De la férie : messe du lundi de la 4ème semaine de Carême

Sanctoral

 Sainte Louise de Marillac, Veuve

Louise de Marillac perdit sa mère dès sa première enfance et son père à l’âge de treize ans. Son attrait pour la piété et la pénitence la portait vers la vie cloîtrée des Clarisses. Mais la faiblesse de sa santé la retint dans le monde. Son isolement et les instances de sa famille l’engagèrent dans les liens du mariage. Devenue veuve au bout de quelques années, elle put enfin suivre entièrement les aspirations à la vie d’oraison, d’austérité, et de dévouement qui ne l’avaient jamais quittée. Sous la direction de saint Vincent de Paul, elle fut chargée d’abord de visiter, d’activer et de multiplier les Confréries de Charité qu’il avait établies à Paris et aux alentours. Mais l’action passagère de ces Confréries ne suffisait pas à guérir des misères continuelles. Louise de Marillac, de concert avec son sage et zélé directeur, s’adjoignit donc quelques filles dévouées qui se consacrèrent entièrement au service des pauvres et des malades, ainsi qu’à l’instruction chrétienne de l’enfance. C’était le grain de sénevé qui deviendrait un grand arbre, sous le nom de Compagnie des Filles de la Charité, et qui étendrait ses rameaux sur toutes les misères humaines. Aussi le saint directeur disait-il un jour à Louise de Marillac et à ses filles: « Courage, mes filles, si vous êtes fidèles à Dieu, Il vous fera la grâce de faire de grandes choses dont on n’a jamais ouï parler. Ne le voyez-vous pas déjà? Avait-on jamais entendu dire que des filles allassent servir de pauvres criminels? Avait-on vu des filles se donner au service des pauvres enfants abandonnés? A-t-on jamais ouï dire que des filles se soient données à Dieu pour servir des fous…? Avez-vous jamais ouï dire, écrivait-il un autre jour à Louise de Marillac, que des filles aient été aux armées pour soigner les blessés? » Toutes ces oeuvres extérieures de charité, inouïes jusqu’alors, ne pouvaient procéder que d’une intense charité intérieure, comme cette charité elle-même ne pouvait naître que d’une foi extraordinairement vive chez Louise de Marillac. C’est là, en effet, ce qui soutenait ses forces corporelles, toujours chancelantes. Aussi le Pape Pie XI déclarait-il, en proclamant les miracles de notre sainte, que les plus grands de tous étaient ceux de sa vie, de ses oeuvres, et de sa postérité, composée de quarante mille religieuses.

Saint Clément-Marie Hofbauer, l’apôtre de Vienne (1751-1820), rédemptoriste

Clément-Marie Hofbauer est né le 26 décembre 1751 à Tasswitz en Moravie et dut le jour à de très pieux et simples parents. Son père, un boucher était tchèque, sa mère était allemande. Après la mort prématurée de son père, la mère conduisit Clément-Marie devant un crucifix et lui dit: « Le Sauveur est maintenant ton père! Prends soin de marcher sur le chemin qui Lui agrée! » Apprenti boulanger, serviteur de couvent et étudiant, il s’efforçait sans cesse de se rapprocher de son grand but: être prêtre. Au cours d’un pèlerinage à Rome, il fit la connaissance des Rédemptoristes et entra dans cet Ordre. En 1785, le Saint fut ordonné prêtre, et après deux ans d’études supplémentaires, comme il était impossible sous le régime du joséphisme de fonder un couvent à Vienne, il alla à Varsovie, où il s’occupa très activement de l’Église nationale allemande de Saint-Benno de 1787 à 1808, surtout comme confesseur allemand. Dans cette église, on prêchait une sorte de Mission perpétuelle. Tous les jours on y prêchait deux fois en allemand et deux fois en polonais. Il considérait l’incertitude religieuse, si largement répandue, comme l’obstacle le plus redoutable au renouvellement intérieur. C’est pourquoi il était infatigable quand il s’agissait de prêcher la parole de Dieu. Des collaborateurs s’empressaient de venir à lui, et avec eux, il put fonder de nouveaux établissements de son Ordre et multiplier son activité missionnaire. Hofbauer, le propagateur de l’Ordre du Très Saint Rédempteur de ce côté des Alpes, est vénéré par l’Ordre comme son second fondateur. De nombreuses guerres avaient amené à Varsovie la pauvreté et la misère de la population. Le Saint déploya une grande activité charitable, fonda un orphelinat, une école populaire pour 350 enfants pauvres, un lycée. Sur l’ordre du gouvernement de Paris, il fut conduit avec ses compagnons à la forteresse de Küstrin, en 1808, et transféré à Vienne après quatre semaines de détention. Là, ce n’étaient pas seulement des gens du peuple qui assiégeaient son confessionnal — car ils le vénéraient comme le père des pauvres — mais des fonctionnaires influents et des hommes d’État du Congrès de Vienne, des savants connus et des artistes. C’est avant tout l’influence de Hofbauer qui fit échouer au Congrès le projet d’une église nationale allemande détachée de Rome, proposée par Wessenberg, et qui fit rapporter la législation du joséphisme. Le Saint mourut à Vienne le 15 mars 1820.

Martyrologe

A Césarée de Cappadoce, la passion de saint Longin, soldat, que l’on croit être celui qui perça de sa lance le côté du Seigneur.

Le même jour, l’anniversaire de saint Aristobule, disciple des apôtres, qui, ayant achevé le cours de sa prédication, consomma son martyre.

Dans l’Hellespont, saint Ménigne foulon, qui souffrit sous l’empereur Dèce.

En Egypte, saint Nicandre martyr. Pendant qu’il recherchait avec soin les restes des saints martyrs, il mérita lui-même d’être martyrisé, sous l’empereur Dioclétien.

A Cordoue, en Espagne, sainte Léocritie, vierge et martyre. Pour la foi du Christ, durant la persécution arabe, elle fut soumise à divers tourments, et décapitée.

A Thessalonique, sainte Matrone. Servante d’une femme juive, elle adorait le Christ en secret, se dérobant pour aller faire chaque jour la prière à l’église. Elle fut surprise par sa maitresse, qui lui infligea de multiples tourments, et finalement lui donna de si rudes coups de bâton qu’elle rendit à Dieu son âme innocente, en confessant le Christ.

A Riéti, saint Probe évêque, que les martyrs Juvénal et Eleuthère assistèrent au moment de sa mort.

A Vienne, en Autriche, saint Clément Marie Hofbauer, prêtre profès de la Congrégation du très saint Rédempteur. Il se rendit célèbre par ses nombreux travaux pour la gloire de Dieu, le salut des âmes et l’expansion de sa congrégation. Illustre par ses vertus et ses miracles, il a été inscrit ou nombre des saints par le Souverain Pontife Pie X.

A Capoue, saint Spécieux moine. Comme l’a écrit le bienheureux pape Grégoire, le frère de Spécieux vit son âme portée au ciel.

A Paris, sainte Louise de Marillac, veuve Le Gras, fondatrice, avec saint Vincent de Paul, de la Société des Filles de la Charité. Animée d’un très grand dévouement pour le soulagement des indigents, elle a été inscrite sur la liste des Saintes par le pape Pie XI.

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