Lucide quant aux abus de l’Eglise officielle en tous domaines, l’archevêque Carlo Maria Vigano, prélat italien issu de la sphère conciliaire, a eu l’honnêteté au cours de ses années d’analyse et d’étude de la crise de l’Eglise, d’en arriver à la conclusion que la source du problème remontait au concile Vatican II lui-même, et non uniquement à des causes secondaires telles une interprétation erronée et progressiste des textes conciliaires ou à un « concile des médias » opposé au vrai concile. A la suite de Mgr Lefebvre, le premier archevêque à avoir combattu Vatican II dans sa globalité et dénoncé la hiérarchie néo-moderniste et néo-protestante qui en est issue, l’ancien nonce apostolique du Saint-Siège a évoqué lui-aussi sans peur, et maintes fois, dans ces interventions écrites ou publiques, la « secte conciliaire » qui détient les rênes à Rome.  

La 5e Conférence internationale du Vatican (dont MPI a parlé ici) intitulée En explorant l’esprit, le corps et l’âme. Comment l’innovation et les nouveaux systèmes de distribution améliorent la santé humaine ne pouvait pas le laisser indifférent : la brochette d’intervenants sorti tout droit de plus pur sérail mondialiste, arc-en-ciel et anticatholique, aurait de quoi interpeller même le plus accommodant des afficionados bergogliens.

Dans une tribune publiée par le site américain Lifesitenews, le 20 avril 2021, Mgr Vigano, avec des mots qui rappellent les fortes dénonciations énoncées en son temps par Mgr Lefebvre, -on pense à sa critique implacable de justesse de la première rencontre inter-religieuse d’Assise-,  condamne cette Conférence qui manifeste, souligne-t-il, la renonciation par le Saint-Siège de sa « mission surnaturelle » pour devenir « le serviteur du Nouvel Ordre Mondial et du globalisme maçonnique dans un contre-magistère antichristique ». Il parle aussi de « la superposition sur la véritable Église d’une secte de modernistes hérétiques et dépravés qui ont l’intention de légitimer l’adultère, la sodomie, l’avortement, l’euthanasie, l’idolâtrie et toute perversion de l’intellect et de la volonté » et d’une « véritable Église est maintenant éclipsée, niée et discréditée », « trahie même par celui qui occupe le plus haut trône. »

 « Du 6 au 8 mai 2021, aura lieu la cinquième Conférence internationale du Vatican, intitulée Explorer l’esprit, le corps et l’âme. Unissez-vous pour prévenir et unissez-vous pour guérir. Une initiative mondiale de soins de santé : comment l’innovation et les nouveaux systèmes de prestation améliorent la santé humaine. L’événement est organisé par le Conseil Pontifical pour la Culture, la Fondation Cura, la Fondation Science et Foi et Stem for Life.

Michael Haynes de LifeSiteNews a rendu compte des sujets à traiter et des participants, dont le tristement célèbre Anthony Fauci, dont les conflits d’intérêts scandaleux ne l’ont pas empêché de prendre en charge la gestion de la pandémie aux États-Unis; Chelsea Clinton, adepte de l’Église de Satan et fervente défenseur de l’avortement; le gourou du Nouvel Âge Deepak Chopra; Dame Jane Goodall, environnementaliste et experte en chimpanzés; les PDG de Pfizer et Moderna; des représentants de Big Tech; et toute une série d’avorteurs, de malthusiens et de mondialistes connus du grand public. La conférence a recruté cinq journalistes éminents comme modérateurs, qui proviennent exclusivement de médias de gauche tels que CNN, MSNBC, CBS et Forbes.

Cette conférence – en collaboration avec le Conseil pour le capitalisme inclusif de Lynn Forester de Rothschild, le Pacte mondial sur l’éducation et le Panthéon interreligieux qui se tiendra en juin à Astana, au Kazakhstan – est la énième confirmation scandaleuse d’un départ inquiétant de l’actuelle Hiérarchie, et en particulier ses plus hauts membres romains, issus de l’orthodoxie catholique. Le Saint-Siège a délibérément renoncé à la mission surnaturelle de l’Église, se faisant le serviteur du Nouvel Ordre Mondial et du globalisme maçonnique dans un contre-magistère antichristique. Les mêmes Dicastères romains, occupés par des gens idéologiquement alignés avec Jorge Mario Bergoglio et protégés et promus par lui, continuent maintenant sans retenue dans leur travail implacable de démolition de la foi, de la morale, de la discipline ecclésiastique et de la vie monastique et religieuse, dans un effort aussi vain que sans précédent pour transformer l’Épouse du Christ en une association philanthropique asservie aux Grandes Puissances. Le résultat est la superposition sur la véritable Église d’une secte de modernistes hérétiques et dépravés qui ont l’intention de légitimer l’adultère, la sodomie, l’avortement, l’euthanasie, l’idolâtrie et toute perversion de l’intellect et de la volonté. La véritable Église est maintenant éclipsée, niée et discréditée par ses propres pasteurs, trahie même par celui qui occupe le plus haut trône.

Le fait que l’Église profonde ait réussi à élire son propre membre pour mener à bien ce plan infernal en accord avec l’État profond n’est plus un simple soupçon, mais un phénomène sur lequel il est désormais essentiel de s’interroger et d’éclairer. La soumission de la Cathedra veritatis aux intérêts de l’élite maçonnique se manifeste dans toutes ses preuves, dans le silence assourdissant des Sacrés Pasteurs et dans la stupéfaction du Peuple de Dieu, abandonné à lui-même.

Démonstration supplémentaire de cette libido serviendi dégénérée du Vatican vers l’idéologie mondialiste est le choix des orateurs pour donner des témoignages et des conférences : partisans de l’avortement, de l’utilisation du matériel fœtal dans la recherche, du déclin démographique, de l’agenda LGBT pan-sexuel, et enfin et surtout, du récit sur le Covid et les soi-disant vaccins. Le cardinal Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture, est certainement l’un des principaux représentants de l’Église profonde et du progressisme moderniste, ainsi qu’un partisan du dialogue avec la tristement célèbre secte maçonnique et un promoteur de la célèbre Cour des Gentils. Il n’est donc pas surprenant que parmi les organisateurs de l’événement figure la Fondation Stem for Life, qui se définit fièrement comme « une organisation non confessionnelle, non partisane et exonérée d’impôts, dont l’objectif est de créer un mouvement visant à accélérer le développement des thérapies cellulaires ».

En y regardant de plus près, le sectarisme et l’esprit partisan de la Conférence du Vatican sont mis en évidence par le sujet qu’elle aborde, les conclusions qu’elle cherche à tirer, ses participants et ses sponsors. Même l’image choisie pour promouvoir la Conférence est extrêmement éloquente : un gros plan de la fresque de Michel-Ange de la Création au plafond de la Chapelle Sixtine, dans laquelle la main de Dieu le Père tend la main vers la main d’Adam, mais les deux mains couvertes de gants chirurgicaux jetables, rappelant les règles de la nouvelle « liturgie de la santé » et laissant entendre que le Seigneur lui-même pourrait propager le virus.

Dans cette représentation sacrilège, l’ordre de la Création est subverti en anti-création thérapeutique, dans laquelle l’homme se sauve et devient l’auteur fou de sa propre « rédemption » de santé. Au lieu de la cuve purificatrice du Baptême, la religion Covid propose le vaccin, porteur du handicap et de la mort, comme seul moyen de salut. Au lieu de la foi en la révélation de Dieu, nous trouvons la superstition et l’assentiment irrationnel à des préceptes qui n’ont rien de scientifique à leur sujet, avec des rites et des liturgies qui imitent la vraie religion dans une parodie sacrilège.

Ce choix d’illustration a une sonnerie aberrante et blasphématoire, car il utilise une image bien connue et évocatrice pour insinuer et promouvoir un récit faux et tendancieux qui dit qu’en présence d’une grippe saisonnière, dont le virus n’a toujours pas été isolé selon les postulats de Koch et qui peuvent être efficacement guéris à l’aide des traitements existants, il est nécessaire d’administrer des vaccins qui sont reconnus inefficaces et qui sont encore en phase d’expérimentation, avec des effets secondaires inconnus, et dont les producteurs ont obtenu un bouclier criminel d’immunité pour leur distribution. Les victimes immolées sur l’autel de la santé Moloch, des enfants démembrés au troisième mois de grossesse afin de produire le sérum génique aux milliers de personnes qui ont été tuées ou mutilées, n’arrêtent pas la machine infernale de Big Pharma, et il est à craindre une résurgence du phénomène au cours des prochains mois.

On se demande si le zèle de Bergoglio pour la diffusion du sérum génique n’est pas aussi motivé par des raisons économiques de base, en compensation des pertes subies par le Vatican et les diocèses suite au verrouillage et à l’effondrement de la fréquentation des fidèles à la messe et aux sacrements. En revanche, si le silence de Rome sur la violation des droits humains et religieux en Chine a été payé par la dictature de Pékin avec des prébendes substantielles, rien n’empêche la réplication de ce schéma à grande échelle en échange de la promotion des vaccins par le Vatican.

La Conférence prendra bien évidemment soin de ne pas mentionner, même indirectement, l’enseignement perpétuel du Magistère sur des questions morales et doctrinales de la plus haute importance. À l’inverse, l’éloge sycophantique de la mentalité mondaine et de l’idéologie dominante sera la seule voix, avec le répertoire œcuménique amorphe inspiré par le Nouvel Âge.

Je note qu’en 2003 le même Conseil Pontifical pour la Culture a condamné la méditation du yoga et, plus généralement, la pensée New Age comme étant incompatible avec la foi catholique. Selon le document du Vatican, la pensée New Age « partage avec un certain nombre de groupes internationaux influents l’objectif de remplacer ou de transcender des religions particulières afin de créer un espace pour une religion universelle qui pourrait unir l’humanité. Étroitement lié à cela, il y a un effort très concerté de la part de nombreuses institutions pour inventer une éthique mondiale, un cadre éthique qui refléterait la nature globale de la culture, de l’économie et de la politique contemporaines. De plus, la politisation des questions écologiques colore certainement toute la question de l’hypothèse Gaia ou du culte de la Terre-Mère. »(2.5). Il va sans dire que les cérémonies païennes par lesquelles la basilique Saint-Pierre a été profanée en l’honneur de l’idole de pachamama s’inscrivent parfaitement dans cette « politisation des questions écologiques » dénoncée par le document du Vatican de 2003, et qui est aujourd’hui au contraire promue sine glossa par le dénommé magistère bergoglien, à commencer par Laudato Sì et Fratelli Tutti.

À La Salette, Notre-Dame nous a avertis : « Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist. » Ce ne sera pas la Sainte Église, indéfectible par les promesses du Christ, qui perdra la Foi : ce sera la secte qui occupe le Siège du Très Bienheureux Pierre et que nous voyons aujourd’hui propager l’anti-évangile du Nouvel Ordre Mondial. Il n’est plus possible de se taire, car aujourd’hui notre silence ferait de nous des complices des ennemis de Dieu et du genre humain. Des millions de fidèles sont dégoûtés par les scandales innombrables des pasteurs, par la trahison de leur mission, par la désertion de ceux qui, par ordre sacré, sont appelés à témoigner du Saint Evangile et non à soutenir l’établissement du royaume de l’Antéchrist.

Je prie mes Frères dans l’épiscopat, les prêtres, les religieux, et d’une manière particulière les fidèles laïcs qui se voient trahis par la Hiérarchie, d’élever la voix pour exprimer avec un esprit de véritable obéissance à Notre Seigneur, Chef du Corps mystique, une dénonciation ferme et courageuse de cette apostasie et de ses auteurs. J’invite chacun à prier pour que la Divine Majesté soit émue de compassion et intervienne à notre aide. Que la Très Sainte Vierge, terribilis ut castrorum acies ordinata, intercède devant le Trône de Dieu, compensant par ses mérites l’indignité de ses enfants qui l’invoquent avec le titre glorieux d’Auxilium Christianorum.

+ Carlo Maria Viganò, archevêque, 20 avril 2021, Feria Tertia infra Hebdomadam II » (©Traduction de Francesca de Villasmundo)

Plus que jamais les mots prophétiques de Mgr Lefebvre se concrétisent : vingt ans après le Concile, à cause de ce Concile et de son esprit moderniste, protestant, évolutif, progressiste, et apostat, il voyait déjà « les étapes se précipiter, aller encore plus vite » pour « en arrive[r] à la destruction totale de l’Église ». Le texte de Mgr Vigano, traduit ci-dessus, illustre cette destruction accomplie en un demi-siècle d’apostasie promue par l’Eglise post-concile, et par tous les papes conciliaires qui furent à sa tête, de Paul VI à François, Jean-Paul II et sa rencontre d’Assise et Benoit XVI et son étrange théologie inclus. Chacun de ces papes a posé, d’une manière ou d’une autre, sa pierre angulaire à la transformation de « l’Épouse du Christ en une association philanthropique asservie aux Grandes Puissances » et à la propagation de « l’anti-évangile du Nouvel Ordre Mondial », François mettant sa touche finale à l’ouvrage… d’auto-démolition de l’Eglise.

 Francesca de Villasmundo

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