Initialement financée par la CIA, la technologie d’Intelligence Artificielle de Palantir n’est pas seulement un outil mais une arme qui transforme les données en actions mortelles, permettant de cibler, d’évaluer et de neutraliser les menaces identifiées avec une précision sans précédent.
Cet article rend compte d’un aspect effrayant du complexe conjoint israélo-américain, d’une société américaine de logiciels de surveillance, et d’entreprises et des patrons sionistes désormais très riches impliqués.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken, agent d’Israël
Même le secrétaire d’État américain Antony Blinken, la troisième personne la plus puissante du gouvernement américain, est en pratique davantage un agent du gouvernement étranger d’Israël qu’un promoteur et un défenseur des intérêts américains en premier lieu.
Le colonel Douglas Macgregor l’ont déjà souligné. Dans l’administration actuelle, Biden et Harris étant tous deux incapables de gouverner, Blinken a progressivement assumé les rôles décisionnels les plus importants du président. Le président Joe Biden, qui l’a nommé, a explicitement déclaré être également sioniste.
Israël et les États-Unis ont constamment testé leurs armes et leurs logiciels militaires au cours des nombreux conflits auxquels ils ont participé. La guerre en Ukraine est également largement utilisée pour ces tests.
La guerre est considérée comme une opportunité dans les deux pays. Israël est probablement l’État militarisé le plus avancé du monde moderne, en proportion du pourcentage de citoyens impliqués dans ses industries militaires et liées à la guerre.
Les États-Unis possèdent de loin la plus grande armée du monde, à tel point que personne n’a pu la contrôler. La plupart des équipements produits pour l’armée américaine coûteraient bien plus cher que ce que les Russes ou les Chinois dépensent pour produire des armes et des logiciels similaires, au moins aussi performants, voire meilleurs.
Les producteurs d’équipements et de logiciels américains et israéliens, publics ou privés, doivent constamment créer et diaboliser des ennemis pour justifier leurs guerres en cours, les sommes obscènes dépensées par les contribuables, les profits commerciaux massifs qui en découlent et les nouvelles façons de suivre et de contrôler leurs propres citoyens et ceux des autres nations.
La société PALANTIR
Palantir est une entreprise dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler. Issue d’une start-up créée avec l’ancien partenaire commercial d’Elon Musk, elle est devenue l’œil numérique omniscient de l’État profond.
Concentrons-nous sur la puissance de l’intelligence artificielle prédictive, développée par Palantir pour contrer ce qui est trop largement qualifié de « terrorisme » en Israël – et aux États-Unis à l’avenir.
Son influence terrifiante sur tous les aspects de la vie humaine permet à un algorithme d’infliger automatiquement la mort à toute cible qu’il sélectionne. Comme le montre ce rapport, il s’agit d’une entreprise de plusieurs milliards de dollars qui consiste à produire des solutions au problème du « terrorisme » mondial.
Palantir alimente le même complexe militaro-industriel et de surveillance qui a lancé la « guerre contre le terrorisme » il y a près de cinq décennies. Un rapport de Bloomberg de 2018 a montré que cette société soutenue par la CIA « sait tout de vous », affirmant que Palantir est « une société d’exploration de données utilisant des outils de guerre contre le terrorisme pour traquer les citoyens américains ».
Les explosions terroristes – comme celles du 11 septembre – sont une période faste pour ce secteur, dont l’activité consiste désormais aussi à identifier les terroristes. Ce cercle vicieux referme la boucle autour de la machine politique qui remplace désormais l’ordre libéral.
Sa technique a été perfectionnée au cours d’un quart de siècle au cours duquel la production et la vente d’une menace terroriste mondiale ont été monétisées – par le même État profond qui vend des solutions lucratives à une crise fabriquée.
C’est l’histoire de l’État profond numérique.
Partenariat avec Israël
Palantir a annoncé un partenariat stratégique avec Israël en janvier 2024, s’appuyant sur sa fourniture de « systèmes de police prédictive » basés sur l’intelligence artificielle.
L’utilisation d’algorithmes prédictifs remonte à plusieurs décennies. Elle a émergé lors de l’essor de la surveillance qui a suivi les attentats du 11 septembre.
Aujourd’hui, Palantir développe également des algorithmes de profilage prédictif pour identifier les « terroristes nationaux » de gauche et de droite aux États-Unis, avant qu’ils ne commettent des crimes. L’entreprise fournit également des modèles prédictifs « pré-pandémiques » aux Centres pour le contrôle et la prévention des maladies et à l’Organisation mondiale de la santé, alimentant ainsi une éventuelle future vague de confinements mondiaux imposés et supervisés numériquement.
Listes de cibles générées par l’IA
La technologie Palantir a été utilisée pour générer des listes de Palestiniens à abattre, ce qui a permis d’automatiser la mise à mort. Les cibles sont identifiées, localisées et éliminées dans un processus totalement indépendant de toute intervention humaine.
Le cofondateur de Palantir, Peter Thiel, est aussi cofondateur de Paypal, homosexuel déclaré et adepte de la parabiose hétérochronique. Le nom de la société Palantir qu’il a fondée avec Alex Karp est une référence aux indestructibles « pierres de vision » appelées Palantiri, présentes dans le Seigneur des anneaux. L’intérêt de Thiel pour les livres de Tolkien n’est pas être inspiré par la foi catholique de cet auteur. Ils racontent aussi l’histoire d’un désir de pouvoir absolu – et de la folie suscitée chez les hommes par la quête de posséder « un seul anneau pour les gouverner tous ».
L’IA qui tue
Peter Thiel était également le partenaire commercial d’Elon Musk, cofondateur de PayPal en 1998. Comment a-t-il répondu aux questions sur l’utilisation de la technologie Palantir pour créer des « listes de personnes à tuer générées par l’IA » en Israël ?
Comme l’a rapporté Responsible Statecraft, une vidéo est apparue en juillet 2024 dans laquelle on voit Thiel répondre à des questions sur l’utilisation du système d’IA prédictive au nom charmant « Lavande », qui s’est avéré avoir tué de nombreux civils innocents depuis le 7 octobre.
Dans la vidéo, vous pouvez voir Peter Thiel bégayer et gagner du temps lorsqu’on lui demande ce qu’il pense de l’utilisation de l’intelligence artificielle par l’armée israélienne dans un programme de ciblage appelé « Lavande » – dont nous savons maintenant qu’il est responsable de la mort d’un nombre incalculable de Palestiniens innocents depuis le 7 octobre.
Thiel a terminé en disant simplement : « Je m’en remets à Israël. »
Automatiser le meurtre
Une enquête menée par le magazine +972 a établi le fait que les algorithmes prédictifs de Palantir avaient dirigé le meurtre de civils innocents – qu’ils avaient identifiés comme des terroristes potentiels ou réels.
Palantir développe une technologie similaire pour surveiller les citoyens américains.
Ce modèle d’exportation israélien a connu une expansion considérable après les attentats du 11 septembre, la nouvelle menace terroriste ayant exporté l’état d’urgence permanent d’Israël à l’échelle mondiale. Israël a désormais pu exporter également les technologies de surveillance et de sécurité – et de mise à mort – qu’il avait développées au cours de ses 70 ans d’histoire de violence fondatrice.
Le fait que la technologie de Palantir en Israël sélectionne et tue des gens n’est que le début de l’histoire. Pour comprendre comment la direction numérique de la mort et de la dictature est devenue une industrie de plusieurs milliards de dollars, il faut remonter à la naissance de la « guerre contre le terrorisme ».
Créer l’économie du terrorisme mondial
Le concept de « terrorisme » en tant que problème de sécurité nationale des États-Unis semble avoir été inventé par les sionistes à la fin des années 1970. Les « néoconservateurs » sionistes tels que Daniel Pipes et Paul Wolfowitz ont convaincu George H.W. Bush, alors directeur de la CIA, d’adopter un argument présenté par Benjamin Netanyahu en 1979.
Netanyahou a déclaré qu’il avait fondé la Conférence de Jérusalem sur le terrorisme international cette année-là afin :
« d’attirer l’attention du public sur la grave menace que le terrorisme international représente pour toutes les sociétés démocratiques, d’étudier la véritable nature du terrorisme actuel et de proposer des mesures pour combattre et vaincre les mouvements terroristes internationaux« .
La Conférence de Jérusalem sur le terrorisme international a rassemblé une foule de 700 personnes composée de responsables du gouvernement israélien, de législateurs américains, d’agents des services de renseignement du réseau mondial d’espionnage « Five Eyes » et d’apparatchiks de la politique étrangère occidentale.
Cela a conduit le gouvernement américain à adopter le concept de menace terroriste mondiale, sur le modèle de la vision stratégique du monde d’Israël. Le terrorisme allait devenir un business lucratif.
11 septembre – « Israël a trouvé du pétrole »
Les paroles de Benjamin Netanyahu selon lesquelles le 11 septembre était bon pour Israël sont plus connues que d’autres.
Les attentats du 11 septembre ont donné naissance à une nouvelle industrie de la « sécurité intérieure », comprenant la surveillance de masse, le contrôle dans les aéroports et les mesures de sécurité – un marché riche pour les technologies connexes mises au point et perfectionnées en Israël.
« Israël a trouvé du pétrole », écrivait Naomi Klein en 2007. Décrivant Israël comme le « laboratoire d’un monde fortifié », Naomi Klein expliquait :
Le pétrole, c’est la guerre contre le terrorisme, l’état de peur constante qui crée une demande mondiale sans fin pour des appareils qui surveillent, écoutent, contiennent et ciblent les « suspects ».
Dans son article de 2010, « Les marchands de peur – comment Israël profite de l’insécurité intérieure », Maidhc Ó Cathail expliquait :
« Afin d’exploiter pleinement cette ressource, Israël avait besoin de Chertoff, Lieberman, Schumer et Specter pour promouvoir le concept de « sécurité intérieure » aux États-Unis. »
Il a posé la question qui n’est jamais posée lorsque l’on vend la sécurité intérieure au public : « Les Américains auraient pourtant dû se poser quelques questions pertinentes. De quel pays s’agit-il ? Et de quelle sécurité s’agit-il ? »
Netanyahou : le 11 septembre a « fait pencher l’opinion publique américaine en notre faveur »
En 2008, le journal israélien en hébreu Ma-ariv a rapporté que Netanyahou avait déclaré :
« Nous bénéficions d’une chose : l’attaque contre les Twin Towers et le Pentagone, ainsi que la lutte américaine en Irak. »
Ces propos ont ensuite été publiés dans le magazine Foreign Policy, qui a également noté que Netanyahou avait expliqué que le 11 septembre avait « fait pencher l’opinion publique américaine en notre faveur ».
The Economist cite le même rapport. Mais le lien vers l’article de Haaretz relatant ces commentaires en anglais est mort, et il n’existe aucune archive de la page.
Palantir et l’État profond
Des projets impliquant des données collectées numériquement étaient déjà en cours au sein de l’État profond américain – utilisant le type d’IA prédictive qui est le fonds de commerce de Palantir.
Dans un rapport de 2021, Whitney Webb notait que « au lendemain des attentats du 11 septembre, la DARPA, en étroite collaboration avec la communauté du renseignement américain (en particulier la CIA), a commencé à développer une approche « pré-criminelle » pour lutter contre le terrorisme, connue sous le nom de Total Information Awareness ou TIA ».
Programme de surveillance mondiale
La branche de recherche secrète du Pentagone, la DARPA, a annoncé l’existence d’un projet appelé LifeLog en avril 2003 :
Le Bureau des technologies de traitement de l’information (IPTO) de l’Agence des projets de recherche avancée de défense (DARPA) sollicite des propositions pour développer un (sous-)système basé sur l’ontologie qui capture, stocke et rend accessible le flux de l’expérience d’une personne et ses interactions avec le monde afin de prendre en charge un large éventail d’associés/assistants et d’autres capacités du système.
L’objectif de ce concept « LifeLog » est de pouvoir retracer les « fils » de la vie d’un individu en termes d’événements, d’états et de relations.
Les origines militaires de Facebook
Dans le même temps, la DARPA a lancé une initiative de sensibilisation à l’information totale pour demander au Congrès de financer un programme de surveillance mondiale qui abolirait la vie privée dans le monde entier. Comme l’explique le rapport de Whitney Webb sur « Les origines militaires de Facebook » :
L’objectif du TIA était de développer un appareil de surveillance militaire « omniscient ». La logique officielle derrière le TIA était qu’une surveillance invasive de l’ensemble de la population américaine était nécessaire pour prévenir les attaques terroristes, les actes de bioterrorisme et même les épidémies d’origine naturelle.
Lorsque le Congrès a refusé, au milieu du tollé public, cette initiative a été rebaptisée « Sensibilisation à l’information sur le terrorisme ».
Cette transformation émotionnelle n’a pas fonctionné. Ni le Congrès ni le peuple américain n’ont accepté la création par le gouvernement d’un État du type Big Brother qu’ils associaient à l’Union soviétique.
En juillet 2003, Wired rapportait qu’« une tempête de critiques a éclaté après que Lifelog a été rendu public en mai ». Malgré « une certaine souplesse face aux préoccupations liées à la protection de la vie privée », la DARPA n’a pas réussi à faire accepter au public son programme de surveillance – et d’exploitation – de tous les aspects de la vie privée des personnes.
Ces deux initiatives ont donc été lancées par des entreprises privées.
Facebook a été lancé le jour même où LifeLog a été annulé par la DARPA – le 4 février 2004. Son premier investisseur extérieur majeur était Peter Thiel.
Les plateformes de réseaux sociaux comme Facebook et Twitter, ainsi que les moteurs de recherche comme Google, sont proposés gratuitement aux utilisateurs en échange des détails de leur vie. Ces détails sont les données qui sont exploitées pour créer des algorithmes, transformant le comportement humain en code machine. Ce code est ensuite utilisé pour prédire, profiler et façonner le comportement humain.
C’est l’affaire de Palantir, qui a conçu l’administration automatisée de la mort à partir des modèles de vie humaine qu’elle a récoltés. Elle a été fondée par Alex Karp et Peter Thiel, des « copains » de la Stanford Law School qui se sont « retrouvés » en 2000, comme le rapporte le Wall Street Journal dans son article de 2009 sur l’affaire Palantir :
En 2003, Peter Thiel a proposé une idée à Alex Karp : créer un logiciel qui permettrait de découvrir les réseaux terroristes en utilisant l’approche conçue par PayPal pour lutter contre les cybercriminels russes.
Le Wall Street Journal poursuit en écrivant que Palantir a été fondée l’année suivante :
Les deux hommes ont lancé Palantir en 2004… mais ils n’ont suscité que peu d’intérêt de la part des sociétés de capital-risque. Les 30 millions de dollars nécessaires au démarrage de l’entreprise ont été en grande partie financés par M. Thiel et son propre fonds de capital-risque.
Le Wall Street Journal ne mentionne pas que le premier investisseur extérieur dans Palantir était le fonds In-Q-Tel, détenu par la CIA. Comme l’a noté Forbes en 2013 :
Palantir vit les réalités de ses clients : la NSA, le FBI et la CIA – un des premiers investisseurs via son fonds de capital-risque In-Q-Tel – ainsi qu’un ensemble d’autres agences militaires et de lutte contre le terrorisme américaines.
Comment Palantir a-t-il évolué depuis ? Un tweet récent de Whitney Webb résume ses recherches sur le géant de l’exploration de données de l’État profond qui, selon elle , « dirige les deux partis » de la politique américaine :
Palantir n’est pas seulement un sous-traitant militaire, c’est une société créée pour privatiser et héberger le programme de surveillance Total Information Awareness (TIA) dirigé par les néoconservateurs de l’ère Bush.
La TIA a été fermée par le Congrès parce qu’elle aurait éradiqué le droit constitutionnel à la vie privée, mais Palantir a accompli cela et s’en est tiré parce qu’elle est une entité du secteur privé.
Webb a rappelé aux lecteurs que la CIA était le « premier bailleur de fonds de Palantir, après Peter Thiel… [et] le premier client de ses premières années en tant qu’entreprise », ajoutant que « les ingénieurs de Palantir » se rendaient à la CIA « toutes les deux semaines pendant des années pour obtenir des conseils dans le développement de leurs produits ».
Webb conclut : « S’il existe une société écran de la CIA, c’est bien Palantir ». (Bien que Peter Thiel ait depuis plaisanté en disant que la CIA est une façade pour Palantir).
À partir de 2004, Palantir a continué à se voir attribuer des contrats par le nouveau secrétaire à la Sécurité intérieure, qui est venu prendre la parole lors de la 7e conférence annuelle du gouvernement Palantir en 2011. Un e-mail divulgué annonçant l’événement dit :
Le secrétaire du DHS, Michael Chertoff, et la vice-présidente exécutive adjointe du Centre national pour les enfants disparus et exploités, Linda Krieg, et le directeur exécutif, Michael Geraghty.
Chertoff, co-auteur des pouvoirs considérables du Patriot Act, continue de faire la promotion du terrorisme. Comme l’a fait remarquer en 2010 le regretté journaliste irlandais Maidhc Ó Cathail :
D’une manière ou d’une autre, personne n’a pensé à demander à Michael Chertoff si sa mère avait des liens avec les services de renseignement d’un pays étranger lors de l’audition de confirmation du Sénat lors de sa nomination au poste de secrétaire à la Sécurité intérieure en 2005.
En 2008, cette start-up avait commencé à éclipser l’agence qui avait parrainé son travail en premier :
Au cours des cinq dernières années, Palantir est devenue l’entreprise de référence pour l’extraction de données massives pour les applications de renseignement et d’application de la loi, avec une interface logicielle élégante et des codeurs qui parachutent dans les sièges sociaux des clients pour personnaliser ses programmes.
Palantir a le pouvoir « d’explorer, d’étiqueter et d’intégrer chaque fragment des données d’un client et… peut élucider des problèmes aussi disparates que le terrorisme, la réponse aux catastrophes et la traite des êtres humains ».
Son intelligence artificielle prédictive est utilisée par Big Pharma pour analyser les demandes de prêts hypothécaires et détecter les fraudes financières. Big Brother vous surveille partout et a rendu Alex Karp très riche.
En bref, écrit Forbes, « une entreprise financée par la CIA et dirigée par un philosophe excentrique est devenue l’une des entreprises privées les plus précieuses du secteur technologique. »
Karp a cité sa propre personnalité comme une garantie de confidentialité. Comment la confidentialité peut-elle être garantie lorsque Palantir cherche à tout savoir et à tout prédire sur tout le monde ?
« Je n’ai pas demandé au gouvernement de savoir quand je fume un joint ou quand j’ai une liaison », a-t-il déclaré à Forbes, qui a ensuite rapporté que Karp avait déclaré dans une allocution de l’entreprise :
« Nous devons trouver des endroits que nous protégeons du gouvernement afin que nous puissions tous être les personnes uniques et intéressantes et, dans mon cas, quelque peu déviantes que nous aimerions être. »
En résumé : votre vie privée est protégée, car Alex Karp est un « déviant ». On peut dire qu’il n’est pas le seul.
Son partenaire chez Palantir a été scandalisé lorsqu’il a été « dénoncé » comme homosexuel par le site de potins sur les célébrités Gawker en 2007. Peter Thiel a défendu son droit à la vie privée en finançant plus tard un procès contre le média aujourd’hui disparu, qui a déposé son bilan en 2016 après avoir perdu le procès.
Thiel a ensuite annoncé : « Je suis fier d’être gay » lors de la Convention nationale républicaine de 2016.
Tout ce qui se trouve sur Internet est « récupéré » par des récolteurs de données. C’est grâce à cette méthode qu’Alex Karp, cofondateur de Palantir, a fait fortune. Il a étudié auprès de l’intellectuel « marxiste culturel » Jürgen Habermas et a débuté sa carrière comme assistant de recherche à l’Institut Sigmund Freud en Allemagne.
Le Times britannique a rapporté en 2022 que Karp « a grandi près de Philadelphie dans une maison « super-intellectuelle, très à gauche », en tant qu’enfant métis, sa mère étant une artiste afro-américaine, son père un pédiatre juif ».
Selon l’article du Times, il était l’un des premiers guerriers de la justice sociale :
Il a participé à de nombreuses manifestations. « C’était un environnement très inhabituel », dit-il, se rappelant que la plupart des amis de sa mère « étaient des artistes gays ».
Pourquoi mentionner l’identité de Karp ? Il a lui-même déclaré que son héritage et ses opinions faisaient de lui une cible, mais qu’elles influençaient également la manière dont il utilisait le pouvoir de Palantir.
Un rapport de 2020 du New York Times montrait un Karp névrosé « en proie à un sentiment de malheur inévitable ».
Décrivant ses parents comme des « hippies », il a invité les lecteurs à imaginer son identité :
Vous êtes un enfant juif d’extrême gauche, racialement amorphe, qui est également dyslexique. Ne penseriez-vous pas que vous êtes foutu ?
Le Times a rapporté que Karp a déclaré que sa dernière fête était Pessah, une célébration juive au cours de laquelle « les Juifs ont pour instruction de tuer la tribu d’Amalek », comme l’écrit David Goldman pour First Things :
Pendant le Seder de la Pâque, les Juifs récitent le verset suivant de Jérémie 10:25 : « Répands ta colère sur les nations qui ne te connaissent pas, et sur les familles qui n’invoquent pas ton nom. »
L’ordre de détruire Amalek a été repris par Netanyahou lors de la dernière Pâque juive, en avril 2024. Ses références à la religion juive pour légitimer le meurtre d’enfants ont été citées contre lui, dans le procès intenté contre le dirigeant israélien pour crimes de guerre et génocide.
Il s’agit d’un récit souvent répété par les hommes politiques israéliens, qui fournissent des arguments religieux pour la déshumanisation et la destruction des ennemis d’Israël, qui sont également les ennemis de l’Amérique selon Karp.
Karp soutient ici que la paix est en réalité la création de la terreur.Il répète le nouveau mème de l’État profond : « La guerre est revenue à la maison. »
C’est aussi un aveu que le projet néoconservateur de « changement de régime », lancé après le 11 septembre, a transformé le régime de l’Occident en un État « sécuritaire » permanent sur le modèle d’Israël.
En mai 2024, Karp est apparu avec des dirigeants de Google, le chef de la CIA David Cohen et des chefs militaires américains, lors d’une conférence sur « l’avenir de la géopolitique et le rôle de la technologie ». Il a déclaré : « Je suis le nouvel Oppenheimer » – se déclarant successeur du chef du projet d’armes atomiques Manhattan pour les États-Unis. Karp affirme que Palantir peut fournir le même avantage stratégique « à l’Amérique » que la bombe.
S’exprimant sur les manifestations contre le génocide israélien à Gaza, il a déclaré que « les militants pour la paix sont des militants de la guerre », affirmant : « Nous sommes les militants pour la paix. »
Comme le rapporte le Guardian :
Selon Karp, un aspect essentiel de la guerre dans une démocratie est la capacité des dirigeants à vendre cette guerre à l’échelle nationale. « Si nous perdons le débat intellectuel, nous ne pourrons plus jamais déployer d’armées en Occident. »
Karp ne présente pas seulement son regard d’explorateur de données sur Sauron comme le sauveur de l’Amérique, mais aussi de l’Occident – présentant les intérêts d’Israël, ses actions, ses crimes de guerre d’inspiration religieuse et son état d’urgence permanent comme liés au sort de la chrétienté.
Attaquer l’Iran
Le journaliste irlandais Maidhc Ó Cathail est décédé en 2017. En 2011, il avait écrit sur l’objectif à long terme des « néoconservateurs » de déclencher une guerre américaine contre l’Iran – et sur le fait que la guerre ne pouvait être justifiée que par une attaque terroriste spectaculaire du type du 11 septembre.
Il a cité un article de 2009 du « think tank » néoconservateur Saban Centre, dont les auteurs, dit-il, ont noté avec regret que la provocation nécessaire de l’Iran pour déclencher cette guerre pourrait ne jamais se produire :
Dans la mesure où il appartiendrait à l’Iran de prendre la décision de provoquer, ce qu’il a toujours fait avec réticence, les États-Unis ne sauraient jamais avec certitude quand ils obtiendront la provocation iranienne requise. En fait, elle pourrait même ne jamais se produire.
L’étude, intitulée « Quel chemin vers la Perse », affirme que « la plupart des opinions publiques européennes, asiatiques et moyen-orientales sont catégoriquement opposées à toute action militaire américaine contre l’Iran » – avant de suggérer qu’« un acte d’agression manifeste, incontestable et impardonnable – quelque chose de l’ordre d’un 11 septembre soutenu par l’Iran » serait nécessaire pour mobiliser le soutien du public et l’opinion mondiale derrière une guerre américaine contre l’Iran.
Mais pourquoi les États-Unis voudraient-ils attaquer l’Iran ? Le document de Saban lui-même affirme que les Iraniens n’ont jamais attaqué les États-Unis et qu’il est extrêmement peu probable qu’ils le fassent. La conclusion d’Ó Cathail cite un agent de l’État profond pour fournir une réponse :
Lorsqu’on lui a demandé « qui voudrait donner l’impression » que les États-Unis doivent s’engager dans une activité militaire contre l’Iran, l’ancien agent de la CIA Michael Scheuer a déclaré : « Si je devais examiner une opération de contre-espionnage pour déterminer d’où viennent ces informations, je serais très intéressé de voir si je pouvais trouver une main israélienne ou une main saoudienne. »
Selon la ligne d’Alex Karp, les conditions de la « paix » ont été créées par la création d’une menace terroriste en provenance de l’Iran. Si quelqu’un peut vendre au peuple américain cette guerre insensée présentée comme un projet de paix, c’est bien Palantir.
Alex Karp présente Palantir comme le garant de la paix et de la prospérité américaines, alors qu’il a été au cœur de la création de l’État profond numérique, dont les complices ont eux-mêmes créé le terrorisme auquel Karp propose désormais une solution.
Il vend la sécurité tout en automatisant la mort, et sa richesse est constituée des détails de votre vie qu’il a récupérés sur Internet.
Palantir adopte une posture à spectre complet, à l’image des pierres de Sauron dont elle tire son nom. Voyant tout, tout puissant, son PDG revendique bizarrement le pouvoir de décider qui vivra et qui ne vivra pas, au nom de la paix et de la sécurité.
Pierre-Alain Depauw
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