Le cardinal Reinhard Marx, président de la Conférence épiscopale allemande, prend position pour l’invasion migratoire et la lutte contre les nationalismes qui défendent les identités des peuples.

Dans un entretien au journal allemand Die Zeit, il parle d’immigration, du futur de l’Europe, du populisme et du diable.

« On ne peut être en même temps nationaliste et catholique. »

« Comme chrétiens, nous sommes et patriotes et citoyens du monde » affirme-t-il.

« C’est vrai, en politique les tendances sont pour la nation, l’auto-affirmation. Mais c’est une façon de regarder les choses qui n’est pas la nôtre : maintenir la prospérité que l’on suppose menacée d’en-dehors. L’Europe ne peut devenir une forteresse, cela a toujours été notre conviction. Je pense comme Jean Monnet : l’Europe devrait être une contribution pour un monde meilleur. Créatif, ouvert et curieux. »

Le cardinal a un regard bien mesquin sur le nationalisme en croyant qu’il n’est mu que par un souci de prospérité économique. C’est méconnaître la finalité des doctrines nationalistes : la sauvegarde de biens transcendants tels la suivie des nations, leur culture, leur civilisation, leur religion. Tout au contraire, ce sont les financiers apatrides qui souhaitent en Europe une main d’œuvre à bas coût pour leur prospérité propre, réalité totalement occultée par ce discours immigrationniste.

Tout à sa vision d’un ‘vivre-ensemble’ idyllique, le cardinal continue son plaidoyer pour une Europe plurielle :

« Depuis trop longtemps nous ne nous rendons pas compte que nous sommes un pays d’immigration. »

Lors de son entretien, il s’en est pris également au ministre de l’Intérieur allemand Horst Seehofer, qui a parlé de « tourisme du droit d’asile » et aurait déclaré que pour son 69e anniversaire il ferait expulser 69 migrants. « Faire un tel lien est fortement inapproprié et cela a fort justement indigné de nombreuses personnes » a considéré le cardinal avant d’ajouter, mélo-dramatique, que « repousser qui n’a pas droit à l’asile peut être nécessaire mais avec eux-aussi nous avons une responsabilité, qui commence avec le langage. Nous parlons de personnes qui ont la même dignité que nous. Dans ce débat complexe, je note un manque d’empathie. On en parle comme s’ils étaient uniquement des numéros ou une menace diffuse. »

Le prélat allemand conclut son entretien en comparant l’action du ‘diable’ à celle du ‘populisme’, manière malhonnête de clore tout débat nationaliste par la réduction ad Hitlerum :

« L’ennemi du genre humain est le diable affirme saint Ignace de Loyola, parce qu’il nous fait voir l’autre comme un ennemi. Ceci est aussi l’effet du populisme. Avant il essaye de nous épouvanter, ensuite survient la méfiance, l’envie, l’inimitié et la haine et, enfin, il est possible qu’arrivent aussi la violence et la guerre. »

Au contraire « l’être humain est par nature solidaire et prêt à aider les autres. Mais quand il est vulnérable, la peur offusque ses sens. Ce n’est pas par hasard que la Bible dit : ‘N’ayez pas peur’. C’est un message que l’on peut adopter aussi en politique. »

L’impératif de l’accueil, toujours. La culpabilisation des hôtes, toujours. Chez le pape François comme chez les prélats de haut rang…

Francesca de Villasmundo

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