Le salon beige rapporte ce témoignage publié sur Aleteia. C’est avec plaisir que nous donnons ce témoignage à nos lecteurs pour rappeler que la miséricorde n’est pas l’acceptation du péché, car le péché détruit la société et le pécheur, mais que la vraie miséricorde passe par le rappel de la doctrine qui sauve, et qui est miséricordieuse parce qu’elle participe au bonheur de celui qui l’accepte. A ce sujet en lien avec le synode, on pourra relire l’article paru dans le journal Présent.

Le chemin du confessionnal, avec le ferme propos de réformer sa vie, est le seul chemin de la miséricorde.

« Je suis une catholique divorcée et remariée. J’assiste à la messe chaque semaine. Quand mes enfants veulent que je les accompagne pour la Sainte Communion, je marche derrière eux, les bras croisés sur ma poitrine. Mon plus jeune fils est particulièrement enthousiaste de recevoir la bénédiction, même s’il tient à savoir quand il pourra avoir « le pain ». Et je lui réponds : « quand tu comprendras pourquoi ce n’est pas du pain ».

L’idée ne m’est jamais venue de me présenter à la communion,n’ayant jamais cherché à faire annuler mon premier mariage. Je sais que je ne suis pas une bonne catholique, et je mène une vie que l’Église considère comme adultère. Pourtant, je reste confiante, puisque j’espère en la miséricorde de Dieu. Mais je ne présume pas  de cette miséricorde. Mon Catéchisme dit que c’est un autre péché grave, comme le serait de recevoir indignement la Sainte Communion.

Dans le Catéchisme, les gens dans ma situation sont explicitement encouragés à aller à l’église, et à communier spirituellement au corps du Christ, ce que je fais chaque semaine. Je garde l’espoir qu’un jour, je serai en état de grâce et en mesure de recevoir à nouveau la Sainte Communion. J’espère qu’en dépit de mon péché, Dieu me cache néanmoins à l’ombre de ses ailes ; que Marie, espérance des pécheurs, a  jeté sur moi son manteau de miséricorde. Je suis peut-être une médiocre catholique, mais je suis aussi une catholique croyante. Pourtant, il y a une faction au sein de l’Eglise qui considère à l’évidence  qu’un « catholique croyant » est désespérément une vieillerie qui doit être éliminée, au même titre que les mantilles et le fait de s’agenouiller pour recevoir la communion.

[…] Même avant de me remarier, et j’emploie le terme au sens juridique puisque je ne peux pas me remarier sacramentellement, je ne communiais toujours pas. Souvent, j’étais en état de péché grave et ne trouvais pas le temps d’aller me confesser. En fait, personne se trouvant dans un état de péché grave – quel que soit le péché, dans le cas présent l’adultère – n’est en mesure de recevoir dignement le Christ. Le recevoir indignement, c’est commettre un autre péché mortel.

[…] De quelle façon être miséricordieux ? Comment aider ? Est-ce impossible pour les  théologiens libéraux de combiner la ferveur réformiste et la logique ? Quand vous autorisez une personne divorcée remariée à recevoir la communion, vous sous-entendez l’une de ces deux choses : soit qu’avoir une relation sexuelle hors mariage, ce n’est pas de l’adultère, soit que l’on peut tranquillement recevoir l’Eucharistie alors qu’on vit dans un état permanent de péché mortel – un péché que l’on a la ferme intention de commettre à nouveau dès que cela nous arrange. Il est impossible que l’une de ces deux choses puisse être vraie et en même temps que l’enseignement de l’Église soit également vrai. Si le péché n’a pas d’importance, au fond, à quoi bon la Crucifixion ? Et pourquoi le Christ ne s’en est-il pas tenu à un « repas communautaire  » le jeudi saint, faisant l’impasse sur tout le côté pénible du lendemain matin ? »

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