Fête de la Très Sainte Trinité

Nous avons vu les saints Apôtres, au jour de la Pentecôte, recevoir l’effusion de l’Esprit-Saint, et bientôt, fidèles à l’ordre du Maître [1], ils vont partir pour aller enseigner toutes les nations, et baptiser les hommes au nom de la sainte Trinité. Il était donc juste que la solennité qui a pour but d’honorer Dieu unique en trois personnes suivît immédiatement celle de la Pentecôte à laquelle elle s’enchaîne par un lien mystérieux. Cependant, ce n’est qu’après de longs siècles qu’elle est venue s’inscrire sur le Cycle de l’Année liturgique, qui va se complétant par le cours des âges. Tous les hommages que la Liturgie rend à Dieu ont pour objet la divine Trinité. Les temps sont à elle comme l’éternité ; elle est le dernier terme de notre religion tout entière. Chaque jour, chaque heure lui appartiennent. Les fêtes instituées en commémoration des mystères de notre salut aboutissent toujours à elle. Celles de la très sainte Vierge et des Saints sont autant de moyens qui nous conduisent à la glorification du Seigneur unique en essence et triple en personnes. Quant à l’Office divin du Dimanche en particulier, il fournit chaque semaine l’expression spécialement formulée de l’adoration et du service envers ce mystère, fondement de tous les autres et source de toute grâce.

A LA MESSE.  Bien que le Sacrifice de la Messe soit toujours célébré en l’honneur de la sainte Trinité, l’Église aujourd’hui, dans ses chants, ses prières et ses lectures, glorifie d’une manière plus expresse le grand mystère qui est le fondement de la croyance chrétienne. On fait mémoire cependant du premier Dimanche après la Pentecôte, afin de ne pas interrompre l’ordre de la Liturgie. L’Église emploie dans cette solennité la couleur blanche, en signe d’allégresse, et pour exprimer la simplicité et la pureté de l’essence divine. L’Introït n’est pas tiré des saintes Écritures. C’est une formule de glorification propre à ce jour, et la sainte Trinité y est représentée comme la source divine des miséricordes qui ont été répandues sur les hommes. Dans la Collecte, la sainte Église demande pour nous la fermeté dans la foi qui nous fait confesser en Dieu l’Unité et la Trinité. C’est la première condition du salut, le premier lien avec Dieu. Avec cette foi nous vaincrons nos ennemis et nous triompherons de tous les obstacles.

ÉPÎTRE. Nous ne pouvons arrêter notre pensée sur les conseils divins, sans éprouver une sorte de vertige. L’éternel et l’infini éblouissent notre faible raison, et cette raison en même temps les reconnaît et les confesse. Or, si les desseins de Dieu sur les créatures nous dépassent déjà, comment la nature intime de ce souverain être nous serait-elle connue ? Cependant nous distinguons et nous glorifions dans cette essence incréée le Père, le Fils et le Saint-Esprit. C’est que le Père s’est révélé lui-même en nous envoyant son Fils, objet de son éternelle complaisance ; c’est que le Fils nous a manifesté sa personnalité en prenant notre chair, que le Père et le Saint-Esprit n’ont pas prise avec lui ; c’est que le Saint-Esprit, envoyé par le Père et le Fils, est venu remplir en nous la mission qu’il a reçue d’eux. Notre œil mortel plonge respectueusement dans ces profondeurs sacrées, et notre cœur s’attendrit en songeant que si nous connaissons Dieu, c’est par ses bienfaits qu’il a formé en nous la notion de ce qu’il est. Gardons cette foi avec amour, et attendons dans la confiance le moment où elle s’évanouira pour faire place à la vision éternelle de ce que nous aurons cru ici-bas. Le Graduel et le Verset alléluiatique respirent l’allégresse et l’admiration, en présence de cette haute majesté qui a daigné faire descendre ses rayons jusqu’au sein de nos ténèbres.

ÉVANGILE. Le mystère de la sainte Trinité manifesté par la mission du Fils de Dieu en ce monde et par la promesse de l’envoi prochain du Saint-Esprit, est intimé aux hommes dans ces solennelles paroles que Jésus prononce avant de monter au ciel. Il a dit : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé » ; mais il ajoute que le baptême sera donné au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Il faut désormais que l’homme confesse non plus seulement l’unité de Dieu, en abjurant le polythéisme, mais qu’il adore la Trinité des personnes dans l’unité d’essence. Le grand secret du ciel est une vérité divulguée maintenant par toute la terre. Mais si nous confessons humblement Dieu connu tel qu’il est en lui-même, nous avons aussi à rendre l’hommage d’une éternelle reconnaissance à la glorieuse Trinité. Non seulement elle a daigné imprimer ses traits divins sur notre âme, en la faisant à sa ressemblance ; mais, dans l’ordre surnaturel, elle s’est emparée de notre être et l’a élevé à une grandeur incommensurable. Le Père nous a adoptés en son Fils incarné ; le Verbe illumine notre intelligence de sa lumière ; le Saint-Esprit nous a élus pour son habitation : c’est ce que marque la forme du saint baptême. Par ces paroles prononcées sur nous avec l’infusion de l’eau, la Trinité toute entière a pris possession de sa créature. Nous rappelons cette sublime merveille chaque fois que nous invoquons les trois divines personnes en imprimant sur nous le signe de la croix. Lorsque notre dépouille mortelle sera apportée dans la maison de Dieu pour y recevoir les dernières bénédictions et les adieux de l’Église de la terre, le prêtre suppliera le Seigneur de ne pas entrer en jugement avec son serviteur ; et afin d’attirer sur ce chrétien déjà entré dans son éternité les regards de la miséricorde divine, il représentera au souverain Juge que ce membre de la race humaine « fut marqué durant sa vie du sceau de la sainte Trinité ». Vénérons en nous cette auguste empreinte ; elle sera éternelle. La réprobation même ne l’effacerait pas. Qu’elle soit donc notre espoir, notre plus beau titre, et vivons à la gloire du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

Dans l’Offertoire, l’Église prélude au Sacrifice qui se prépare, en invoquant sur l’oblation le nom des trois personnes, et en proclamant toujours la divine miséricorde. La sainte Église demande, dans la Secrète, que l’hommage de nous-mêmes que nous offrons en ce Sacrifice à la divine Trinité ne lui soit pas présenté seulement aujourd’hui, mais qu’il devienne éternel par notre admission au ciel, où nous contemplerons sans voiles le glorieux mystère de Dieu unique en trois personnes. Dans l’Antienne de la Communion, l’Église continue d’exalter la miséricorde du grand Dieu qui a fait servir ses propres bienfaits à nous éclairer et à nous instruire sur son essence incompréhensible. Deux choses nous sont nécessaires pour arriver à Dieu : la lumière de la foi qui le fait connaître à notre intelligence, et l’aliment divin qui nous unit à lui. La sainte Église, dans la Postcommunion, demande que l’un et l’autre nous conduisent à cette heureuse fin de notre création. Le dernier Évangile est celui du premier Dimanche après la Pentecôte, que le prêtre lit en place de celui de saint Jean.

Il convient que l’Orient fasse lui-même entendre sa voix à l’honneur de la Trinité sainte. L’évêque saint Siméon, mis à mort dans la grande persécution de Sapor II, en 340, entonnera pour l’Église syrienne ce chant sacré dont il est l’auteur : vénérable écho de la foi des martyrs, le plus ancien monument de l’hymnographie orthodoxe en ces contrées où fut le berceau du monde. Une main fraternelle a bien voulu extraire pour nous cette perle, offerte à la Trinité souveraine comme prémices de doctes travaux.

Sanctoral

Saint Paul de Constantinople, Evêque et Martyr

Paul est né à Thessalonique en Grèce, à une date non déterminée. Il est nommé prêtre à Constantinople, puis devient le secrétaire de l’évêque Alexandre à Constantinople. Avant de mourir en 337, Alexandre le nomme comme son successeur. Mais l’empereur Constance II (337-361) est arien et refuse de reconnaître que le Christ est « vrai Dieu et vrai homme ». Il s’oppose alors théologiquement à son évêque qui reste fidèle « à la foi du Concile de Nicée ». Les évêques partisans de l’arianisme, soutenus par l’empereur, obtiennent son bannissement de l’empire. Paul se réfugie auprès du Pape à Rome, qui le soutient dans sa défense de la foi promulguée lors du Concile de Nicée. Paul retrouve à Rome Athanase d’Alexandrie, lui aussi exilé pour la même raison. À la mort d’Eusèbe de Nicomédie (évêque arien nommé à sa place) en 341, Paul rentre à Constantinople pour reprendre son siège épiscopal. Une fois rentré, Paul « réconforte les chrétiens fidèles et malmenés par les ariens ». Ce qui lui vaut un second bannissement et exil. Il rentre à Constantinople en 342. Mais une émeute éclate entre les chrétiens orthodoxes et les ariens. Soutenant ces derniers, l’empereur exile Paul à Singara en Mésopotamie. Paul fait plusieurs tentatives de retour à son siège épiscopal, en particulier en 343 à l’occasion du concile de Sardique, mais il est bloqué par l’empereur qui l’exile à nouveau à Émèse en Syrie. Finalement, l’empereur exile l’évêque à Cucuse en Cappadoce où ses gardiens l’épuisent en le faisant souffrir de la faim avant de l’étrangler durant un office religieux (à l’aide de son pallium) vers 351. En 381, l’empereur Théodose le Grand rapatrie solennellement les reliques de « saint Paul de Constantinople » de Cucuse à Constantinople. En 1326, les reliques du saint sont transférées à Venise. Paul de Constantinople est fêté comme saint et martyr.

Martyrologe

A Constantinople, l’anniversaire de saint Paul, évêque de cette ville. Plusieurs fois chassé de son siège par les ariens, à cause de la foi catholique, puis rétabli par le pontife romain Jules Ier, il fut enfin relégué par Constance, empereur arien, à Cucuse, petite ville de Cappadoce; là, les manœuvres cruelles des ariens le firent étrangler et il entra ainsi au royaume des cieux. Sous l’empereur Théodose, son corps fut transféré avec les plus grands honneurs à Constantinople.

A Cordoue, en Espagne, les saints moines et martyrs Pierre prêtre, Wallabonse diacre, Sabinien, Vistremond, Havence et Jérémie. Ils furent égorgés pour le Christ pendant la persécution arabe.

A Hermopolis, en Egypte, saint Lycarion martyr. Roué de coups, fouetté avec des verges de fer rougies au feu et horriblement tourmenté de diverses autres manières, il consomma enfin son martyre par le glaive.

A Plaisance, saint Antoine Marie Gianelli, évêque de Bobbio, fondateur de la Congrégation des Filles de la très Sainte Marie dell’Horto. Le pape Pie XII l’a inscrit parmi les saints habitants du Ciel.

En Angleterre, saint Robert abbé, de l’Ordre de Citeaux.

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