou, saint Maixent, prêtre et confesseur, célèbre par ses miracles.

A Thessalonique, saint David ermite.

Le même jour, sainte Persévérande vierge.

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