Un livre pour mieux connaître, aimer Dieu selon le coeur de Thérèse, et surtout nous confier à celle qui disait avant de partir : « Si le bon Dieu exauce mes désirs, mon Ciel se passera sur la terre jusqu’à la fin du monde. Oui, je veux passer mon Ciel à faire du bien sur la terre. »
Pour les 150 ans de la naissance de sainte Thérèse, les livres sur sainte Thérèse fleurissent en nombre. Celui-ci est puissant, original et passionnant, “Pour la plus grande sainte des temps modernes”.
« Les saints sont comme des lanceurs d’alerte. Chacun avec sa personnalité et ses charismes propres, fait davantage scintiller certains aspects de la sainteté. Chez sainte Thérèse, c’est la « petitesse humaine’’ ; quant à l’apanage de Dieu qui la bouleversera le plus, c’est son amour miséricordieux.
Véronique Gay-Croisier nous présente Thérèse – grande maîtresse de vie spirituelle -, en répondant à trois questions : pourquoi a-t-elle voulu être sainte ? Comment s’y est-elle prise ? et comment concevait-elle la sainteté ? Au fil des pages, nous la suivons dans son itinéraire de sainteté. On la voit s’interroger sur la perfection qu’elle va jumeler longtemps avec la sainteté. On l’entend s’exprimer sur les vertus et les mortifications, jusqu’à ce qu’elle comprenne leur point de convergence : l’amour. On la lit, avec surprise parfois, se prononcer sur les fautes, l’abandon à Dieu, la faiblesse humaine qui sont pour elle autant de portes d’entrée de la sanctification. Elle parle de l’expérience de son indigence…
Thérèse est devenue le héraut de la pauvreté spirituelle. Elle nous donne une clé « on doit s’approcher de Dieu à partir d’en haut, c’est-à-dire à partir de lui-même. Si on essaie par en bas, en alignant des actes individuels de vertu et en jetant sur eux un regard rétrospectif comme si on était arrivé à quelque chose, on ferait la même chose qu’un enfant qui monterait sur une chaise pour attraper le soleil ». C’est une voie toute nouvelle, comme une injonction au « lâcher prise » pour entrer dans la vie théologale. En effet sainte Thérèse leste d’un intérêt nouveau les imperfections, les infirmités, les misères, les fautes la faiblesse… Autant de réalités qui définissent notre humanité, incurables uniquement sans la grâce.
Thérèse ne réduit pas la petitesse à l’absence d’œuvres. Si Dieu se charge de notre sainteté, notre concours y est indispensable. Il doit se fondre dans une charité active, zélée et désintéressée. ” Toute occupée à vivre d’amour, Thérèse a pu être le canal de l’amour de Dieu pour son entourage et ceux pour qui elle priait.” A partir du néant, du manque, du découragement, de l’isolement du pêcheur… il y a un puissant essor vers l’Être, la plénitude, l’espérance, la communion des saints et l’amour miséricordieux de Jésus. Cette tension est là, du péché vers la grâce. Être saint ce n’est pas être ” quelqu’un de bien ” ; c’est l’amour divin qui nous sanctifie. On retrouve la Petite Voie qu’elle a mission d’enseigner. Sa Petite Voie se résume dans l’amour et la disposition d’accueil à la la grâce, minute après minute, dans l’humilité. Thérèse l’écrit à propos de son manuscrit « Il y en aura pour tous les goûts, excepté pour les voies extraordinaires ».
Il n’est pas trop d’un Docteur de l‘Eglise pour rapprocher de nous le curseur de la sainteté !
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Thérèse de Lisieux… SAINTE de Véronique Gay-Crosier, janvier 2023, Artège, 320 pages, 19.90 €
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