L'allocution 'guerrière' d'Emmanuel Macron, 15 mars 2024
L’allocution ‘guerrière’ d’Emmanuel Macron, 15 mars 2024

Selon le président français, les pays occidentaux devraient « légitimement » se poser la question de l’envoi d’un contingent en Ukraine en cas de demande de Kiev et d’avancée significative des forces du Kremlin.

Macron sans enfants, Macron va-t-en-guerre avec les enfants des autres. Le président français Emmanuel Macron a une nouvelle fois réitéré que l’envoi de troupes terrestres en Ukraine ne peut être exclu a priori dans un entretien avec The Economist : « Si les Russes parvenaient à percer les lignes de front et s’il y avait une demande ukrainienne, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, on devrait légitimement se poser la question. »

Le leitmotiv macronien : la Russie ne peut pas gagner… quoi qu’il en coûte aux Français

Macron a expliqué à l’hebdomadaire britannique qu’écarter cette option sans l’envisager « reviendrait à ne pas tirer les leçons des deux dernières années de guerre », au cours desquelles les pays de l’Otan ont changé leur position sur l’envoi de chars, d’avions de combat et d’armes à longue portée. « Nous avons sans doute été trop hésitants à formuler les limites de notre action à quelqu’un qui ne les a plus et qui est l’agresseur », a ajouté le président français. « J’ai un objectif stratégique clair. La Russie ne peut pas gagner en Ukraine. Si la Russie gagne en Ukraine, nous n’aurons plus de sécurité en Europe. »

Selon le dirigeant français, la défaite de Kiev impliquerait l’exposition au danger d’invasion de la Moldavie, de la Roumanie, de la Pologne, de la Lituanie « et bien d’autres », en plus de la perte de crédibilité des dirigeants de l’Union qui ont alloué des milliards à l’Ukraine et déclaré que « le salut du continent était en jeu ».

Matteo Salvini totalement hostile à l’envoi de soldats italiens en Ukraine

La réponse du Kremlin a été immédiate. Selon la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, les déclarations du président français « sont en quelque sorte liées au jour de la semaine. C’est son cycle ».

Le vice-Premier ministre italien et leader de la Ligue Matteo Salvini a également commenté les déclarations de Macron. « Jamais un soldat italien ira mourir au nom de Macron. Voilà ce que je pense », a-t-il écrit sur X.

L’occupant de l’Elysée avait d’abord évoqué la possibilité d’envoyer des contingents de troupes occidentales en Ukraine en février dernier, puis l’avait réitéré dans les mois suivants. Ses propos avaient été accueillis comme « un signal dans la bonne direction » par le conseiller présidentiel de Kiev Mykhaïlo Podoliak, mais les alliés de l’Otan les avaient catégoriquement rejetés, soulignant que le déploiement de soldats dans le pays envahi n’était pas prévu. La seule nation à s’être ouverte à cette possibilité est la Pologne, la reléguant toutefois à un avenir indéterminé et la soumettant à l’approbation unanime des autres membres du Pacte atlantique.

Les élections européennes, la véritable raison des propos guerriers de Macron

De son côté, la Russie avait déclaré que l’arrivée des soldats de l’OTAN sur le front signifierait le début des hostilités entre la Fédération et le bloc dirigé par les États-Unis.

Mais l’enjeu est-il vraiment Kiev ou la prochaine échéance électorale, voire le poste de Président de la Commission européenne à la fin de son mandat français ? Les élections européennes pourraient être, en effet, l’occasion d’une défaite cuisante pour le parti Renaissance. Les propos guerriers de Macron s’inscrivent ainsi dans une volonté de détourner l’attention des électeurs du désastre, sur tous les plans, de la politique macronienne tout en agitant la peur de la guerre sur le territoire européen afin de mobiliser l’électorat derrière lui et le système. Et pourquoi pas, dans la perspective d’une Europe fédérale dont il serait le grand manitou…

On le sait, contraint par la peur, le vote se porte souvent sur les partis de l’establishment vus comme une sécurité. Macron le sait, Macron en joue, en multipliant des menaces russes fantasmagoriques selon de nombreux experts militaires.

Francesca de Villasmundo

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