Il convient de considérer les intentions portées par le dernier motu proprio du pape François, autant qu’il est possible de les détecter avec les éléments que nous possédons.

Un texte dont la rédaction a été planifiée

La presse, et même certains évêques, se sont agités récemment autour de l’enquête initiée par la Congrégation pour la doctrine de la foi en mars 2020 autour du motu proprio Summorum pontificum.

Ce courrier, adressé aux présidents de conférence épiscopale, comprenait neuf questions adressées aux évêques. Le cardinal Ladaria expliquait que le Pape souhaitait être informé de l’application actuelle de Summorum Pontificum. Les réponses devaient être envoyées avant le 31 juillet 2020.

Certains évêques se sont émus de ne pas avoir reçu ce courrier, mais cet envoi et leur éventuelle réponse n’aurait très probablement rien changé. Car il y a fort à parier que la rédaction du texte était déjà commencée au moment où l’enquête a été préparée et envoyée. Il existe un témoignage éloquent de cette pratique.

Ainsi « en mai 2016, l’archevêque Bruno Forte avait révélé les dessous de la rédaction du controversé document post-synodal Amoris lætitia. Mgr Forte avait été désigné par François comme secrétaire spécial du double synode sur le mariage et la famille.

« Au théâtre municipal de Vasto (Abruzzes), où il présentait le texte, l’archevêque a raconté la tâche que François lui avait confiée : “Si nous parlons expressément de communion pour les divorcés remariés, qui sait ce que ‘ceux-là’ vont faire comme remue-ménage. Nous n’en parlons donc pas directement. Mais faites en sorte que les prémisses soient données, et moi, j’en tirerai les conclusions”. »

Le résultat de l’enquête n’avait donc pas d’importance, sauf peut-être pour justifier le texte déjà rédigé. Cette pratique a été évoquée pour plusieurs textes synodaux.

Une adhésion commandée

La « brutalité » du motu proprio Traditionis custodes et le caractère inattendu de ses décisions ont laissé le monde traditionaliste-conservateur dans la stupéfaction, voire dans la sidération. Même si une bonne connaissance du caractère de François et de son passé permettent de lever cet étonnement, car le Pape reproduit ce qu’a déjà fait Bergoglio comme archevêque de Buenos-Aires.
L’un des effets produits par le motu proprio, et qui était certainement visé, a été de produire un concert d’adhésion au concile Vatican II et une reconnaissance, non seulement de la validité, mais aussi de la bonté du Novus ordo, de la part des sociétés Ecclesia Dei.

Les membres de ces sociétés se sont ainsi sentis obligés de marquer plus étroitement leur appartenance et leur attachement au Concile, à ses réformes, à son esprit, et à la réforme liturgique. Cette approbation fragilise encore davantage la situation de ces sociétés, et rend de plus en plus difficile leur critique du Concile, ou encore leur refus de célébrer ou de concélébrer de temps à autre le Novus ordo.

La situation vécue par la Fraternité Saint-Pierre à Dijon, où l’exigence de la concélébration a été brandie par l’évêque, Mgr Roland Minnerath, pour justifier l’exclusion de la société du diocèse, risque de se reproduire : les déclarations récentes des supérieurs de cette société y aideront.

Enfin, la tension entre la théologie portée par la messe traditionnelle et les principes nouveaux issus du Concile et de la réforme liturgique, risquent de conduire plus ou moins rapidement ceux qui sont écartelés entre la messe traditionnelle et une obéissance illusoire au Concile, à une sorte de schizophrénie ou bien à un abandon de la Tradition.

Il faut espérer que cette épreuve soit salutaire, en ouvrant les intelligences et en fortifiant les volontés, afin que le combat de la foi prenne une nouvelle vigueur et rassemble davantage de combattants.

Sources : Saint-Siège/La Porte Latine – FSSPX.Actualités

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