Azovstal, le bastion de la résistance ukrainienne du bataillon Asoz, et en arrière-plan de l’OTAN sous domination des Etats-Unis et de son vassal, l’Union Européenne, est tombée. La reddition de l’aciérie est actée malgré les dénégations des autorités ukrainiennes de ces derniers jours et la prétention de Zelensky, le président de l’Ukraine et des commandants réfugiés dans Azovstal, que les combattants « lutteraient jusqu’à la mort ».

Aujourd’hui, Moscou annonce qu’un peu plus de 900 soldats ukrainiens ont rendu les armes et se sont constitués prisonniers depuis lundi 19 mai. Parmi eux les blessés graves ont été envoyés dans l’hôpital de Novoazovsk et d’autres soldats vers Olenivka, deux localités du Donbass sous contrôle russe afin de recevoir des soins, ainsi que promis par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov qui a ajouté que les soldats « seront traités en conformité avec le droit international ».

L’ordre de se rendre, ou l’autorisation de déposer les armes, aux combattants d’Azovstal par Zelensky est arrivé après le… 9 mai, jour symbolique pour la Russie célébrant la victoire sur les armées allemandes en 1945.

Cette reddition survenue après ce 9 emblématique soulève quelques interrogations. Ce conflit guerrier qui oppose la Russie aux Etats-Unis par pays interposé l’Ukraine, se double d’une guerre médiatique tout aussi belliqueuse. Pour l’OTAN, il fallait empêcher que ce jour-là la Russie puisse revendiquer la conquête de Marioupol, ville symbole du conflit (à tel point que les Ukrainiens, le jour où ils ont capitulé à Azovstal, ont, en même temps, annoncé que la prochaine édition de l’Eurovision s’y tiendrait …).

Ainsi, alors que la Russie tenait ses réjouissances, les médias occidentaux pouvaient encore parler de la résistance de Marioupol, des « héros » d’Azovstal, du bombardement russe de l’aciérie, etc. Une fois les réjouissances terminées, le gouvernement ukrainien a magnifiquement abandonné les assiégés, qu’il avait soutenus jusqu’à la veille, ces derniers leur promettant de ne jamais abandonner.  

Le blog de géopolitique italien Piccole Note en dit plus sur cette reddition :

« Il a fallu quelques jours de plus aux combattants du bataillon Azov pour négocier la reddition, c’est-à-dire tenter de quitter les aciéries en hommes libres ou, alternativement, être traités comme des prisonniers de guerre ordinaires, c’est-à-dire éviter d’être jugés pour crimes de guerre. » En effet, les combattants du Bataillon Azov sont poursuivis par la justice russe pour les atrocités innommables commises entre 2014 et le déclenchement du conflit actuel, avec d’autres chefs d’inculpation survenus pendant la guerre elle-même.

« A ce jour, on ne sait pas ce qu’il adviendra d’eux, précise l’auteur de l’article. A ce sujet, il convient de noter que ces derniers jours, la narration du pseudo-procès organisé par les autorités ukrainiennes d’un jeune soldat russe accusé de crimes de guerre s’est répandue dans les médias occidentaux.

« Un théâtre mis en place avec un timing précis : il sert, en effet, à proposer aux Russes un échange de prisonniers (peut-être pas le soldat jugé, dont le sort pourrait maintenant être brûlé, mais d’autres qui pourraient suivre) ; l’échange, c’est-à-dire entre des criminels de guerre réels ou présumés contre des analogues capturés par la partie adverse. »

Parmi les réfugiés de l’Azovstal, affirme Piccole Note « il semble qu’il y ait aussi des ‘‘volontaires’’ de pays étrangers » dont des pays appartenant à l’Alliance :

« Aviapro cite des témoignages qui révéleraient la présence de trois soldats britanniques vétérans d’Afghanistan, tandis que David Arakhamia, le conseiller de Zelensky, a déclaré au Times of Israel la présence de ‘‘40 héros juif’’, une annonce qu’un article de Haaretza ensuite mise en doute. »

En effet cela fait désordre que des juifs aillent combattre à côté d’un bataillon qui se revendique de la doctrine nazie :

« L’exercice du journaliste du Haaretz est compréhensible : l’annonce d’Arakhamia, en effet, semble quelque peu embarrassante pour Tel-Aviv, à la fois parce que le pays n’est pas formellement en guerre contre la Russie, et à cause de la collaboration de ces héros avec les néonazis d’Azov. »

Parmi les motifs qui ont conduit à cette capitulation, qui n’aurait pu qu’advenir à court terme sauf à attendre la mort de faim, de soif et de blessures de tous les soldats ukrainiens enterrés dans Azovstal, il faut également souligner la rencontre téléphonique entre les ministres de la Défense russe et américain, Sergej Shoigu e Lloyd Austin le 13 mai dernier, au cours de laquelle il était question d’un « cessez-le-feu ». Même si l’on ne sait pas si la reddition des assiégés a été consentie à cette occasion, elle peut être légitimement présumée.

« Si oui – et c’est le cas soutient Piccole Note – cela signifie que, sur certains aspects essentiels du conflit, les Russes et les Américains, les vrais duellistes de cette guerre par procuration, peuvent encore trouver une convergence. Cela contribuera à la gestion du conflit et, le cas échéant, à favoriser sa résolution (malheureusement pas encore à l’horizon). »

La conquête d’Azovstal « a donné à Moscou le contrôle total d’une vaste étendue du sud de l’Ukraine, s’étendant de la frontière russe à la Crimée, car les forces russes semblent renforcer leur emprise sur les parties du sud qu’elles avaient initialement conquises lors du début de leur invasion » écrit le New York Times.

Moscou a ainsi établi une continuité territoriale entre la Crimée et le reste de la Russie (la Crimée est désormais russe, il est inutile d’en discuter) : c’est-à-dire qu’elle a atteint l’objectif premier de l’invasion.

« Ainsi, si l’Amérique le voulait, analyse le journaliste italien de Piccole Note, la guerre pourrait se terminer ici et maintenant, l’Ukraine reprenant fièrement le contrôle de Karkhiv, ayant prouvé sa valeur – vraie ou prétendue – au monde, et la Russie sécurisant ledit territoire, pouvant revendiquer une victoire, quoique réduite par rapport aux attentes. »

Mais, car il y a un mais, « cette guerre par procuration est trop lucrative pour beaucoup (voire quelques-uns), tant au niveau géopolitique qu’économique et financier, d’où sa persistance féroce, avec les tragédies mondiales qui en découlent. Ainsi, par exemple, sur la BBC : le président de la Banque mondiale, David Malpass a averti que la guerre pourrait provoquer une ‘‘catastrophe humanitaire’’, car ‘‘la hausse record des prix des denrées alimentaires peut réduire des centaines de millions de personnes à la pauvreté et à la faim’’. »

Francesca de Villasmundo

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