Sanctoral

Saints Philippe et Jacques le Mineur (ou le Juste), Apôtres

Philippe, né à Bethsaïde, est l’un des douze Apôtres appelés d’abord par le Christ notre Seigneur. Il apprit à Nathanaël que le Messie promis dans la loi était venu, et le conduisit au Seigneur. Les faits montrent clairement avec quelle familiarité le Christ accueillait Philippe ; des Gentils désirant voir le Sauveur s’adressèrent à cet Apôtre, et le Seigneur, voulant nourrir dans le désert une multitude de personnes, lui parla ainsi : « Où achèterons-nous des pains, pour que ceux-ci mangent » ? Philippe, après avoir reçu le Saint-Esprit, se rendit dans la Scythie, qui lui était échue en partage, pour y prêcher l’Évangile, et il convertit cette nation presque tout entière à la foi chrétienne. Enfin, étant venu à Hiérapolis en Phrygie, il fut attaché à la croix pour le nom du Christ, et accablé à coups de pierres, le jour des calendes de mai. Les Chrétiens ensevelirent son corps dans le même lieu, mais il a été ensuite transporté à Rome et déposé, avec celui du bienheureux Apôtre Jacques, dans la basilique des douze Apôtres.

Jacques, cousin du Seigneur, surnommé le Juste, s’abstint dès son jeune âge, de vin, de cervoise, et de chair ; il ne coupa jamais ses cheveux et n’usa ni de parfums, ni de bains. Il n’était permis qu’à lui seul d’entrer dans le Saint des saints ; il portait des vêtements de lin, et était si assidu à la prière que ses genoux étaient devenus aussi durs que la peau d’un chameau. Après l’ascension du Christ, les Apôtres le créèrent Évêque de Jérusalem ; et c’est à lui que Pierre envoya un messager annoncer qu’un Ange l’avait délivré de prison. Une controverse s’étant élevée au concile de Jérusalem, au sujet de la loi et de la circoncision, Jacques fut de l’avis de Pierre, et fit aux frères un discours dans lequel il prouva la vocation des Gentils, et dit qu’il fallait écrire aux frères absents de ne pas imposer aux Gentils le joug de la loi mosaïque. C’est de lui que parle l’Apôtre, quand il écrit aux Galates : « Je ne vis aucun Apôtre, si ce n’est Jacques, le frère du Seigneur ». Telle était la sainteté de sa vie, que les hommes souhaitaient à l’envi de toucher le bord de ses vêtements. Étant parvenu à l’âge de quatre-vingt-seize ans, ayant gouverné très saintement l’Église de Jérusalem pendant trente années, comme il annonçait avec courage et fermeté le Christ, Fils de Dieu, il fut d’abord assailli à coups de pierres, et ensuite mené à l’endroit le plus élevé du temple, d’où on le précipita. Gisant à demi mort, les jambes brisées, il levait les mains au ciel, et priait Dieu pour le salut de ses bourreaux, en disant : « Pardonnez-leur, Seigneur, car ils ne savent ce qu’ils font ». Pendant qu’il faisait cette prière, on lui brisa la tête d’un coup de fouloir, et il rendit son âme à Dieu en la septième année de Néron. Il fut enseveli près du temple, au lieu même où il avait été précipité. Il a écrit une lettre qui est une des sept Épîtres catholiques.

Deux des heureux témoins de la résurrection de notre bien-aimé Sauveur se présentent à nous aujourd’hui. Philippe et Jacques viennent nous attester que leur Maître est véritablement ressuscité d’entre les morts, qu’ils l’ont vu, qu’ils l’ont touché, qu’ils se sont entretenus avec lui durant ces quarante jours ; et afin que nous ne doutions pas de la sincérité de leur témoignage, ils tiennent en main les instruments du martyre qu’ils ont subi pour attester que Jésus, après avoir souffert la mort, est sorti vivant du tombeau. Philippe s’appuie sur la croix où il a été attaché comme son Maître ; Jacques nous montre la massue sous les coups de laquelle il expira. La prédication de Philippe s’exerça dans les deux Phrygies, et son martyre eut lieu à Hiérapolis. Il était dans les liens du mariage lorsqu’il fut appelé par le Christ, et nous apprenons des auteurs du second siècle qu’il avait eu trois filles qui s’élevèrent à une haute sainteté, et dont l’une jeta un grand éclat sur l’Église d’Éphèse à cette époque primitive.

Plus connu que Philippe, Jacques a été appelé le Frère du Seigneur, parce qu’un lien étroit de parenté unissait sa mère à celle de Jésus ; mais dans ces jours de la Pâque il se recommande d’une manière spéciale à notre admiration. Nous savons, par l’Apôtre saint Paul, que le Sauveur ressuscité daigna favoriser saint Jacques d’une apparition particulière. Une telle distinction répondait, sans aucun doute, à un dévouement particulier de ce disciple envers son Maître. Nous apprenons de saint Jérôme et de saint Épiphane que le Sauveur, en montant aux cieux, recommanda à Jacques l’Église de Jérusalem, et que ce fut pour répondre à la pensée du Maître que cet Apôtre fut établi premier Évêque de cette ville. Au IVe siècle, les chrétiens de Jérusalem conservaient encore avec respect la chaire sur laquelle Jacques siégeait, quand il présidait l’assemblée des fidèles. Nous savons également par saint Épiphane qu’il portait au front une lame d’or, symbole de sa dignité ; son vêtement était une tunique de lin. La renommée de sa vertu fut si grande que, dans Jérusalem, tout le monde l’appelait le Juste ; et les Juifs assez aveugles pour ne pas comprendre que l’affreux désastre de leur ville était le châtiment du déicide, en cherchèrent la cause dans le meurtre de Jacques qui avait succombé sous leurs coups en priant pour eux. Nous sommes à même de pénétrer l’âme si sereine et si pure du saint Apôtre, en lisant l’admirable Épître où il nous parle encore. C’est là que, dans un langage tout céleste, il nous enseigne que les œuvres doivent accompagner la foi, si nous voulons être justes de cette justice qui nous rendra semblables à notre Chef ressuscité.

Le corps de saint Jacques et celui de saint Philippe reposent à Rome dans la Basilique appelée des Saints-Apôtres. Ils forment un des trésors les plus sacrés de la ville sainte, et l’on a lieu de croire que ce jour est l’anniversaire même de leur Translation. Sauf les fêtes de saint Jean l’Évangéliste et de saint André, frère de saint Pierre, l’Église de Rome fut longtemps sans célébrer les fêtes particulières des autres Apôtres ; elle les réunissait dans la solennité de saint Pierre et de saint Paul, et nous retrouverons encore un reste de cet antique usage dans l’Office du 29 juin. La réception des corps de saint Philippe et de saint Jacques, apportés d’Orient vers le VIe siècle, donna lieu à l’institution de la fête d’aujourd’hui en leur honneur ; et cette dérogation amena insensiblement sur le Cycle l’insertion des autres Apôtres et des Évangélistes.

Saint Ignace de Laconi, Confesseur,1er Ordre capucin († 1781)

Francisco Ignazio Vincenzo Peis, fut le deuxième de neuf frères. Il est né à Laconi, en Italie, le 17 Novembre 1701. Ses parents étaient très pauvres en biens, mais très riches en vertus humaines et Chrétiennes : ils ont bien élevé leurs enfants, les plaçant sur le bon chemin, celui qui conduit à Jésus-Christ. Depuis son enfance, Ignace se sentit appelé à la vie Religieuse, mais depuis son enfance, également, il était souvent malade. Le Seigneur lui avait accordé plusieurs dons surnaturels, tels que celui de la prophétie, ou encore de guérison et bien d’autres ; il était, comme le dit saint Paul, un “prédestiné”. Encore jeune, il commença à pratiquer de sévères pénitences, tout en maintenant son esprit serein et joyeux, dans une étroite communion avec Le Christ. Avant ses vingt ans il tomba gravement malade et par deux fois il se trouva aux portes de la mort. Alors, plein de Foi, il promit au Seigneur de suivre les pas de Saint François d’Assise, s’il était guéri. Et, ayant été guéri, il voulut mettre en exécution la promesse qu’il avait faite. Il partit alors à Cagliari pour y entrer chez les Frères Capucins du Monastère du Bon Chemin, mais il n’y fut pas accepté à cause de la fragilité de sa santé.
Mais il ne se laissa pas démoraliser pour autant : ayant attendu sa complète guérison il entra chez les franciscains en 1721. Frère Ignace, comme on l’appelait, fut envoyé dans divers couvents de son Ordre et, après quinze années de “pèlerinage” dans les autres couvents, il revint de nouveau à celui du Bon Chemin à Cagliari, où il resta définitivement, occupant jusqu’à sa mort, la charge de portier. Il avait un vrai esprit Franciscain : exemple vivant de pauvreté, il était tout à tous, et plus particulièrement les pauvres, les déshérités, les malades, aussi bien du point de vue corporel que spirituel : en somme, les pécheurs. Il en fit revenir beaucoup à la pratique religieuse par son exemple humble et fraternel. Pendant les dernières cinq années de sa vie, il vécut complètement aveugle, mais cela ne l’empêcha nullement de continuer à mener sa vie de moine, d’être toujours présent et d’accomplir avec droiture et sagesse les règlements qu’imposait son Ordre. Il décéda le 11 Mai 1781 et la renommée de sa sainteté ne cessa d’augmenter, au fur et à mesure que les grâces obtenues par son intercession augmentaient elles aussi. Le Pape Pie XII le Béatifia en 1940, puis le Canonisa en 1951.

Saint François de Girolamo, Jésuite (1641-1716)

La Vie des Saints nous fournit à chaque pas la preuve que Dieu bénit les grandes familles. François de Girolamo, né en Sicile, était l’aîné de onze enfants. Son enfance fut remarquable par une compassion innée pour les misères d’autrui. Un jour, il prenait un pain pour les pauvres, sans la permission de ses parents. Sa mère lui en adressa d’amers reproches: “Croyez-vous que l’aumône appauvrisse? dit-il à sa mère; regardez le buffet!” La mère regarda: aucun pain ne manquait. Entré jeune encore dans la Compagnie de Jésus, il s’y montra dès l’abord saint religieux dans la force du terme. Ce qu’il convient avant tout de remarquer en lui, c’est l’apôtre. Il demande un jour à ses supérieurs d’aller évangéliser les Indes et le Japon: “Les Indes et le Japon, lui est-il répondu, sont pour vous à Naples. Quant au martyre, les épines du ministère apostolique suffiront.” C’était vrai. Qu’il est beau de le voir chaque mois, la sonnette à la main, appeler Naples à la Sainte Communion, bravant toutes les intempéries des saisons et réussissant à amener jusqu’à vingt mille communiants, le même jour, à la Table sainte! Souvent l’église ne suffisait pas à ses prédications; une éminence en plein air lui servait de chaire, et l’on voyait les multitudes saisies d’émotion sous sa parole puissante. Avant d’aller prêcher, le missionnaire passait des heures en prière, déchirait sa chair à coups de discipline, et ne paraissait devant la foule que le coeur débordant des flammes de la charité qu’il avait puisée aux pieds du crucifix. Un jour, une personne scandaleuse qui l’avait interrompu dans un sermon vint à mourir; le Saint alla près de son lit funèbre et lui cria: “Où es-tu?” A ces mots, les lèvres du cadavre s’agitent et répondent: “En enfer!” Dieu, par une foule de miracles, centuplait la puissance apostolique de Son serviteur. Plusieurs fois l’on put constater sa présence en deux endroits simultanément; ses prophéties étaient de chaque jour, sa foi rendit la vie à un enfant mort, et sa parole ressuscita une multitude d’âmes à la vie de la grâce. Il prédit le jour de sa mort.

Martyrologe

L’anniversaire des bienheureux apôtres Philippe et Jacques. Philippe, après avoir converti à la foi du Christ presque toute la Scythie, fut crucifié et accablé sous les pierres à Hiérapolis en Asie, et termina ainsi glorieusement sa vie. Jacques, désigné dans l’écriture comme frère du Seigneur et premier évêque de Jérusalem, fut précipité du haut du Temple et eut les jambes brisées; enfin il expira la tête écrasée par le levier d’un foulon, et fut enseveli au même lieu, près du Temple.

A Rome, sur la voie Salaria, l’anniversaire du bienheureux prêtre Anthime. Après avoir brillé par ses vertus et ses prédications, il fut, durant la persécution de Dioclétien, précipité dans le Tibre, d’où un Ange le retira et le ramena à son oratoire. Dans la suite, il eut la tête tranchée, et entra victorieux dans le ciel.

A Rome encore, saint Evelle martyr, l’un des officiers de Néron. Témoin de la passion de saint Torpès, il crut au Christ, pour lequel il fut, lui aussi, décapité.

De plus à Rome, les saints martyrs Maxime, Bassus et Fabius, qui furent mis à mort, au temps de Dioclétien, sur la voie Salaria.

A Osimo, en Picenum (auj. les Marches), les saints martyrs Sisinius diacre, Dioclès et Florent, disciples du saint prêtre Anthime. Sous Dioclétien, ils furent assommés à coups de pierres et accomplirent ainsi leur martyre.

A Camerino, les saints martyrs Anastase et ses compagnons, qui, pendant la persécution de Dèce, furent mis à mort sous le préfet Antiochus.

Varennes, en France, saint Gengou martyr.

A Vienne, en Gaule, saint Mamert évêque. Pour détourner des calamités imminentes, il institua en cette ville des Litanies solennelles, les trois jours précédant l’Ascension du Seigneur. L’église universelle a, dans la suite, approuvé et adopté cette pratique.

A Souvigny, en France, la mise au tombeau de saint Mayeul, abbé de Cluny, dont la vie a été illustrée par la sainteté de ses mérites.

A Naples, en Campanie, saint François de Girolamo, prêtre de la Compagnie de Jésus et confesseur né à Grotaglia au diocèse de Tarente. Doué d’une charité et d’une patience exceptionnelles pour travailler au salut des âmes, il a été canonisé par le pape Grégoire XVI.

A San-Severino, dans les Marches, saint Illuminat confesseur.

A Cagliari, en Sardaigne, saint Ignace a Laconi, confesseur, de l’Ordre des Frères Mineurs Capucins, illustre par son humilité, sa charité et ses miracles. Le pape Pie XII l’a paré des honneurs des Saints.

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