Pilotes russes près d'un Su-34 sur la base aérienne de Hmeimim

Tandis que le camp occidental aboie, la Russie agit. Selon le bon-sens commun, l’insulte est la force des faibles. Si on en juge aux insultes dont la Russie est abreuvée par les représentants des USA, du Royaume-uni et même de François Hollande -qui, ces derniers jours, n’a pas voulu être en reste-, cela est très rassurant pour l’avenir de la politique internationale, d’autant plus que face à l’insulte, les autorités russes restent de marbre et poursuivent imperturbablement leurs objectifs. La ratification par Vladimir Poutine le 12 octobre de l’accord sur le déploiement permanent des forces aériennes russes en Syrie, en est l’illustration:

« Le groupe d’aviation russe est déployé sur la base aérienne de Hmeimim en Syrie à la demande du président syrien. La Russie pourra utiliser gratuitement la base aérienne ainsi que toute l’infrastructure et le territoire nécessaire.»,  « Les actions du groupe d’aviation russe sont menées conformément à la décision de son commandant et d’après les projets convenus par les parties concernées »,  « La composition du groupe d’aviation russe est déterminée par la partie russe en coordination avec la partie syrienne. Armements, munitions, équipements et matériel, nécessaires pour que le groupe aéronautique russe effectue les tâches visant à assurer la sécurité et la vie de son personnel, sont livrés sur le territoire de la République arabe syrienne sans perception de droits ni taxes », indique Sputnik.
En d’autres termes, les Américains et leurs complices, sauf surprise improbable, ont perdu la guerre en Syrie. Alep va selon toutes probabilités, être entièrement libérée dans les semaines ou les mois à venir. Alep libérée, la Syrie toute entière va l’être.  Pour le moment la seule tactique que la coalition américano-siono-sunnite ait trouvé, se résume a tenter de diaboliser la Russie vis-à-vis de l’opinion mondiale en déversant à son propos des tombereaux d’accusations mensongères assorties de menaces. Mais Poutine ne se soucie que des intérêts et de l’opinion publique de la Russie et justement, il est toujours gratifié de 85% d’opinions favorables dans son immense pays. Même si Hillary Clinton prenait les rênes du pouvoir, sa brillante idée d’une zone d’exclusion aérienne au nord de la Syrie dans laquelle les terroristes “modérés” (ne pas rire!) seraient à l’abri de l’Armée de reconquête syrienne, n’est tout simplement pas applicable du fait de la ratification de l’accord sur le déploiement permanent des forces aériennes russes en Syrie, que vient de signer Vladimir Poutine. Car jamais la Russie ne permettra qu’une zone du ciel syrien échappe à l’autorité de Damas, par un quelconque traité.  D’une part, le Conseil de Sécurité de l’ONU ne peut ratifier que les projets qui sont votés par la majorité de ses membres et à condition qu’aucun de ses cinq membres permanents n’oppose son véto.
D’autre part c’est une question de rapport de forces:
Beaucoup de gens passent à coté du fait qu’il est impossible d’imposer une zone d’exclusion aérienne sur un pays ayant un système de défense aérienne suffisamment puissant, comme la Syrie. Dans un premier temps, le système de défense aérien devrait être neutralisé, et la campagne aérienne pour le faire serait très coûteuse et pourrait entraîner des pertes massives d’équipement et de personnel. Mais les Russes ont rendu cette étape nettement plus difficile en introduisant leur système S-300. C’est un système autonome, mobile, auto-tracté qui peut détruire des objets dans le ciel sur une grande partie de la Syrie, mais aussi au dessus de la Turquie. Il est très difficile de le suivre à la trace, car il peut utiliser des tactiques de «frapper et disparaître», lancer une attaque et se dégager loin dans une direction aléatoire sur un terrain accidenté. (Source Dmitri Orlov – Traduction ici).
“Le terrorisme par procuration”, une tactique de guerre US
 
La tactique du «terrorisme par procuration» mise au point par Zbigniew Brzezinski et Jimmy Carter, est en train d’échouer en Syrie. Cette tactique développée pour l’Afghanistan y a remporté un succès immédiat puisque l’armée soviétique a été vaincue, mais les véritables vainqueurs ont été les terroristes islamistes. 
 
Depuis lors, cette tactique a échoué à chaque fois, sauf, évidemment, si le but inavouable de ces diverses opérations était et est encore, de semer le chaos. Si les stratèges américains sont quelque peu rationnels, cela expliquerait qu’ils continuent de l’utiliser en dépit de ses échecs apparents. Cette tactique a été notamment mise en œuvre contre la Russie en Tchétchénie où elle a subi un échec retentissant, tant dans le soutien des terroristes islamiques qui n’ont pas pu implanter dans le Caucase russe un pouvoir islamiste, que dans la tentative d’y semer le chaos, puisque ce pays est désormais pacifié et que la Russie est non seulement sortie  victorieuse de l’épreuve, mais qu’en plus elle est sortie renforcée sur le plan intérieur autant que sur le plan international. Malgré leur défaite, les Américains ont donné à cette occasion une leçon à Poutine que celui-ci a bien retenue.
 
Face au “terrorisme par procuration” des USA, la Russie a développé le contre-terrorisme. Car c’est bien à ce modèle russe développé en Tchétchénie que les troupes terroristes “procurées” par les Américains se retrouvent confrontées en Syrie. La présence permanente de l’armée russe en Syrie est la réponse de Poutine aux aboiements médiatiques. C’est sur cette opposition terrorisme/contre-terrorisme que les deux plus grandes puissances de la terre se font front actuellement en Syrie. 
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“Terrorisme par procuration”, échec ou réussite ?

Pour mémoire, rappelons que le régime actuel du Kosovo est l’abcès laissé au cœur de l’Europe par les alliés américains adeptes du terrorisme par procuration. Il faut leur rendre cette justice qu’ils n’ont pas épargné leur propre pays de cette brillante tactique puisqu’ils l’ont utilisé contre eux-mêmes. En effet, l’attentat à l’avion du World Trade Center de New York relève probablement de cette tactique puisqu’elle a été perpétrée par al-Qaïda, leur créature, avec toutes les incohérences qui ont été largement pointées par de nombreux experts depuis. Un attentat, en tout état de cause, qui leur a servi de prétexte pour attaquer l’Irak, où il n’y avait alors aucun terroriste. Mais leurs efforts ont abouti à la génération spontanée des milliers de terroristes issus des rangs de l’armée irakienne défaite et humiliée qui a abouti à la création de l’État islamique.

Afin de ne laisser aucune chance au Moyen-Orient (et indirectement à l’Europe, Russie comprise) les Etats-unis ont lancé parallèlement une opération “faux-mecs” avec les fameux Printemps arabes qui ont débouché à coup d’islamistes modérés, au chaos en Libye. L’Égypte en a réchappé de peu pour le moment. Ainsi le Moyen-Orient s’est retrouvé pris en étau par les troupes terroristes qui combattent sous faux drapeau pour les Américains et leurs alliés.

Le contre-terrorisme russe

C’était le chaos généralisé assuré sans l’impertinence des Russes qui sont venus y fourrer leur nez, non sans avoir protégé leurs arrières. Le contre-feu russe se moque du qu’en dira-t-on, il suit son objectif sans rodomontades, mais une fois lancé, il ne s’arrête plus. A moins de vouloir déclencher une troisième guerre mondiale, les Américains vont perdre la partie en Syrie, mais ils n’auront pas manqué d’y répandre le chaos et ne doutons pas qu’ils vont continuer de jouer à la guéguerre froide, à coup de propagande hystérique anti-Poutine. Le chaos généré en Syrie n’est pas perdu du point-de-vue de la théorie de Brzezinski, il laissera des traces durables bien au-delà de la région, notamment par l’immigration, tant rien ne se propage mieux que le désordre. La seule échappatoire à la défaite des Américains en Syrie serait de déclencher la IIIème guerre mondiale. D’un point-de-vue rationnel cela est fortement improbable, tant cela leur retomberait automatiquement sur le nez. Cette hypothèse est cependant loin d’être exclue tant il est vrai que le pouvoir US, avec ses contradictions internes, semble courir comme un poulet sans tête.

emiliedefresne@medias-presse.info

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