Samedi des Quatre-Temps

Le samedi était le Plus solennel des jours de Quatre-Temps que l’Église y ordonnait ses prêtres dans la basilique de Saint-Pierre. Le samedi des Quatre-Temps a toujours sa Station dans la vaste basilique élevée par Constantin et reconstruite au XVI° et XVII° siècles par les Papes, sur la colline du Vatican, à l’endroit où Pierre fut mis à mort pour le Christ et où reposent ses reliques. La nuit des Ordinations on faisait au peuple assemblé dans la basilique douze longues lectures dont les six lectures actuelles de la messe sont un vestige. Cette ordination de décembre était la seule que Rome connût autrefois. La date était donc importante : tout, du reste, dans la messe porte la marque d’une liturgie ancienne, qui nous rappelle, avec de nombreuses lectures entremêlées de répons et d oraisons, la forme primitive de l’Avant-Messe. L’âme qui se laisse pénétrer par les beaux textes de ce samedi des Quatre-Temps de l’Avent se sent envahie comme d’une sainte impatience. Avec l’Eglise, elle relit les plus belles prophéties d’Isaïe, « elle aspire à la nouvelle naissance du Fils unique de Dieu, qui doit venir nous délivrer du péché » (2ème oraison), et elle attend avec confiance le Seigneur Jésus qui va nous délivrer de nos ennemis « en détruisant l’Antéchrist par l’éclat de son avènement » (Epître). Une fois de plus, l’Evangile évoque l’image de saint Jean-Baptiste, le Précurseur, qui prépare les âmes à la venue du Sauveur. On retrouve de même évangile à la messe du lendemain, parce qu’autrefois l’ordination se faisait le soir, se prolongeait bien avant dans la nuit, et, en empiétant sur le dimanche, lui servait de liturgie.

Sainte Victoire, Vierge et Martyre, vingt-trois décembre
Elle eut, à la demande de son fiancé, le cœur percé d’un coup d’épée par le bourreau.

Sanctoral

Sainte Victoire, Vierge et Martyre

Sainte Victoire naquit à Tivoli, près de Rome, de parents nobles et chrétiens, au IIIème siècle. Elle fut fiancée à un païen, nommé Eugène. Sainte Anatolie, sa sœur ou son amie, était aussi accordée à un païen du nom d’Aurèle ; mais elle ne voulait point d’autre époux que Jésus-Christ. Aurèle, qui avait une entière passion pour elle, pria sainte Victoire de travailler à cette alliance et de vaincre la résistance de sa fïancée. Sainte Victoire trouva pour cela des paroles très pressantes ; mais sainte Anatolie lui répondit entre autres choses : « Ma chère sœur, le jour que je distribuai aux pauvres le prix de mes joyaux, j’eus une vision, dans laquelle un jeune homme me parut avec un diadème d’or sur la tête, vêtu de pourpre et couvert de pierres précieuses. Il me dit d’un air agréable et d’un visage plein de gaieté : “Ô virginité, qui êtes toujours dans la lumière et jamais dans les œuvres de ténèbres !” À ces paroles, je m’éveillai fort triste de n’avoir pas entendu le reste ; et je me jetai à terre, les larmes aux yeux, priant Jésus-Christ que celui qui m’avait dit ce peu de mots continuât de m’instruire. Comme, j’étais ainsi prosternée, le même jeune homme ajouta : “La virginité est une pourpre royale, qui relève celles qui en sont revêtues au-dessus de toutes les autres. La virginité est une pierre d’un prix inestimable ; la virginité est le trésor immense du Roi des rois. Les voleurs tâchent de la ravir à ceux qui la possèdent ; conservez,-la avec toute la diligence possible, et soyez d’autant plus sur vos gardes pour la conserver, que vous la possédez dans un degré plus éminent.” » Un discours si puissant et si pathétique toucha vivement sainte Victoire. Elle fut heureusement vaincue par celle qu’elle avait entrepris de vaincre ; et, ayant pris la résolution de demeurer vierge, elle vendit, comme sainte Anatolie, ce qu’elle avait de bagues et d’autres vains ornements, et en donna tout l’argent aux pauvres. Dès qu’Eugène et Aurèle surent la résolution de ces deux généreuses filles, ils n’épargnèrent rien pour les obliger à en venir au mariage. Ils s’adressèrent pour cela à l’empereur même, et ils en obtinrent la permission de les enlever et de les mener en leurs maisons de campagne, pour tâcher de les gagner, ou par la douceur, ou par les menaces et même par les mauvais traitements. Sainte Victoire, fut à l’épreuve de toutes les sollicitations et de tous les outrages d’Eugène. Il la garda quelques années dans sa maison, pendant lesquelles il ne lui faisait donner pour nourriture qu’un morceau de pain le soir. Il lui fit aussi beaucoup d’autres maux indignes de sa naissance et de sa vertu, pour la réduire à l’épouser et à adorer les idoles. Mais ce fut inutilement. Sainte Victoire demeura invincible au milieu de tant de supplices. Elle eut même l’adresse, dans le peu de liberté qu’elle avait, de gagner plusieurs épouses à Jésus-Christ, en persuadant à plusieurs jeunes filles qui venaient la voir de lui consacrer leur pureté virginale. Adelme, évêque des Saxons occidentaux, en Angleterre, qui a composé son histoire en vers héroïques, rapportés par Surius en ce jour, dit qu’elle en assembla jusqu’à soixante qui menaient une vie angélique et qui chantaient, jour et nuit, des hymnes et des psaumes en l’honneur du vrai Dieu. Il ajoute qu’elle fit plusieurs miracles. Enfin, Fugène, lassé de sa persévérance, obtint de Julien, pontife du Capitole et comte des temples, un bourreau nommé Tiliarque pour la faire mourir. Celui-ci lui donna un coup d’épée dans le cœur, et en fit une glorieuse martyre de Jésus-Christ. Ce fut sous la persécution de Dèce, le 23 décembre de l’année 253, saint Lucius Ier étant Pape et Émilien empereur. Le malheureux qui lui avait donné le coup de la mort, devint aussitôt lépreux ; et au bout de six jours, il mourut rongé de vers. Le corps de la Sainte fut enterré là où elle avait été exécutée. Sa mémoire est marquée dans les quatre Martyrologes et principalement en celui d’Adon. Il y a plusieurs autres Saintes du nom de Victoire, qu’il ne faut pas confondre avec cette illustre victime de la chasteté.

Saint Servule, Infirme et Mendiant, vingt-trois décembre
Depuis l’âge le plus tendre jusqu’à la fin de sa vie, il demeura paralytique, étendu sous un portique près de l’église de saint Clément.

Saint Servule, Infirme et Mendiant († 670)

Saint Servule fut un parfait modèle de soumission à la Volonté divine; il serait difficile d’en présenter un plus consolant aux personnes affligées par la pauvreté, les maladies et les autres misères de la vie. C’est saint Grégoire le Grand qui nous raconte son édifiante histoire: “Nous avons vu, dit-il, sous le portique qui mène à l’église Saint-Clément, un pauvre homme nommé Servule, que tout le monde à Rome a connu comme nous. Il était privé de tous les biens de ce monde; une longue maladie l’avait réduit à un état pitoyable: depuis sa jeunesse, il était paralysé de tous ses membres. Non seulement il ne pouvait se tenir debout, mais il était incapable de se soulever de son lit; il ne pouvait ni s’asseoir, ni se tourner d’un côté ou d’un autre, ni porter la main à sa bouche. Rien en lui n’était sain que les yeux, les oreilles, la langue, l’estomac et les entrailles. “Cet infortuné, instruit des mystères de la religion, méditait sans cesse sur les souffrances du Sauveur; aussi ne se plaignait-il jamais. Il était environné des soins de sa mère et de son frère. Ni la mère, ni les enfants n’avaient jamais fait aucune étude; cependant le paralytique s’était fait acheter des livres pieux, en particulier les Psaumes et les saints Évangiles, et il demandait aux religieux qui venaient le visiter sur son grabat de lui en faire des lectures. Il apprit ainsi ces livres par coeur; il passait les jours et une partie des nuits à les chanter, à les réciter, à les méditer, et sans cesse il remerciait le Seigneur de l’avoir pris pour une victime associée aux douleurs et aux souffrances de Jésus-Christ. “Beaucoup d’aumônes affluaient à la cabane du paralytique, en sorte qu’il se trouvait véritablement riche en sa pauvreté; après avoir prélevé ce qui était nécessaire à sa subsistance et à celle de sa mère, il donnait tout le reste aux indigents, qui se rassemblaient souvent près de lui pour s’édifier de sa parole et de ses vertus. Son lit de douleur était une chaire de prédication d’où il convertissait les âmes. Quand le temps fixé par Dieu pour récompenser sa patience et mettre un terme à sa douloureuse vie fut arrivé, Servule sentit la paralysie attaquer les parties vitales de son corps, et il se prépara à la mort. “Au dernier moment, il pria les assistants de réciter les psaumes avec lui. Tout à coup il poussa un grand cri: “Ah! n’entendez-vous pas cette mélodie, qui résonne dans le Ciel!” A ce moment son âme s’échappa de son corps, lequel répandit, jusqu’à sa sépulture, une odeur merveilleuse.”

Bienheureux Nicolas Factor, Prêtre, Premier Ordre Franciscain, vingt-trois décembre
Sa beauté lui causait bien des tentations ; mais sa modestie, son humilité et sa piété ont réduit à néant tous les pièges des mauvais esprits, de sorte qu’il a conservé intacte la pureté de son corps et de son âme.

Bienheureux Nicolas Factor, Prêtre, Premier Ordre Franciscain

La fête des SS. Pierre et Paul en 1520 était l’anniversaire de Nicolas. Ses parents étaient de fervents chrétiens de Valence, en Espagne. Dès l’âge de cinq ans, il montrait déjà les signes de sa sainteté future. Il jeûnait trois fois par semaine et donnait aux pauvres la nourriture qu’il ne touchait pas. Avec des paroles joyeuses, il réconfortait les malades et, en visitant la léproserie, il embrassait parfois les blessures des affligés. Une servante maure de sa maison fut si affectée par la conduite du saint enfant qu’elle fut attirée par la foi catholique, suivit des instructions et se fit baptiser. En tant que jeune homme, il a poursuivi ses œuvres d’amour et a encouragé ses compagnons et camarades de classe à faire de même. Pendant ce temps, son père était occupé à faire des projets pour son fils, si distingué par ses talents brillants et sa belle apparence. Nicolas, cependant, voyait dans les projets de son père un grand danger de se détourner du chemin des commandements de Dieu. Après mûre réflexion et conseils, il résolut d’entrer dans l’Ordre de Saint-François et revêtit le saint habit au couvent de Valence. Après avoir terminé son noviciat et ses études et avoir été ordonné prêtre, Nicolas demanda à être envoyé dans les missions étrangères. La demande ne fut pas accordée par ses supérieurs, mais ils l’envoyèrent prêcher et convertir les mahométans, très nombreux en Espagne à cette époque. Avec la bénédiction de l’obéissance, le bienheureux Nicolas Factor a accepté avec joie la tâche qui lui était assignée et il a été récompensé par un succès remarquable. Les moyens qu’il employait étaient la prière ininterrompue et la rigoureuse mortification intérieure et extérieure. Il n’entrait jamais en chaire sans avoir d’abord suivi la discipline à trois reprises. On raconte que pendant deux ans il veilla chaque nuit au pied de la croix, méditant sur les souffrances de notre Sauveur. Malgré ces austérités, son teint restait toujours rougeâtre et il était affable et joyeux dans ses relations avec les autres. Sa beauté lui causait bien des tentations ; mais sa modestie, son humilité et sa piété ont réduit à néant tous les pièges des mauvais esprits, de sorte qu’il a conservé intacte la pureté de son corps et de son âme. Dieu lui permit de lire dans le cœur des hommes et, à plusieurs reprises, il se présenta soudain à des malheureux qui étaient sur le point de se suicider, leur montra la gravité de leurs péchés et les dissuada de réaliser leur dessein impie. Il connut également un grand succès dans diverses fonctions au sein de l’ordre lui-même, comme maître des novices, tuteur, définiteur et confesseur des clarisses de Madrid et de Valence. Riche de mérites, le bienheureux Nicolas Factor fut finalement rappelé chez lui pour recevoir sa récompense céleste le 23 décembre 1583, au couvent de Marie et Jésus, près de Valence. En raison de la grande foule qui s’était rassemblée pour voir le corps, il resta en état pendant dix jours dans l’église. Une odeur agréable s’en dégageait et elle restait aussi flexible que le corps d’une personne vivante. Trois ans après sa mort, le roi Philippe II d’Espagne souhaita la revoir, et elle se révéla toujours intacte. En raison des nombreux miracles accomplis sur sa tombe, le pape Pie VI béatifia le bienheureux Nicolas Facteur le 18 août 1786.

Martyrologe

A Rome, sainte Victoire, vierge et martyre. Durant la persécution de l’empereur Dèce, étant fiancée à un païen nommé Eugène et ne voulant ni se marier ni sacrifier, elle eut, à la demande de son fiancé, le cœur percé d’un coup d’épée par le bourreau, après avoir par de nombreux miracles, gagné à Dieu un grand nombre de vierges.

A Nicomédie, la passion des saints Migdoine et Mardoine. L’un fut brûlé durant la persécution de Dioclétien, l’autre mourut dans une fosse où on l’avait jeté. En ce même temps souffrit aussi un diacre de saint Anthime, évêque de Nicomédie. Comme il portait des lettres aux martyrs, il fut arrêté par les païens qui le lapidèrent, et s’en alla ainsi vers le Seigneur.

Au même lieu, l’anniversaire de vingt bienheureux martyrs, dont la même persécution de Dioclétien fit, par d’horribles tourments, les martyrs du Christ.

En Crète, les saints martyrs Théodule, Saturnin, Eupore, Gélase, Eunicien, Zétique, Léomène, Agathope, Basilide et Évariste, qui durant la persécution de Dèce souffrirent de cruelles tortures et furent décapités.

A Rome, le bienheureux Servule. D’après le pape saint Grégoire, depuis l’âge le plus tendre jusqu’à la fin de sa vie, il demeura paralytique, étendu sous un portique près de l’église de saint Clément. Enfin, invité par le chant des Anges, il passa de la terre à la gloire du paradis. Dieu a très souvent opéré des miracles à son tombeau.

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